الصُّوفيَّة في ميزان الكِتاب والسُّنَّة

Le soufisme dans la Balance du Livre et de la Sounna

Dû à la plume de son Éminence

Le cheikh Mouhammed Ibn Djamîl Zeino

-Puisse Allâh lui faire miséricorde!-

Traduit de l’arabe par

Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad

 

Au Nom d’Allâh, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux

Certes, la Louange est à Allâh, nous Le louons, implorons Son Secours et Lui demandons le Pardon. Nous nous protégeons par Allâh contre le mal de nos propres âmes et contre les maux engendrés par nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider. Et j’atteste qu’il n’y a point d’adoré à part Allâh, Seul sans aucun associé, et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager.

Le soufisme s’est répandu dans le Monde Musulman, et les gens se sont divisés à son sujet en deux groupes: sympathisant et opposant. Dans un pareil cas, comment le musulman pourrait-il en connaître la vérité? Serait-il du côté des sympathisants avec les soufis, et prendra-t-il part avec eux? Ou serait-il du côté des opposants aux soufis et les évitera-ils? Pour en prendre connaissance, il est obligé de se référer au Livre et la Sounna authentique, par mise en pratique de la Parole d’Allâh -Très-Haut- soit-Il Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager!﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 59.[1]

L’islam n’a pas connu le nom de soufisme à l’époque du Messager -prière et salut d’Allâh sur lui-, de ses compagnons et de ceux qui les ont suivis. Mais plus tard est venu un groupe d’ascètes portant des vêtement en laine (sôf), et s’est donné ce nom. On dit aussi que ce nom est tiré du mot sofia signifiant: la sagesse, quand les livres de la philosophie grecques ont été traduits. Néanmoins, le mot ne tire pas de safê’ (pureté en arabe, ndt.), tel que d’aucuns le prétendent. Car l’annexion à safê’, est safê’î, et non sôfî (soufi). Dans ce rapport, Aboû El Hacèn An-Nedwî dit dans son ouvrage rabbêniyya lê rahbêniyya (Divinisme et non rabbinisme) : « Ah s’ils n’avaient pas dit sôfiyya (soufisme), mais tezkiya (purification), tel qu’Allâh -Très-Haut- a dit leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifie. ﴿El Baqara (La Vache), v. 129. Car l’apparition de ce nom nouveau a divisé les musulmans. »

Je dis: il n’y a pas de purification dans le soufisme. Bien au contraire, il y a de l’association (chirk), de l’ostentation et de l’opposition aux enseignements de l’islam. Toutefois,  il se peut que le premier soufisme soit différent du soufisme reculé, dans lequel les hérésies se sont beaucoup plus propagées que dans l’ancien; or, le Messager -prière et salut d’Allâh sur lui- a fermement mis en garde aux hérésies en disant : « Halte aux innovations religieuses! Car toute innovation religieuse est hérésie, et toute hérésie est égarement! »[2]

Ceci dit, il est de l’équité de mettre les préceptes du soufisme dans la balance de l’islam, afin de voir s’il en est proche ou loin:

  1. Le soufisme dispose de plusieurs voies telles que la tidjêniyya, la qâdiriyya, la nèqchabandiyya, la chêdhiliyya, et la rifê’iyya et autres confréries ou ordres dont tout un chacun se réclame être dans la vérité, et que les autres sont dans le faux. Néanmoins, l’islam prohibe la division; Allâh qu’Il soit -Très-Haut- dit et ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détient.﴿ Ar-Roûm (Les Romains), v. 31-32.
  2. Dans le soufisme, on invoque autre qu’Allâh, tels que les Prophètes, les Alliés, les morts ainsi que les vivants; on dit! : « Ô Messager d’Allâh! Secours et renfort!, et, ô Messager d’Allâh, c’est sur toi que l’on compte! » Cependant, Allâh interdit d’invoquer qui que ce soit hormis Lui, et considère ceci comme étant un acte de polythéisme, en disant «…et n’invoque pas, en dehors d’Allâh, ce qui ne peut te profiter ni te nuire. Et, si tu le fais, tu seras alors du nombre des injustes.» ﴿ Yoûnous (Jonas), v. 106; et les injustes sont les polythéistes. De plus, le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- dit : « L’invocation, c’est de l’adoration. »[3]

