Incitation à l’apprentissage de la langue arabe[1]

الحث على تعلم اللغة العربية

Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

 

Les œuvres islamiques écrites en des langues autres que l’arabe, ne devraient être en réalité que provisoires. Leur fruit étant proportionnel et très limité.

En effet, un bon apprentissage ne peut se faire avec efficacité qu’en langue arabe. Les autres langues, puisqu’elles sont transitoires, ne peuvent en aucun cas la remplacer. Pour arguer de ce fait, l’expérience de chaque lecteur français ou francophone en est une preuve suffisante. Les apprentissages de l’islam en français très peu développés en sont un argument irréfutable.

Pour cela, il est une évidence que le fait d’apprendre la langue arabe, est la première étape que devra franchir tout musulman non arabe. 

Car, elle est le pivot central dans l’acquisition de la science islamique.

Voire, c’est une immense nécessité.

Voilà pourquoi nous invitons vivement nos frères et sœurs français et francophones à produire continûment des efforts dans l’étude de cette très prestigieuse langue ; et parvenir ainsi à la découvrir dans toute sa grandeur.

Dans ce rapport, l’illustre Imam Ibn Teymiyya -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « La langue arabe est certainement le symbole de l’islam et des musulmans. Et, les langues sont les plus importants symboles des nations par lesquels elles se démarquent les unes des autres. » 

Aussi, Ahmed Chêkir, l’éminent savant du hadith, -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : «…Car la Nation dont la langue est celle dans laquelle est révélé le Noble Livre (le Qour’ên) se doit de diffuser sa religion (l’islam). Il lui incombe également de propager cette langue (l’arabe), ses us et coutumes et ses règles d’éthique entre les autres nations. En faisant ceci, elle sera en train de les inviter vers la guidée et la vérité apportées par son Prophète (Mohammed sur lui le Salut). Ainsi, elle constituera de ces nations musulmanes une seule nation, dont la religion, la qibla, et la langue seront les mêmes. Elles auront aussi les mêmes valeurs construisant sa personnalité. Et c’est bien par-là qu’elle sera une Nation de juste milieu. Ses membres (les musulmans) seront [dans l’au-delà] témoins sur les gens. Il appartient alors à toute personne qui souhaiterait s’intégrer à cette Nation musulmane de croire à sa religion, de se conformer à sa charia, de suivre son mode de vie et d’apprendre sa langue [arabe]. » Lire pour ces deux citations tèghrîb el elqâb el ‘ilmiyya (L’occidentalisation des titres scientifiques), de l’éminent érudit Bekr Ibn ‘Abd Allâh Aboû Zeyd -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, pp. 26-28.

Enfin, afin de clore cette note motivant à apprendre la langue arabe, je citerai un autre monument de cette langue, grand ami de notre Imam Ibn Badis: le cheikh Moubârak El Mîlî -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, qui, dans une lettre adressée à son ami ‘Attiya Ibn Moustapha, lui dit ce qui suit :

 « …Votre lettre m’est bien parvenue. Et je suis très content, car les structures de ses phrases sont correctes et saines de toute erreur. J’ai ainsi loué et remercié Allâh pour le fait que l’arabe soit répandu parmi vous. En effet, la compréhension de la religion dépend de la maîtrise de cette langue. Et sans aucun doute, celui qui n’a pas acquis une grande part d’apprentissage de l’arabe, ne peut goûter à la douceur de la religion. Le niveau d’arabe de chaque personne détermine en fait son niveau de compréhension des fondements religieux qui nous sont transmis. Par ailleurs, fait partie des raisons pour lesquelles les savants ont donné la suprématie à l’Imam Mêlik sur l’Imam Aboû Hanîfa -qu’Allâh les agrée-, le fait que Mêlik en était plus connaisseur de la langue arabe et des us des Arabes. Alors, ne vous dégoûtez pas, qu’Allâh vous vient en aide, de lire les livres d’arabe et l’histoire des Arabes; incitez vos frères à cela et apprenez aux gens de ce que Allâh vous a appris autant que l’apprentissage vous soit permis. Et Allâh aide certes le serviteur tant que celui-ci aide son frère. » Cf. Lettre de l’ouléma cheikh Moubârak El Mîlî, qu’il a envoyée à son Éminence le cheikh Sî ‘Atiyya -qu’Allâh leur fasse miséricorde-, en réponse à une correspondance que celui-ci lui avait adressée, disponible sur le site du destinataire.

 

Et, notre dernière invocation est : Louange à Allâh, le Seigneur de l’univers !

………..

[1] Ce texte était à la base une note de bas de page que j’avais insérée en relatant les débuts d’apprentissage de l’arabe par l’imam Ibn Badis dans mon livre ‘Abd El Hamid Ibn Badis, un Imam de guidée, de science et de réforme, éd. Science et pratique, Béjaia, 2017, pp. 15-16, et disponible en ligne sur : https://scienceetpratique.com/abd-el-hamid-ibn-badis-un-imam-de-guidee-de-science-et-de-reforme/

 

Publié par : https://scienceetpratique.com/incitation-a-lapprentissage-de-la-langue-arabe/

 

Textes connexes :

L’obligation d’apprendre la langue arabe (وجوب تعلّم اللّغة العربيّة), sur : https://scienceetpratique.com/وجوب-تعلّم-اللّغة-العربيّة-lobligation-dapprendre-la-langue-arabe/

« Propos sur le mérite de rechercher la science », sur : https://scienceetpratique.com/propos-sur-le-merite-de-rechercher-la-science/

Apprendre les langues pour servir l’islam (تعلم اللغات لخدمة الإسلام), sur : https://scienceetpratique.com/8420-2/

 

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Incitation à l’apprentissage de la langue arabe