الصَّلاةُ والفَلاح
La prière et la Réussite
Par l’honorable cheikh
Dr ‘Abd Ar-Razzêq Ibn ‘Abd El Mouhsin El Badr
-Puisse Allâh le préserver!-
Relu et corrigé par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad
Première édition, 19 mouharram 1439/10 octobre 2017.
Au Nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allâh, Seigneur des mondes, et j’atteste qu’il n’y a nulle divinité (digne d’être) adorée hormis Allah, Seul, sans associé; et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager, qu’Allâh prie sur lui et le salue, ainsi que sa famille et tous ses compagnons. Ô Allâh apprends-nous ce qui nous sera bénéfique et fais-nous profiter de ce que Tu nous as appris et rajoute-nous du savoir, et réforme toutes nos affaires et ne nous livre (confie) pas à nos propres personnes, ne serait-ce que le laps d’un clin d’œil, Ô Allâh accorde à nos personnes leur piété, et purifie-les, car Tu es Le Meilleur qui les purifie, et Tu es certes leur Allié et leur Maitre.
Ceci dit : Ô honorable gens ! Certes les bienfaits d’Allâh -Tout-Puissant et Majestueux soit-Il- sur nous tous sont grands en assistant à cette salât (prière), qui est la première œuvre de bien dans le jour et sa clé. Car le début du jour est sa jeunesse, et quiconque consomme sa jeunesse en pratiquant une chose, vieillira en la faisant[1]. Ainsi, si Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il- honore Son serviteur croyant avec cette prière, il sera certes guidé vers un bien énorme.
La prière, honorables gens, est conjointe à la réussite. Voire, la réussite en est l’un de ses fruits et de ses effets. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’appel à la prière est lié à l’appel à la réussite, d’une liaison répétitive à chaque appel à la prière, au point que le nombre de fois que le muezzin dit, durant le jour et la nuit : «Venez à la prière, venez à la réussite! » est au même nombre d’unités de la prière obligatoire : dix-sept fois durant le jour et la nuit! On répète cela aux oreilles des musulmans : « Venez à la prière, venez à la réussite! » Ainsi la prière est une œuvre, et la réussite en est la récompense.
Les savants, tel An-Nawawî -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, et d’autres, ont dit: « Il n’y a pas dans la langue des Arabes un mot plus aphoristique[2] que celui d’El Falêh, exprimant le sens d’acquisition du bien dans le bas monde et à l’au-delà. El Falêh est un aphorisme signifiant l’acquisition du bien, son obtention dans le bas monde et dans l’au-delà. »
Et cet appel « Venez à la prière, venez à la réussite! », qui se répète aux oreilles des musulmans, contient en même temps un avertissement que quiconque ne répond pas à l’appel à la prière ne réussit pas, et ne fait pas partie de ceux qui réussissent. Car la prière est en fait l’une des plus grandes et plus distinguées caractéristiques des mouflihîns[3]. Et c’est pour cela que lorsqu’Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il- a cité les caractéristiques des mouflihîns, au début de Sourate El Mou’minoûn (Les Croyants), Il l’a commencée et achevée par la Salât (prière), décrivant l’état d’humilité et de préservation que l’on doit lui accorder. Allâh -Puissance et Majesté à Lui- a dit ﴾1.Les croyants ont certes réussi,2.ceux qui sont humbles dans leur Salat,3.qui se détournent des futilités,4.qui s’acquittent de la Zakat,5.et qui préservent leurs sexes [de tout rapport],6.si ce n’est qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer;7.alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs;8.et qui veillent à la sauvegarde des dépôts confiés à eux et honorent leurs engagements,9.et qui observent strictement leur Salat.10.Ce sont eux les héritiers,11.qui hériteront le Paradis pour y demeurer éternellement.﴿
Et lorsqu’Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il-a cité les œuvres des mouflihîns et leurs caractéristiques, dans les débuts de la Sourate El Baqara (La Vache), Il a mentionné -Exalté et Très-Haut soit-Il- parmi elles l’accomplissement de la Salât. Allâh Béni et Très-Haut soit-Il a dit ﴾C’est un guide pour les pieux,3 qui croient à l’invisible et accomplissent la Salat et dépensent (dans l’obéissance à Allah), de ce que Nous leur avons attribué,4 Ceux qui croient à ce qui t’a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient fermement à la dernière vie (future).5 Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future).﴿
Cet extrêmement important contexte qui évoque les caractéristiques des mouflihîns, fait mention que ces dernières assimilent deux choses : l’authenticité de la croyance, et la droiture des œuvres. Leur croyance est une croyance authentique bien droite, ﴾ceux qui croient à l’invisible﴿, c’est-à-dire tout ce qui leur est invisible de ce dont les Messagers d’Allâh les ont informé. Ils croient ainsi en Allâh, aux Anges, aux Livres, et au Jour dernier et autre que cela parmi les majestueux fondements de la croyance, ﴾ceux qui croient à l’invisible et accomplissent la Salât et dépensent de ce que Nous leur avons attribué﴿ ; ﴾et accomplissent la Salât et dépensent de ce que Nous leur avons attribué.﴿ C’est la rectitude et la réforme des œuvres. Les gens de la réussite ont réuni entre la croyance authentique ―leur croyance est authentique et leurs œuvres sont bien droites―, et les bonnes œuvres: leurs œuvres sont bonnes et leurs adorations qui les rapprochent d’Allâh sont immenses, vouées pour Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il-. Et la plus immense de leurs œuvres et adorations par lesquelles ils se rapprochent d’Allâh est la pratique de la prière obligatoire, en ses temps prescrits, comme Allâh l’a ordonné ﴾certes la Salât demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps déterminés.﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 105.