L’invocation est une adoration, comme la prière. Elle n’est pas autorisée d’être vouée à autre qu’Allâh, même s’il s’agit d’un Messager ou d’un Alliée, car cela fait partie de la grande association qui rend les œuvres nulles, et fait que son auteur demeure éternellement en Enfer.

  1. Dans le soufisme, on croit qu’il existe des abdêl[4], des aqtâb[5] et des Alliés auxquels Allâh a accordé l’administration et la disposition des choses [dans le cosmos]; pourtant, Allâh -Très-Haut- cite la réponse des polythéistes quand ils les a interrogés «…et qui administre tout?» Ils diront :«Allâh!»﴿ Yoûnous (Jonas), v. 31. Et les soufis se dirigent vers autre qu’Allâh lors de la survenue des calamités, quoiqu’Allâh dit Et si Allâh fait qu’un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut l’enlever. Et s’Il fait qu’un bonheur te touche, c’est qu’Il est certes Omnipotent.﴿ El Èn’êm (Les Bestiaux), v. 17; et informant des païens de l’époque antéislamique, quand les afflictions advenaient parmi eux, Allâh dit Puis quand le malheur vous touche, c’est Lui que vous implorez à haute voix.﴿ An-Nehl (Les Abeilles), v. 53.
  2. Certains soufis croient au panthéisme (wihdèt el woudjoûd). Pour eux, il n’y a pas de créateur, ni de créature. On est tous créature et dieu! Leur gourou, Ibn ‘Arabî, enterré à Damas, dit à ce sujet:

Le serviteur est Seigneur, et le Seigneur est serviteur!

Je ne sais qui est responsable de ses actes?

Si tu dis: serviteur, ceci est vérité,

Ou que tu auras dit: Seigneur, comment serait-il responsable de ses actes?!

