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La libération de la femme par l’islam[1]

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Dû à la plume de  son Éminence le cheikh et érudit

Mouhammed El Bachîr El Ibrâhîmî qu’Allâh lui fasse miséricorde

Traduit de l’arabe par

Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad

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L’islam a libéré la femme de l’injustice des hommes et de leur libre arbitre. En effet, dans le monde entier, la femme était dans un statut médian entre l’état animal et humain. Voire, elle était plus près de l’état animal. Les passions des hommes la dominaient, et les considérations ordinaires et dépourvues de toute notion de raison déterminaient son sort. Elle était tantôt tel un simple bagage que l’on arrachait [à son propriétaire], et tantôt tel un ballon que l’on agrippait. Elle était considérée comme un outil de reproduction ou un moyen d’assouvissement des plaisirs charnels.

Or, sa condition chez les Arabes était peut-être meilleure, et son statut plus élevé. Ils voyaient en elle un des facteurs d’attendrissement des sentiments et d’affinement de l’esprit, et la considéraient tel un remède contre la rudesse et la rigidité. Ils trouvaient aussi en elle des valeurs sublimes liées à la supériorité humaine. Leur poésie, aussi abondante qu’elle soit, est truffée de la reconnaissance de l’emprise de la femme sur les cœurs et de l’explication qu’ils en font des sens suprêmes qu’ils trouvaient en elle.

Du reste, ce qui a été propagé sur les Arabes d’enterrer les filles vivantes est sans valeur. Car ce n’était pas une pratique généralisée ni vulgarisée ente eux. La justification d’un tel acte auprès de ses auteurs laisse entendre qu’il est la conséquence d’un amour excessif au point de dévier. C’est aussi l’effet d’une raison ayant exagéré dans l’estimation du devenir de ces filles. Ce n’était point le résultat d’une aversion contre le genre féminin.

De toutes les manières, ensevelir les filles vivantes est une énorme faute ! C’est un crime horrible ! C’est aussi un jugement des hommes excentrique, exclu du cercle de l’humanité.

Au fait, il suffit, [pour démontrer l’extravagance de cet acte], qu’il rend nulle la Parole d’Allâh Très-Haut : « Comme est mauvais leur jugement ! » An-Nèhl (Les Abeilles), v. 59.[2]

L’islam est donc venu et a explicité le statut de la femme, son honneur et la noblesse de son genre. Il lui a conféré tout ce qui sied à sa force intellectuelle et à sa structure corporelle. Il a égalisé entre elle et l’homme dans les charges religieuses. Il s’y est adressé à elle de manière indépendante, lui rendant ainsi hommage et mettant sa personnalité en exergue. Il n’a accordé à l’homme aucun pouvoir sur elle dans tout ce qui a trait à sa religion et ses vertus. Il a également pris soin de sa faiblesse physique par rapport à l’homme. Il l’a par-là débarrassé des charges matérielles à travers les trois étapes de sa vie, depuis le jour de sa naissance jusqu’au jour de sa mort, en tant que fille, épouse et mère. Il a de ce fait obligé son père à dépenser pour elle et à la discipliner tant qu’elle est dans son giron, jusqu’à ce qu’elle se marie. Il s’agit d’un droit dont la fille est gratifiée seule, et qui n’est pas accordé au fils, car la dépense pour celui-ci prend fin dès qu’il aura atteint la maturité et devient capable de gagner sa vie. Et une fois la fille est mariée, tout ce qu’elle possède comme droits, moral et matériel, qui étaient sous la charge du père, seront à la charge de l’époux. Ainsi elle prendra de lui une dot en tant que devoir qu’il lui incombe de lui remettre, mais également comme présent justifié. Elle méritera aussi qu’il subvienne à sa dépense et à celle de ses enfants selon ses capacités. Et si elle perd son époux, et que ses enfants pourvoient eux-mêmes à leur subsistance, les droits de la mère incomberont aux enfants. Il ne lui appartient de ne rien dépenser de son argent. Sauf si elle le veut.

En outre, les recommandations du Qour’ên et de la Sounna et les jugements qu’ils ont statués concernant la bienfaisance envers les mères, sont plus visibles que le soleil ! L’islam a effectivement attribué à la femme et ses enfants des égards tel qu’aucune autre religion ni, d’ailleurs, aucun autre droit positif ne l’ont jamais fait. Il lui a aussi accordé le droit de disposer librement de ses biens, ainsi que le droit à la possession sans que l’époux n’en ait aucun pouvoir sur elle. Il l’a de surcroit entourée de cœurs cléments, nourris par des instincts divers et des émotions variées. Allant du cœur du père plein de tendresse, au cœur de l’époux plein d’amour et aux cœurs des enfants pleins de bienfaisance et de clémence. La femme n’a ainsi de cesse de se déplacer d’un sein de dignité et de générosité à l’autre, jusqu’à ce qu’elle quitte la vie. Et, entre le berceau et la tombe, elle se voit obtenir les plus hauts rangs dans l’humanité !

De plus, nous apercevons dans ce franc relationnel envers la femme en islam, le fait de l’avoir armée par des jugements fermes, et de l’avoir aussi protégée par une Législation céleste juste. L’islam ne l’a ainsi pas laissée à l’humeur des pères, qui parfois ils sont doux et parfois fois durs, et ni aux passions des époux qui sont tantôt satisfaits et tantôt énervés, et ni aux penchants des enfants qui sont des fois bienfaisants et des fois malfaisants. Ce sont plutôt des jugements divins dont l’application est obligatoire. Ils ne dépendent ni des passions, ni des émotions et ni des penchants.

