Le mérite du Tewhîd[1]
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad
Certes, la Louange est à Allâh, nous Le louons, implorons Son Secours et Lui demandons le Pardon. Nous nous protégeons par Allâh contre le mal de nos propres âmes et contre les maux engendrés par nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider.
Et j’atteste qu’il n’y a point d’adoré à part Allâh, Seul sans aucun associé, et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager.
﴾Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh comme Il mérite d’être craint et veillez à ne mourir qu’en musulmans ! ﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 102.
﴾Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’hommes et de femmes ! Craignez Allâh au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens de sang. Certes, Allâh vous observe en permanence. ﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 1.
﴾Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh et parlez avec droiture, afin qu’Il réforme vos œuvres et absolve vos péchés. Quiconque obéit à Allâh et à Son Messager obtiendra un immense succès.﴿ El Ahzêb (Les Coalisés), v. 70-71.
Après cela : certes, la Parole la plus véridique est celle d’Allâh, et la meilleure conduite est celle de Mouhammed -Prière et Salut d’Allâh sur lui-, et les choses les plus mauvaises sont les innovations religieuses, et toute innovation religieuse est hérésie, et toute hérésie est égarement, et tout égarement est voué au Feu de l’Enfer.
Le Tewhîd est un terme islamique que l’on traduit communément en français par le terme Unicité. Le Tewhîd est la mission première de laquelle notre Seigneur a chargé tous les Messagers et Prophètes -Prière et salut d’Allâh sur eux-. L’islam nous apprend que le premier Messager envoyé sur terre est le Prophète d’Allâh Noûh (Noé), et ce lorsque le Chirk (Association, polythéisme) est advenu parmi les gens, à environ dix siècles après la mort de notre père Adam -que le Salut soit sur lui-. Allâh -Exalté soit-Il- a de ce fait enjoint à Son Messager Noûh d’inviter son peuple à vouer l’adoration uniquement à Allâh Tout-Puissant, à abandonner les pratiques polythéistes et à suivre le droit chemin qu’il prêchait.
La signification que les savants da la Sounna donnent au mot Tewhîd est de réserver un culte exclusif à Allâh -Très-Haut soit-Il-. C’est aussi de Le considérer, par croyance et conviction, qu’Il est Unique dans Sa Seigneurie, qu’Il n’a aucun partenaire dans la gérance de l’Univers, de même que de l’unifier dans l’adoration. Cela veut dire, ne lui donner aucun associé dans tous les actes d’adoration que l’homme fait. Enfin, c’est de croire qu’Allâh -Magnificence à Lui- possède les Attributs de perfection absolue et les Noms les plus sublimes. Ainsi, croire à chaque Nom et Attribut mentionné dans le Saint Qour’ên, et dans la Sounna purifiée du Messager -sur lui le salut-, est le caractère du croyant monothéiste.
Le Tewhîd est un droit exclusif à Allâh -Exalté soit-Il. Il est le point de mire qui fait réunir toutes les religions célestes qu’Allâh a fait descendre sur Terre.
Ainsi, notre Seigneur -Pureté à Lui-, afin de montrer l’éminente valeur de l’Unicité, d’attirer l’attention de Ses serviteurs sur l’extrême importance[2] de celle-ci, Il a révélé quantité de versets avec lesquels Il leur intime de se conformer scrupuleusement à ce droit divin absolu de l’adorer sans ne jamais lui donner d’associés quelque soit leur nature. Dans ce sens, Le Tout-Puissant a dit ﴾En vérité, Nous avons envoyé un Prophète à chaque communauté avec le Message suivant : « Adorez Allâh et écartez- vous du Tâghoût »﴿ An-Nehl (Les Abeilles), v.36. Tâghoût est un mot arabe qui signifie toute chose par laquelle l’homme dépasse ses limites, tel que ce que l’on adore, que l’on suit ou à laquelle on obéit en dehors d’Allâh. De même, dans le but de prévenir Son Prophète Mohammed -Prière et Salut d’Allâh sur lui-, ainsi que tous les croyants, de les mettre en garde contre le polythéisme et ses partisans, notre Seigneur -Très Haut soit-Il- enjoint en disant ﴾Appelle les gens au culte de ton Seigneur et ne sois point du nombre des Associateurs. Et n’invoque nulle autre divinité avec Allâh. Il n’est de divinité que Lui. Tout est voué à périr excepté Sa Face. C’est à Lui qu’appartient le Jugement ; et c’est à Lui que vous ferez retour.﴿ El Qasas (Les Récits), v. 87-88. Ainsi beaucoup d’autres textes du noble Qour’ên explicitent ce devoir religieux qui incombe à tous les humains.