Les conquêtes mecquoises, d’Ibn ‘Arabî

  1. Le soufisme appelle à l’ascétisme dans la vie et à l’abandon de ses moyens et du djihêd, alors qu’Allâh -Très-Haut soit-Il- dit Et recherche à travers ce qu’Allâh t’a donné la Demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette vie.﴿ El Qaças (Les Récits), v. 77, et Il dit aussi Et préparez [pour lutter contre eux] tout ce que vous pouvez comme force ﴿ El Ènfêl (Le Butin), v. 60.
  2. Le soufisme accorde le degré d’ihcên (excellence ou perfection) à ses cheikhs (maîtres). Il demande à aux disciples d’imaginer leur maître quand ils font le rappel d’Allâh, même dans leur prière! Au fait, j’avais un prochain, je l’ai vu un jour poser devant lui lors de sa prière la photo de son maître! Or le Messager d’Allâh -prière et salut sur lui- dit : « El ihcên (l’excellence ou la perfection), est que tu adores Allâh comme si tu le voyais; et, puisque tu ne le vois pas, Lui, Il te voit. »[6]
  3. Le soufisme prétend que l’adoration d’Allâh ne s’accomplit pas par peur de Son Enfer, ni par envie de Son Paradis. Ils citent comme argument la parole de Râbi’a El ‘Adawiyya : « Ô Allâh! Si je T’adorais par peur de Ton Enfer, brûle-moi dedans; et si je T’adorais par convoitise de Ton Paradis, prive-moi d’y entrer! » Je les ai aussi entendu un jour chanter les paroles de ‘Abd El Ghanî An-Nêboulsî : « Quiconque adorait Allâh par peur de Son Enfer, a donc adoré l’Enfer; et quiconque adorait Allâh recherchant le Paradis, a donc adoré le bétyle! » Pourtant, Allâh -qu’Il soit Très-Haut- loue les Prophètes qui l’invoquent par envie et crainte, Il dit Ils concouraient au bien et Nous invoquaient par espérance et par crainte﴿ El Ènbiyê’ (Les Prophètes), v. 90. Aussi, Allâh- Très-Haut soit-Il- S’adresse à Son Noble Messager en disant Dis : « Je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d’un Jour terrible﴿ El Èn’êm (Les Bestiaux), v. 15.
  4. Les soufis autorisent la danse, le tambour et le rappel (dhikr) à haute voix; alors qu’Allâh -Très-Haut- dit Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allâh.﴿ El Ènfêl (Le Butin), v. 2. Et tu les vois faire le rappel en prononçant seulement le Nom Allâh, jusqu’à ce qu’ils arrivent à scander ah… ah…, nonobstant que le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- dit : « La meilleure formule de rappel est lê ilêha illa Allâh (nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh). »[7] De même, hausser la voix lors du rappel et de l’invocation est déconseillé vu la Parole d’Allâh -Très-Haut- Invoquez votre Seigneur en toute humilité et recueillement et avec discrétion. Certes, Il n’aime pas les transgresseurs.﴿ El A’râf, v. 55; « Il n’aime pas les transgresseurs dans l’invocation, qui invoquent par mégarde et en élevant la voix.» Cité par Tefsîr el djèlêleyn. Aussi, le Messager -prière et salut d’Allâh sur lui-, quand il entendait ses compagnons élever leur voix, il leur disait : « Ô gens, soyez doux envers vous-mêmes, car vous n’invoquez certainement ni un sourd ni un absent; vous invoquez un Audient qui est proche; et Il est avec vous. »[8] Le sens d’« Il est avec vous. » est: vous entend, vous vois et connais vos votre état.
  5. Les soufis mentionnent les noms de vin et d’ivresse. Leur poète Ibn El Fêrid dit:

Nous avons bu du vin en citant le bien-aimé,

Nous nous en sommes enivrés avant même que le raisin ne soir créé!

Et je les ai également entendu une fois chanter, dans la mosquée!

Donne le ver de vin!

Et arrose-nous dans les coupes!

Je dis: Les soufis n’ont pas la honte de citer les noms de vin dans la Maison d’Allâh (mosquée), qui est bâtie pour évoquer Allâh, et non pour mentionner les noms de vin interdit. Et, Allâh -Très-Haut- dit Ô les croyants! Certes, le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez.﴿ El Mê’ida (La Table), v. 90.

