Et rappelle, car certes le rappel profite aux croyants !

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La salafiyya est un don divin. Allâh l’attribue à qui Il veut et élit pour elle des gens comme Il l’a fait quand Il a choisi pour Son Prophète et les Prophètes avant lui des gens pour les suivre, qu’Allâh prie sur lui et le salue ainsi que tous les Prophètes.

Au fait, la salafiyya n’est que le prolongement de la Voie de la Prophétie, Voie de la Sounna et de son suivi dans son plus haut degré de conformisme. La salafiyya est le continuum de cette glorieuse méthodologie, malgré les péripéties pénibles qui affectent la Nation : faiblesses, calamités et machinations des ennemis contre l’islam et les musulmans.

En effet, Allâh, Tout-Puissant, a voulu que la Voie salafie soit un témoin pérenne et constant de cette chaîne bénie qui lie solidement les musulmans à leur Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et ce conformément à son hadith : « Un Groupe de ma Nation ne cesse d’établir l’Ordre d’Allâh. Celui qui le délaisse ou le contrarie ne lui nuira pas. Il persistera ainsi jusqu’à l’arrivée de l’Heure alors qu’il demeure au-dessus des gens (demeure éminent). »[1]

Et dans un autre hadith, le Prophète, sur lui la prière et le salut, a indiqué la Voie de ce Groupe triomphant, sa conduite et sa méthode dans la pratique de l’islam en stipulant qu’elle est la même, cette voie, que la sienne ainsi que ses compagnons. Il a dit à ce titre, qu’Allâh prie sur lui et le salue : « Et, certes, les enfants d’Israël se sont divisés en soixante-douze factions, et ma Nation se divisera en soixante-treize factions ; seront toutes vouées au Feu de l’enfer excepté une. » Alors ils (les compagnons) dirent : « quelle est-elle, ô Messager d’Allâh ? » Il dit : « C’est ce sur quoi nous sommes, moi et mes compagnons. (Autrement, c’est la voie que nous suivons, moi et mes compagnons). »[2]

En outre, Allâh, Exalté et Très-Haut, a dit : « Et si ton Seigneur voulait, Il aurait fait que tous les gens soient une seule nation (ayant une seule religion : l’islam). Or, ils ne cessent de se diverger, excepté ceux à qui Allâh a fait miséricorde, et c’est pour cela (la divergence et la miséricorde) qu’Il les a créés. La Parole de ton Seigneur est accomplie de remplir l’enfer de djinns et d’hommes ! » Hoûd, v. 118-119.

L’Imam Ibn Kèthîr, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « Sa Parole ((excepté ceux à qui Allâh a fait miséricorde)) signifie : ceux auxquels Il a accordé Sa miséricorde parmi les suiveurs des Messagers, qui ont tenu à ce qui est ordonné dans la religion. Leurs Messagers les en ont informés, et eux n’ont de cesse d’appliquer ces ordres, jusqu’à l’arrivée du Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, l’illettré, dernier des Messagers et Prophètes. Ils l’ont alors suivi, ont cru en lui, l’ont triomphé et assisté, ce qui leur a valu de gagner la félicité ici-bas et dans l’au-delà. Car, ce sont eux le Groupe sauvé, tel qu’il est parvenu dans le hadith rapporté dans les Mècênîd et les Sounèn par des chaînes narratives dont les unes renforcent les autres : « Certes, les juifs se sont divisés en soixante-et-onze groupes, et certes les chrétiens se sont divisés en soixante-douze groupes et ma Nation se divisera certainement en soixante-treize groupes ; tous ces groupes seront voués au feu de l’enfer sauf un. Alors ils dirent (les compagnons) : « Quelle est-il, au Messager d’Allâh ? » Il dit : « C’est ce sur quoi nous sommes, moi et mes compagnons. » Exégèse du glorieux Qour’ên, d’Ibn Kèthîr.[3]

Cela étant, ô toi qu’Allâh a guidé pour aimer et suivre la Voie des pieux prédécesseurs, qui est la voie du Prophète, sur lui et la prière et le salut, et de ses compagnons, qu’Allâh les agrée : remercie Allâh et loue-Le pour ce bienfait immense qu’Il t’a accordé, et demande-Lui de t’ajouter de Ses faveurs et de te raffermir jusqu’à ce que tu Le rencontres.

Allâh t’a en fait préservé par cette voie et t’a protégé par elle contre des troubles énormes à cette époque. Notre époque qui est alourdie par des tentations de toutes sortes, tellement elles touchent à tous les niveaux de la vie humaine. L’on est effectivement exposés aux divers désirs mondains qui ont fasciné la plupart des gens, tels que l’amour démesuré des biens, la recherche de la célébrité et de l’autorité et la tentation des femmes…, mais aussi les tentations relevant des fausses pratiques religieuses de certains gens qui se réclament pourtant du savoir religieux et du culte, et sous lesquelles, ces tentations, beaucoup de gens ont succombé.

Or, les tentations liées aux ambiguïtés sont plus dangereuses que les tentations mondaines. Figurent parmi elles, le tèkfîr (exclure un musulman du cercle de l’islam), le khouroûdj (insurrection contre les gouverneurs musulmans), par l’acte ou par la parole, l’irdjê’ (croyance adoptant qu’il suffit d’avoir la foi pour entrer au Paradis, sans ne pratiquer d’adorations), le chiisme, le tèmèyyou‘ (fait de fondre parmi les gens de l’hérésie et justifier leur voie), la souroûriyya (sous-faction du kharidjisme), le soufisme et les frères musulmans et autres factions déviées et déviatrices.

En vérité, ne peut sauver de ces deux types de tentations que le suivi de la Voie des pieux prédécesseurs avec persistance et endurance. Cependant, ceci ne se concrétise qu’en utilisant les moyens que les savants prédécesseurs ont clarifiés. Il en est ainsi qu’un des plus importants après la sincérité (el ikhlâs) envers Allâh[4] soit la patience. Patienter face aux épreuves. Au fait, les épreuves sont inévitables ; la voie des Prophètes ─ dont le continuum est une fois de plus la Voie salafie ─ étant de fait entourée d’épreuves. Mais, le remède des épreuves réside sans aucun doute dans la patience.

Il est aussi de ces meilleurs moyens pour contrecarrer les tentations : l’invocation. Celle-ci même, en plus de ses innombrables fruits, demeure également d’un appui certain pour s’habituer à la patience. L’invocation aide à patienter et récolter les fruits de la patience, ici-bas et à l’au-delà. Le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, a dit : « Le triomphe se remporte par la patience. »[5]

Enfin, il est de ta reconnaissance envers Allâh, Très-Haut, l’appel à cette Voie bénie. Certes, les bienfaits, on les préserve par le remerciement d’Allâh ; et le remerciement se fait soit par la parole soit par l’œuvre ou par es deux en même temps.

Dr Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

Publié sur : https://scienceetpratique.com/12824-2/

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[1] Hadith rapporté par Mouslim, n°1037.

[2] Hadith jugé de bonne chaine narrative par l’Imam El Elbênî dans L’authentique d’Èt-Tirmidhî, n°2641.

[3] Voyez, pour d’amples détails sur le sujet, notre traduction du remarquable traité de croyance Les fondements de la Sounna de l’Imam Ahmed, publié aux Éditions Science et pratique, Algérie, 2024.

[4] Voyez à ce propos notre ouvrage La sincérité, essence des œuvres pieuses, publié aux Éditions Science et pratique, Algérie, 2024.

[5] Hadith authentifié par El Elbênî dans L’authentique d’El Djêmi‘, n°6806.