Le Prophète -sur lui la prière et le salut-, lui aussi montre et clarifie, à travers de multiples hadiths, ce droit divin qui, lorsqu’on le médite, on parviendra à conclure que l’islam est, sous l’effet de la Miséricorde de notre Seigneur, une religion de vérité, de droiture et d’intégrité. L’islam reconnaît en fait à l’homme son droit de vivre dans la paix et la sérénité dans ce bas monde ; ensuite, de jouir des délices et félicités qu’Allâh accorde en récompense dans l’au-delà, mais en même temps, il incite fortement à pratiquer les œuvres d’adoration en n’ayant qu’une seule intention, et en n’empruntant qu’une seule direction : l’unicité d’Allâh, le Tewhîd. À ce sujet, le Messager d’Allâh, Mouhammed -sur lui le salut- a dit un jour à son compagnon Mou’êdh Ibn Djebel -qu’Allâh l’agrée-: « Ô Mou‘êdh ! Sais-tu quel est le droit d’Allâh sur ses serviteurs ? » Allâh et Son Messager sont plus savants, lui dit Mou‘êdh. Le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- lui dit : « Son droit sur eux est qu’ils L’adorent sans ne rien Lui associer ; ô Mou‘êdh! Sais-tu quel est le droit des serviteurs sur Allâh s’ils L’adorent sans ne Lui donner d’associé-s ? » Allâh et Son Messager sont plus savants, dit Mou‘êdh : « Leur droit sur Lui est qu’Il ne châtie pas ceux qui ne Lui donnent point d’associé !» dit le Messager -sur lui la prière et le salut-. »[3]
Et parmi également les hadiths qui indiquent le fruit et mérite du Tewhîd, son dire -prière et salut d’Allâh sur lui- : « Certes, Allâh a interdit au Feu celui qui dit « lê ilêha illa Allâh (Nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh) », désirant la Face d’Allâh. »[4] Et dans un autre hadith, il a dit -sur lui la prière et le salut- : « Celui qui dit « lê ilêha illa Allâh (Nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh) », véridiquement de son cœur, entrera au Paradis. »[5] Et dans une autre version, il est cité : « Celui qui dit « lê ilêha illa Allâh (Nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh) », sincèrement de son cœur, entrera au Paradis. »[6] L’illustre érudit Ibn Bêz -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit après cités ces deux derniers hadiths ainsi que d’autres : « Tous ces hadiths, les uns expliquent les autres. Leur sens est que celui qui dit « lê ilêha illa Allâh (Nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh) », -véridiquement de son cœur et en étant sincère et pour Allâh Seul, tout en s’acquittant du droit de cette Attestation par la pratique de ce qu’Allâh a ordonné et le délaissement de ce qu’Il a interdit, et en mourant dans cette conduite- entrera au Paradis, et ses sangs et biens seront interdits durant sa vie excepté ce que l’islam lui exige comme obligations. »[7]
Par ailleurs, dans ses invocations, le Prophète -prière et salut sur lui- démontrait et déployait les hauts égards du Tewhîd. Parmi tant d’autres prières, l’on trouve tout particulièrement une par laquelle le Prophète -sur lui le salut- se confiait entièrement à Allâh. Les différents passages de celle-ci indiquent le rôle de l’unicité, et la nature du lien qu’elle crée entre le serviteur et son Seigneur. D’après Ibn ‘Abbês -qu’Allâh l’agrée- le Messager d’Allâh -prière et salut sur lui- disait: «Ô Allâh ! Je me suis soumis à Toi, j’ai cru en Toi, j’ai placé ma confiance en Toi ; je m’en suis remis à Toi et c’est par Toi que j’ai pris à partie (mes adversaires). Ô Allâh ! Je me mets sous la protection de Ta toute Puissance, nul adoré autre que Toi, afin que Tu ne m’égares pas. C’est Toi le Vivant qui ne meurt pas, tandis que les djinns et les humains meurent. »[8]