  1. Les soufis font des cajoleries en citant des noms de femmes et de garçons lors des assises de rappel. Ils répètent le mot d’amour, d’ardeur et de passion; ainsi que les noms de Leyla et Souaad et autres! C’est comme s’ils sont dans une scène de musique, où ils dansent et évoquent le vin tout en applaudissant et hurlant. Sachant que l’applaudissement en est une des habitudes des polythéistes et de leur adoration; Allâh -Très-Haut- a dit Et leur prière, auprès de la Maison, n’est que sifflement et battements de mains﴿ El Ènfêl (Le Butin), v. 35.
  2. Les soufis, dans leurs rappels (adhkâr), ils utilisent le tambour: la flûte du Diable. En effet, un jour Aboû Bakr entra chez sa fille ‘A’icha, et, trouvant deux fillettes frappant du tambour, il leur dit par deux fois: « Flûte du Diable! » Sur ce le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- lui dit : « Laisse-les, ô Aboû Bakr, elles sont dans un jour d’aïd. »[9] De ce fait, le Messager -sur lui le salut- a effectivement confirmé le dire d’Aboû Bakr [ayant nommé le tambour la flûte du Diable], mais il l’a informé, que dans un jour d’aïd, il est permis aux filles de l’utiliser. Toutefois, il n’est pas attesté que les compagnons et leurs suiveurs se sont servis du tambour dans leurs rappels, mais c’en est plutôt une des hérésies des soufis, que le Prophète -prière et salut sur lui- a formellement mises en garde par son dire : « Celui qui fait une œuvre ne faisant pas partie de notre ordre sera rejetée! »[10]
  3. Certains soufis se frappent par une barre de fer en scandant : « Ô grand père! » Ainsi les diables viennent à eux pour les aider dans leur acte, car ils venaient de demander secours à autre qu’Allâh. La preuve en est la Parole d’Allâh -qu’Il soit Très-Haut- Et quiconque s’aveugle (et s’écarte) du rappel du Tout-Miséricordieux, Nous lui désignons un diable qui devient son compagnon inséparable. Ils (les diables) détournent certes [les hommes] du droit chemin, tandis que ceux-ci s’estiment être bien guidés.﴿ Az-Zoukhrouf (L’Ornement), v. 36. Et certains ignorants pensent que cet acte fait partie des prodiges, bien que l’auteur peut être un pervers ayant abandonné la pratique de la prière. Et comment le considérons-nous comme prodige, alors que cet auteur a demandé secours à autre qu’Allâh en criant : « Ô grand père! ». Voire, c’en est de l’association (chirk) et de l’égarement, qu’Allâh a désigné par Sa Parole Et qui est plus égaré que celui qui invoque en dehors d’Allâh celui qui ne saura lui répondre jusqu’au Jour de la Résurrection?﴿ El Èhqâf, v. 5. C’en est également un traînement de l’auteur dans le chemin de l’égarement, après qu’il se l’ait volontairement choisi, Allâh -Très-Haut- dit Dis : « Celui qui est dans l’égarement, que le Tout-Miséricordieux prolonge sa vie﴿ Meryem (Marie), v. 75.
  4. Les soufis ont plusieurs voies ou confréries telles que la tidjêniyya, la chêdhiliyya, la nèqchabandiyya et autres. L’islam, par contre, est une voie unique. La preuve en est le hadith d’Ibn Mes’oûd -qu’Allâh l’agrée- quand il a dit : « Le Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui- nous traça une ligne par sa main puis dit : « Celle-ci est le chemin d’Allâh, tout droit », ensuite il nous traça d’autres lignes sur les deux côtés droit et gauche, et dit « Celles-ci sont d’autres chemins; il n’y en a pas un où le diable n’y prend place et y appelle les gens! «  Puis il récita Sa Parole -Très-Haut soit-Il- « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc; et ne suivez pas les sentes qui vous écartent de Sa Voie! » Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété.﴿ El Èn’êm (Les Bestiaux), v. 153. »[11]
  5. Les soufis prétendent au dévoilement et à la connaissance de l’Inconnaissable (el gheyb)! Mais le Qour’ên les dément en disant Dis : « Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’Inconnaissable, à part Allâh…»﴿ An-Neml (Les Fourmis), v. 65, et le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit : « Nul ne connaît l’Inconnaissable hormis Allâh. »[12]
  6. Les soufis prétendent qu’Allâh a créé le Prophète Mouhammed de Sa Lumière, et que de la lumière de ce dernier, Il a créé toute chose; pourtant le Qour’ên les infirme Dis : « Je ne suis en fait qu’un humain comme vous, On me révèle que votre Adoré est un Adoré unique!»﴿ El Kehf (La Caverne), v. 110, et Il y a aussi Sa Parole -Très-Haut-, concernant la création d’Adam Quand ton Seigneur dit aux Anges : « Je vais créer d’argile un être humain… »﴿ Sâd, v. 71. Quant au hadith : « La première chose qu’Allâh a créée est la lumière de ton Prophète, ô Djêbir. », il est inventé et faux.
  7. Les soufis prétendent qu’Allâh a créé le bas monde pour Mouhammed -prière et salut d’Allâh sur lui-, mais le Qour’ên les dément en disant Je n’ai certes créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent!﴿ Èdh-Dhêriyêt (Les Vents qui éparpillent), v. 56. Le Qour’ên s’est également adressé au Messager -prière et salut sur lui- par ces termes Et adore ton Seigneur jusqu’à ce que la mort te survienne!﴿ El Hidjr, v. 99.
  8. Les soufis prétendent voir Allâh ici-bas! Cependant, le Qour’ên les réfute, quand Allâh a dit sur la langue de Moûcê -sur lui le salut- « Ô mon Seigneur, montre-Toi à moi pour que je Te regarde!» Il dit : « Tu ne Me verras pas…»﴿ El A’râf, v. 143. Dans ce sens, El Ghazêlî a mentionné une anecdote dans son livre Ihyê’ ‘ouloûm ad-dîn (Revivification des sciences de la religion), chapitre « Récit des amoureux et leurs dévoilements », rapportant ceci : « Un jour Aboû Tourâb dit: « Si tu voyais Aboû Yazîd! » Ainsi son ami lui dit:  » J’ai vu Allâh Très-Haut, et cela me suffit pour ne pas voir Aboû Yazîd! » Sur ce Aboû Tourâb lui répondit : » Malheur à toi! Tu te laisses tromper par le fait de voir Allâh -Puissant et Majestueux-? Si tu avais vu une seule fois Aboû Yazîd (El Bistâmî), cela aurait été plus bénéfique pour toi que de voir Allâh soixante-dix fois! »» Puis El Ghazêlî a dit : « De tels dévoilements, le croyant ne devrait pas les nier. »[13] !!

