Rappel au sujet du Tèkbîr et des bonnes œuvres durant les dix premiers jours de Dhou-l-Hidjdja

 

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La louange est à Allâh, et que la prière et le salut soient sur le Messager d’Allâh.

Voilà les jours de dhou-l-Hidjdja qui viennent de commencer. Ils font partie des plus vénérables jours du bas monde ! En effet, le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, a dit : « Il n’y a point de jours plus vénérables auprès d’Allâh et où les œuvres Lui sont plus aimables que ces dix jours (de Dhou-l-Hidjdja) ; alors multipliez-y le tèhlîl (fait de dire lê ilêha illa-Llâh : nul n’est digne d’adoration si ce n’est Allâh), le tèkbîr (fait de dire Allâhou Akbar : Allâh est plus Grand), et le tèhmîd (fait de dire El hèmdou li-Llêh : Louange à Allâh). »[1]

Le tèkbîr, le tèhmîd et le tèhlîl ainsi que les différentes adorations surérogatoires, tels que le jeûne, la salât (la prière), l’aumône et autres sont légiférés durant ces jours.

Par ailleurs, le tèkbîr est de deux types :

Un tèkbîr absolu ou libre.

Et un tèkbîr restreint ou lié.

Le tèkbîr libre commence dès le début du mois de dhou-l-Hidjdja et continuera jusqu’au treizième jour du même mois, et ce conformément à la Parole d’Allâh, Très-Haut : « afin qu’ils assistent à leurs propres intérêts et invoquent le nom d’Allâh pendant des jours bien connus »El Hèdjdj (Le Pèlerinage), v. 28. Ces jours bien connus sont les dix jours de dhou-l-Hidjdja. Et conformément également à Sa Parole, Puissant et Majestueux : « Et invoquez Allâh durant des jours dénombrés ! »El Baqara (La Vache), v. 203. Ces jours-ci sont ceux du tèchrîq (c.-à-d. les trois jours suivant le jour du nahr, qi est le jour de l’égorgement ou du sacrifice). D’après ‘Abd Allâh Ibn ‘Abbês, qu’Allâh le agrée : « ‘’Les jours dénombrés’’ sont ceux du tèchrîq, et ‘’les jours bien connus’’ sont ceux des dix jours (de dhou-l-Hidjdja) »[2] Et il a aussi dit : « ‘’Les jours dénombrés’’ sont ceux du tèchrîq : quatre jours, le jour du nahr et trois jours après. »[3]

Cela étant, ‘Abd Allâh Ibn ‘Oumar et Aboû Houreyra, qu’Allâh les agrée, « sortaient au souk durant ces dix jours et faisaient le tèkbîr, et ainsi, les gens les suivaient en le faisant aussi à leur tour. »[4].

De même, Ibn ‘Oumar, qu’Allâh les agrée, proclamait le tèkbîr dans sa tente à Mina, et l’entendant, les gens dans la mosquée se mettaient eux aussi à faire le tèkbîr, et ainsi faisaient les gens dans les souks, au point que Mina grouillait par le tèkbîr. Ibn ‘Oumar clamait le tèkbîr à Mina en ce jours, et à l’achèvement des prières, dans son lit, dans sa tente et son assise et au moment où il marchait durant tous ces jours. Meymoûna [épouse du Prophète, sur lui le salut], qu’Allâh l’agrée, faisait elle aussi le tèkbîr au jour du nahr.[5]

Il a également été rapporté d’après le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et d’après un groupe de compagnons, qu’Allâh les agrée, qu’ils proclamaient le Tèkbîr à a fin des cinq prières, depuis la salât du fedjr, le jour de ‘Arafa, jusqu’à celle du ‘asr du treizième jour de dhou-l-Hidjdja. Cela concerne particulièrement celui qui n’est pas au hadjdj, et il s’agit ici du Tèkbîr lié ou restreint. (Propos de l’érudit Ibn Bêz, qu’Allâh lui fasse miséricorde).

En outre, fait partie des formules de tèkbîr attestées, celle qui est confirmée de la part d’Ibn Mes‘oûd, qu’Allâh l’agrée, soit par le doublement du tèkbîr, ainsi : « Allâhou Akbarou, Allâhou Akbar, lê ilêha illa-Llâh, wa-Llâhou Akbarou, Allâhou Akbar, wa li-Llêhi-l-Hèmd ! », soit en le répétant par trois fois, ainsi : « Allâhou Akbarou, Allâhou Akbarou, Allâhou Akbar, lê ilêha illa-Llâh, wa-Llâhou Akbarou, Allâhou Akbar, wa li-Llêhi-l-Hèmd ! »[6]

Sa bienveillance, l’érudit Ibn Bêz, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « Tout cela est légiféré pour le jour de l’Aïd El Fitr, depuis le coucher du soleil (la veille de l’aïd) jusqu’à la fin de la khotba (sermon de l’aïd), et aussi le jour de l’aïd El Ad–hâ, à partir de l’entrée du mois de dhou-l-Hidjdja jusqu’à la fin des jours du tèchrîq. C’est-à-dire pendant treize jours, à compter du premier jour de dhou-l-Hidjdja, jusqu’au coucher de soleil du treizième jour. Tous ces jours sont une période pour le tèkbîr. »[7]

Puisse Allâh Très-Haut nous assister à la réalisation des bonnes œuvres et paroles et les agréer, Il est certes Munificent et Généreux !

 

Écrit en arabe puis traduit en français par Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad

 

Publié par : https://scienceetpratique.com/12621-2/

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[1] Hadith rapporté par Ahmed dans son Mousned, vol. 7, n°224, et il est authentiqué par Ahmed Chêkir.

[2] L’exégèse du Glorieux Qour’ên, d’Ibn Kathîr, vol. 1, p. 380.

[3] Ibidem, vol. 1, p. 381.

[4] Hadith rapporté par El Boukhârî, en tant que hadith suspendu (c.-à-d. sans chaîne narrative), mais avec assertion, vol. 1, n°246.

[5] Hadith rapporté par El Boukhârî en tant que hadith suspendu mais avec assertion, avant le hadith n°970, chapitre « Le tèkbîr aux jours de Mina et au moment de la marche vers ‘Arafa ».

[6] Rapporté par Ibn Abî Cheyba, n°5651, et il est authentiqué par l’érudit l’El Elbênî dans Irwê’ El Ghalîl, vol. 3, n°125.

[7] Tiré de la fetwa du cheikh, qu’Allâh lui fasse miséricorde, « La formule du tèkbîr dans les deux aïds », disponible sur son site : https://binbaz.org.sa/fatwas/15812/صيغة-التكبير-في-العيدين