Aussi, toujours dans l’esprit de faire montre de la gravité du polythéisme et de l’Association, et d’élucider, en revanche, l’effet du Tewhîd dans l’émancipation de ses partisans des feux de la Géhenne, de même que d’évoquer le très élevé statut qu’il occupe dans toutes les religions, pour démontrer tout cela, Allâh -Exalté soit-Il- nous révèle une question immense qu’Il adressera, le Jour de la Résurrection, à Son Noble serviteur et Messager ‘Icê (Jésus fils de Marie); le Tout-Puissant dit ﴾Et lorsqu’Allâh dira à Jésus : «Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : » Prenez-nous, moi et ma mère, pour deux divinités en dehors d’Allâh » ? Il dira : » Gloire et Pureté à Toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire ! Si je l’avais dit, Tu l’aurais su, certes. Tu sais ce qu’il y a en moi et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu.﴿ Et ainsi jusqu’à ce qu’il dira ﴾Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c’est Toi le Puissant, le Sage.﴿ El Mê’ida (La Table-Servie), v. 116-118.
Enfin, l’Unicité d’Allâh, chers frères et sœurs lecteurs et lectrices, est un sujet énormément important. Le Musulman est fortement conseillé de l’étudier, le pratiquer, et, d’inviter ses confrères à cette voie que notre Seigneur nous recommande constamment. Le Tewhîd est la voie qui mène à l’agrément d’Allâh. Il est aussi un élément crucial qui distingue le vrai croyant du faux. N’admettre, absolument pas, de donner des associés à Son Unique Adoré, Allâh -à Lui la Pureté- est, une fois de plus, très certainement l’essence de toutes les religions révélées. L’auditeur perspicace conclura le grand mérite de l’islam, en l’opposant aux autres religions dont les adorations se dispersent entre plusieurs divinités. Cela donne l’image d’un culte qui, en réalité, ne sanctifie aucunement le Seigneur de l’Univers, il ne le démarque pas des autres divinités. C’en est bien, ici, que réside une très grandiose différence entre le musulman et le nom-musulman.
Et Gloire et pureté à Toi, ô Allâh, j’atteste qu’il n’y a point d’adoré si ce n’est Toi, je Te demande pardon, et je me repens à Toi.
Textes connexes:
Le sens global du terme de Tewhîd, sur: http://scienceetpratique.com/?p=596
Les gens par rapport au Tewhîd, sur: http://scienceetpratique.com/?p=593
L’unicité d’Allâh dans la Thora, l’Évangile et le Qour’ên…, sur: http://scienceetpratique.com/?p=409
Parmi les arguments de l’unicité d’Allâh, sur: http://scienceetpratique.com/?p=140
La Révélation, un condition impérative de la foi en Allâh, sur: http://scienceetpratique.com/?p=158
Le célèbre érudit d’Algérie répond aux athées, sur: http://scienceetpratique.com/?p=922
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[1]Cet article est à la base un cours diffusé à la Radio-Coran d’Algérie, au mois de Radjab 1429/juillet 2008 (dans une série intitulée «Les égards inégalables de la religion musulmane »).
[2]Lire également au sujet de l’importance du Tewhîd, notre article « L’extrême importance su Tewhîd et le danger du chirk », sur: http://scienceetpratique.com/?p=1174
[3]Hadith rapporté par El Boukhârî et Mouslim.
[4]Hadith rapporté par El Boukhârî et Mouslim.
[5]Hadith rapporté par Aboû Ya’lê dans son Mousned.
[6]Hadith rapporté par At-Tabarânî.
[7]Consulter http://www.binbaz.org.sa/fatawa/3323#ftnref2
[8]Hadith unanimement reconnu authentique.