Je dis: Il est plutôt un devoir pour le croyant de les nier. Car ce sont des mensonges et une mécréance opposés au Qour’ên, au hadith et à la raison.

  1. Les soufis prétendent voir le Messager -sur lui la prière et le salut-, ici-bas, à l’état d’éveil. Néanmoins, le Qour’ên les infirme en disant Derrière eux, cependant, il y a une barrière, jusqu’au Jour où ils seront ressuscités!﴿ El Mou’minoûn (Les Croyants), v. 100. Cela veut dire qu’il y a devant eux une barrière interposée entre eux et le retour au bas monde jusqu’au Jour de la Résurrection. De plus, il ne nous est pas parvenu [dans aucune narration] qu’un parmi les compagnons a vu le Prophète -prière et salut sur lui- dans l’éveil. Les soufis seraient-ils alors meilleurs que les compagnons et autres? Exalté soit Allâh! Ceci n’est qu’un énorme mensonge.
  2. Les soufis prétendent acquérir la science directement d’Allâh, sans l’intermédiaire du Messager -prière et salut sur lui-. Ils disent : « Mon cœur m’a informé d’après mon Seigneur! » Ibn ‘Arabî, enseveli à Damas, a dit dans son livre El fouçôs (Les essences des sagesses) : « Il y a des nôtres le suppléant du Messager, qui prend le jugement de lui -prière et salut d’Allâh sur lui-, ou suivant l’effort d’interprétation, qu’il a aussi établi comme fondement; et il se trouve des nôtres, qui prend d’Allâh et qui soit Son suppléant! »

Je dis: Ces paroles sont fausses. Elles s’opposent au Qour’ên qui stipule qu’Allâh a envoyé Mouhammed -sur lui le prière et le salut-, afin de transmettre aux gens les commandements d’Allâh. Allâh -qu’Il soit Très-Haut- dit Derrière eux, cependant, il y a une barrière, jusqu’au Jour où ils seront ressuscités!﴿ El Mê’ida (La Table), v. 67. Cela état, il n’est possible en aucun cas à personne de recevoir immédiatement d’Allâh. L’opposé est un mensonge, une imposture. Puis, l’homme, certes, ne peut être un suppléant d’Allâh, parce qu’Allâh n’est jamais absent, pour que nous Le remplacions. Au contraire, c’est bien Lui qui garde notre famille, quand nous sommes absents et voyageons. Il est ainsi parvenu dans un hadith authentique : « Ô Allâh! Tu es le Compagnon dans le voyage, le Suppléant auprès de la famille. »[14]

