La responsabilité du traducteur
Par son Éminence, l’illustre érudit
‘Abd El Hamîd Ibn Badîs
Traduit de l’arabe par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad
بسم الله الرحمن الرحيم
Au Nom d’Allâh, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux
Toutes les louanges appartiennent à Allâh, et Prière et Salut soient sur le Messager d’Allâh, ensuite :
Le texte ici présent est un passage tiré d’un article écrit par le cheikh, l’érudit ‘Abd El Hamîd Ibn Badîs -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, dans lequel il traite de la responsabilité et de l’honnêteté incombant au traducteur dans ses traductions. L’article a été publié par le cheikh -qu’Allâh lui fasse miséricorde- dans la revue « Ach-Chihêb » sous le titre « La responsabilité du traducteur face à la nation et son gouvernement », au n° 156, paru le 01 Safar 1347, correspondant au 19 juillet 1928.
Il s’agit d’un article instructif et bénéfique. Nous le saisissons à notre tour pour publier et traduire cette partie, qui profitera -si Allâh le veut- à ceux qui sont intéressés par la traduction islamique en français. Nous considérons que c’est un bienfait que nous offrons à nos frères et sœurs, et un conseil autant pour nous et pour eux. Puisse Allâh nous faire profiter avec. C’est Lui seul qui accorde la réussite.
Le cheikh qu’Allâh lui fasse miséricorde a dit :
… Et il est connu que chaque article est telle une image personnelle ; elle ne sera complète que par toutes ses parties et sa forme. Ces parties ne sont en fait rien d’autre que les mots et les phrases qui le constituent. Sa forme, quant à elle, n’est autre que le style dans lequel il est écrit.
Le traducteur est alors tenu de bien comprendre les mots et les phrases ; mot par mot et phrase par phrase ; et de bien comprendre également le style avec lequel est écrit l’article, dans lequel les phrases sont organisées jusqu’à ce que les unes soient bien liées aux autres. Le traducteur n’aura certes pas accompli son devoir sauf s’il conçoit tout cela le reproduit en langue française de façon nette. Par contre, s’il résume les paroles, les suspend, en supprime certaines phrases ou n’assimile pas toutes leurs visées, il n’aura bien entendu pas accompli son devoir. Il aura, tout au contraire, commis un crime contre l’auteur, contre ceux desquels celui-ci rapporte, contre le journal diffuseur et contre les lecteurs pour lesquels il a traduit.
Nous mentionnons cela aux messieurs les traducteurs pour leur rappeler l’immensité de leur responsabilité, dont la moindre négligence, nuit à nous, l’ensemble des écrivains arabes, et de façon qui ne se limite pas seulement à nous, mais qui atteint aussi la presse et la Nation.
Source : Les œuvres de ‘Abd El Hamîd Ibn Badîs -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, v. 5, p. 375.