Par ailleurs, ces fondements ne peuvent nous être rejetés par les personnes excentriques de tous les temps, qui outrepassent les Limites d’Allâh et s’écartent de la vraie nature (de l’homme), tels que les musulmans de notre époque qui ont interdit à la femme tous ses droit, ou la majorité. Ceux-là leur suffit qu’ils ont causé injustice à eux-mêmes avant la femme, qu’ils l’ont détruite et qui les a elle aussi à son tour détruits dans leurs enfants, mais involontairement, qu’ils ont altéré sa vie et ont été alors privés de son soutien.

Aussi concernant le sujet de « la femme en islam », les savants occidentaux, qu’ils soient athées ou théistes, s’y immiscent et s’adonnent à des questions qu’ils ne maitrisent pas. Ils en font ainsi un prétexte pour porter atteinte à l’islam.

Nous avons-nous-mêmes débattu avec un groupe de ces derniers sur ce sujet, et nous les avons réduits au silence. Ils n’en pouvaient plus dire mot ! Nous leur avons dit : « Donnez un exemple sur lequel nous débattrons. » Ils ont alors répondu : « L’héritage ! » Nous leur avons ajouté : « De quel côté ? Car la femme prend son héritage pour plusieurs raisons. » Ainsi les uns regardaient les autres [en insinuant] : « Quelqu’un vous voit-il ? » Et ils se sont presque esquivés ! En fait, c’est comme s’ils ne connaissaient rien d’autre que l’allégation « la femme est opprimée dans le Qour’ên », car il énonce : « L’enfant aura une part égale à celle des deux filles » An-Nicê’ (Les femmes), v. 11. L’un d’entre eux a alors dit : « Nous voulons dire, l’héritage de la fille qu’elle partage avec son frère. » Je leur ai donc dit : « Vous êtes des gens qui fondez la vie sur le calcul, faisons alors du calcul. Supposons que l’homme à hériter est un musulman qui est mort laissant un fils et une fille et une somme de trois cents pièces. L’islam énonce que l’enfant aura deux cents pièces et la fille cent. Alors vous dites que ceci est une injustice, un tort, et un préjudice ! Or, vous ne comprenez point que l’islam a considéré la femme dans sa globalité. Il a  aussi pris compte des trois étapes de sa vie (susmentionnées), tel un système homogène. Ainsi quand il lui donne moins dans une affaire de détail, il lui en compense dans une autre. Que nous restions à présent sur notre exemple-ci et nous ne le quittions pas. Admettons que les deux enfants, frère et sœur, se marient chacun dans une même journée, et qu’ils n’ont rien d’autre que l’argent qui leur est légué en héritage. Dans un pareil cas, le fils donnera (par exemple) cent pièces en dot à son épouse. Il ne lui restera alors de son héritage que cent pièces. Sa sœur, par contre, prendra de son époux cent pièces et aura ainsi deux cents pièces ! Le fils, il lui est également exigé de faire des dépenses, pour lui, son épouse et ses enfants, s’il en aura. Quant à sa sœur, elle ne dépensera rien de son argent, ni pour elle, ni pour ses enfants. »

Voilà donc la juste balance de l’islam, rendue manifeste par cet exemple. À travers celui-ci, aussi, jaillit manifestement la miséricorde d’Allâh accordée à cette créature, qu’Il a conçue de faiblesse et l’a désignée pour prendre la plus grande responsabilité, qui est d’éduquer les enfants et les préparer à la vie.

Ce sont donc quelques peu nombreux types de libération générale que l’islam a apportés. Nous y avons fait brièvement allusion à quelques-uns et un peu plus longuement à la libération de la femme. Car, les adversaires de l’islam prennent tout justement le sujet de la femme comme point de départ pour attaquer l’islam. Leurs discussions sur ce sujet sont plus nombreuses que leurs discussions sur l’esclavage. Cela revient au fait que le statut de la femme dans la société est excellent. Mais aussi parce que la vie entière dépend d’elle. La discussion à son sujet se fait également sous plusieurs aspects. Ainsi le hidjêb (« voile »), le divorce, la fonction, l’emploi, les études, la mixité, l’héritage et le vote, dernièrement, sont tous des aspects sous lesquels l’on discute au sujet de la femme, autant pour attaquer que pour défendre.

Traduction achevée le : mercredi 01 Dhou-l-Qi‘da 1443/corr. : au 01/06/2022.

Publié sur : https://scienceetpratique.com/10613-2/

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[1] Texte extrait de l’article de l’érudit El Bachir El Ibrâhîmî intitulé « L’esclavage en islam », introduit dans Ses œuvres, vol. 4, pp. 360-362, éd. Dâr El Ghgarb El Islêmî, Beyrouth, Liban, 1997.

[2] Le cheikh Qu’Allâh lui fasse miséricorde fait allusion à la Parole d’Allâh Exalté et Très-Haut : « Et quand on apportait à l’un d’eux la nouvelle qu’il venait d’avoir une fille, son visage noircit tout en étant affligé ! * Il se cache des gens du fait de la mauvaise nouvelle qu’il a reçue ! L’acceptera-t-il (ce nouveau-né), ou l’enfouira-t-il dans la terre ? Comme est mauvais leur jugement ! » An-Nèhl (Les Abeilles), v. 58-59.