  1. Les soufis célèbrent les anniversaires du Prophètes -sur lui le salut- sous le nom d’assise de prière sur le Prophète- sur lui le salut-, alors que pratiquement, ils s’opposent à ses enseignements. Cela quand ils élèvent leurs voix dans le rappel (dhikr), les chansons et les poèmes contenant en plus de l’association (chirk) franche! Je les ai une fois entendu dire en s’adressant au Messager -prière et salut d’Allâh sur lui-:

Secours, ô détenteur de l’immense honneur, secours!

Ô émetteur de lumières dans l’univers! Secours!

Ô Messager d’Allâh, dissipe notre affliction!

Jamais affliction ne te voit sans qu’elle ne se dissipe!

Je dis: L’islam nous oblige de croire que Seul Allâh émet la Lumière dans l’Univers; et seulement Lui dissipe les afflictions.

  1. Les soufis partent en voyage pour visiter les tombes et se faire bénédiction par les morts qui y sont enterrés, de même qu’en tournant autour, en égorgeant des bêtes tout près d’elles, ou en les invoquant en dehors d’Allâh, s’opposant ainsi à la parole du Prophète -sur lui la prière et le salut- : « On ne voyage [en guise de visite des mosquées], que pour en visiter trois: la Mosquée sacrée (à la Mecque), ma Mosquée-ci, et la Mosquée Extrême (de Jérusalem). »[15]
  2. Les soufis tiennent aveuglément à leurs maîtres, quitte à s’opposer à la Parole d’Allâh et de Son Messager. Or, Allâh -Très-Haut- dit Ô vos qui avez cru! Ne devancez pas Allâh et Son Messager!﴿ El Houdjourât (Les Chambres), v. 1; et le Prophète -prière et salut sur lui- dit : « Point d’obéissance à personne dans la désobéissance à Allâh! L’obéissance n’est en fait que dans la bienfaisance.»[16]
  3. Les soufis se servent des talismans[17], des lettres et des chiffres pour pratiquer la consultation (istikhâra), de même que l’usage d’amulettes et de houdjoub[18] et autres, alors que cela fait certes partie de la magie, qu’Allâh nous en protège!

Je dis: Pourquoi comptent-ils les noms des deux époux dans la consultation, ainsi que d’autres hérésies, et délaissent-ils l’invocation propre à la consultation (istikhâra), rapportée dans l’Authentique d’El Boukhârî, et que le Prophète -sur lui le salut- apprenait à ses compagnons au même titre qu’il leur apprenait une sourate du Qour’ên. Il dit -prière et salut sur lui- : « Quand l’un de vous décide d’entreprendre une affaire, qu’il accomplisse deux unités de prière en dehors de la prière obligatoire, puis qu’il dise : « Ô Allâh ! Je Te consulte de par Ta Science, je Te demande de m’en accorder la capacité de par Ton Omnipotence, et je Te demande de Ton immense grâce. Tu es certes Puissant et je ne suis pas puissant. Tu sais et je ne sais pas. Tu est le Très-Savant des choses inconnaissables! Ô Allâh ! Si tu sais que cette affaire est bienfaisante pour moi, dans ma religion, ma vie, et mon avenir, prédestine-la moi donc et facilite-la moi, puis bénis-la moi ! Et si tu sais que cette affaire est malfaisante pour moi, dans ma religion, ma vie et mon avenir, détourne-la de moi donc, détourne-moi d’elle et prédestine-moi le bien où qu’il soit, puis en rends-moi satisfait ». »[19]

  1. Les soufis ne se limitent pas aux formules de prière (éloges) pour le Messager, rapportées d’après lui -prière et salut d’Allâh sur lui-, mais ils inventent des prières contenant de l’association franche (chirk sarîh), que celui pour lequel ils les font n’admets jamais. Au fait, j’ai une fois lu dans un livre intitulé Afdal assalawêt (Les meilleures prières), écrit par un cheikh libanais soufi ceci : « Ô Allâh! Prie sur Mouhammed jusqu’à ce que Tu fasses de lui l’unicité et le subsistant par lui-même et le subsistant des créatures! »

Je dis: l’unicité (el ahadiyya) et la subsistance par soi-même et d’autrui (el qayyoûmiyya) en sont des Épithètes et des Noms propres à Allâh[20]. Et aussi dans l’ouvrage Dèlê’il el khayrât (Les preuves des biens), il y a des prières hérétiques qu’Allâh et Son Messager -prière et salut sur lui- n’admettent pas.

Voilà frère musulman, tu as vu maintenant que le soufisme est très loin de l’islam, après que tu ais aperçu ses croyances et ses œuvres dans la balance de l’islam. La raison saine aussi refuse ces hérésies qui font tomber dans l’association et la mécréance. 

Ô Allâh! Montre-nous la vérité en tant que telle, accorde-nous son suivi et rends-la aimable à nous; et montre-nous le faux en tant que tel, accorde-nous son évitement, et rends-le détestable à nous; et qu’Allâh prie sur Mouhammed et sa famille et les salue!

Articles connexes:

« La secte des Tèblighs », sur: http://scienceetpratique.com/?p=1033

« La Lumière de la Sounna et du Tewhîd est auprès des Gens du Hadith…», sur: http://scienceetpratique.com/?p=513

…………….

[1]Ndt. Tous les versets et hadiths contenus dans cette épître ne sont que des traductions de sens. Ainsi les formules Allâh a dit…, le Messager a dit renvoient uniquement aux Textes d’arrivée (T. A.).

[2]Hadith rapporté par At-Tirmidhî, et l’a jugé bon et authentique.

[3]Hadith rapporté par At-Tirmidhî, et l’a jugé bon et authentique.

[4]Ndt. Pluriel de bèdèl, signifiant dans la conception soufie homme allié d’Allâh détenant l’ordre des choses; qu’à chaque fois qu’un meurt, un autre le remplace, d’où l’action de bèdèla qui veut dire remplacer.

[5]Ndt. Pluriel de Qotb ayant chez les soufis le sens d’homme allié d’Allâh auquel reviennent les grandes décisions dans l’univers…!

[6]Hadith rapporté par Mouslim.

[7]Hadith jugé bon, rapporté par At-Tirmidhî.

[8]Hadith rapporté par Mouslim.

[9]Hadith rapporté par El Boukhârî.

[10]Hadith rapporté par Mouslim.

[11]Hadith authentique, rapporté par Ahmed et An-Nacê’î.

[12]Hadith jugé bon, rapporté par At-Tabarânî.

[13]Voir El Ihyê’, vol. 4, p. 365. [Qu’Allâh nous préserve de l’égarement! Ndt.]

[14]Hadith rapporté par Mouslim.

[15]Hadith unanimement jugé authentique.

[16]Hadith unanimement jugé authentique.

[17]Ndt. Lire au sujet de l’usage des talismans, ma traduction de la fetwa de l’Imam Ibn Bêz « Le jugement religieux concernant le port des amulettes (gris-gris) et des talismans », disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=1747

[18]Ndt. Genre de talismans en papier, en tissu ou en peau, etc.

[19]Hadith rapporté par El Boukhârî.

[20]Ndt. Lire à ce sujet ma traduction de l’épître de l’érudit ‘Abd Ar-Rahmên As-Sè’dî Les-Plus-Beaux-Noms d’Allâh et leurs sens, disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=1697