Par ailleurs, est semblable à ces versets du prologue de la sourate El Baqara, ce qui est parvenu dans les débuts de la sourate Louqmên le sage, où Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il a évoqué les caractéristiques des mouflihîns, qu’ils ont une croyance authentique et font de bonnes œuvres. Allâh -Tout-Puissant et Majestueux- a dit dans le début de cette sourate ﴾c’est un guide et une miséricorde aux bienfaisants,4 qui accomplissent la Salat, acquittent la Zakat et qui croient avec certitude en l’au-delà.5 Ceux-là sont sur le chemin droit de leur Seigneur et ce sont eux qui ont réussi.﴿
Aussi, dans les derniers versets de la sourate El Hedjdj (Le Pèlerinage), lorsqu’Allâh -qu’Il soit Exalté et Très-Haut- a évoqué les attributs des mouflihîns, Il a cité de leurs caractéristiques l’inclinaison, la prosternation, l’humilité, et la soumission à Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il-, en ordonnant aux croyants de se parer de ces caractéristiques afin qu’ils réussissent, Allâh Béni et Très-Haut soit-Il a dit ﴾Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être vous réussissez !﴿ El Hedjdj (Le Pèlerinage), v. 77.
C’est pour cela qu’il n’y a nulle réussite sans la prière. Le serviteur n’aura point la réussite sans la prière. La Salât est la marque de la réussite, la porte du bien et l’aide (pour l’atteindre), comme Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il- a dit ﴾Et cherchez l’aide dans l’endurance et la Salât﴿ El Baqara (La Vache), v. 45. La salât est une aide pour faire tout bien. La salât n’handicape pas d’accomplir le bien. Bien au contraire, elle aide à l’accomplir.
C’est pourquoi il appartient au croyant de louer Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il-pour le bienfait de l’aider à pratiquer la salât; de demander à Allâh l’aide pour la pratiquer et accomplir tout bien à la fin de chaque salât, comme nous a appris notre Prophète -prière et salut sur lui-: « Ô Allâh ! Aide-moi a T’évoquer et Te remercier et bien T’adorer! » La salât entre prioritairement dans cette invocation. À chaque fois que tu pries, tu invoques Allâh de t’aider à accomplir les prières à venir, et les autres genres d’obéissances et d’adorations, ainsi que l’évocation d’Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il-, au sens général.
Je demande à Allâh, le Seigneur de l’immense Trône, par Ses Beaux-Noms et Ses Hauts-Attributs, de faire de nous tous, ainsi que nos progénitures, des pratiquants de la salât; que nous soyons de Ses alliés qui réussissent et Ses serviteurs rapprochés; de réformer toutes nos affaires et de ne nous pas confier à nous-mêmes, ne serait-ce le laps d’un clin d’œil. Ô Allâh, accorde à nos personnes leur piété et purifie-les, c’est Toi le meilleur qui les purifie, Tu es certes leur Allié et leur Maitre. Ô Allâh, pourvois-nous de Ton obéissance qui séparera entre nous et le fait de Te désobéir et accorde-nous de Ton obéissance par laquelle Tu nous feras arriver à Ton Paradis et de la certitude avec laquelle Tu affaibliras à nos yeux les calamités du bas monde !
Ô Allâh!, accorde-nous la jouissance par nos ouïes, nos yeux et nos forces aussi longtemps que Tu nous gardes en vie et fais qu’ils nous hériteront, accorde-nous vengeance sur celui qui nous a opprimés, donne-nous victoire sur celui qui nous a pris pour ennemi, et ne fais pas que notre calamité soit en notre religion[4]; ne fais pas du bas monde notre plus grand souci ni toute la portée de notre savoir, et ne donne pas pouvoir sur nous à celui qui ne nous fera pas pitié!
Gloire à Toi, Ô Allâh ! J’atteste qu’il n’y a point de divinité à part Toi. Je Te demande pardon, et je me repens à Toi
Ô Allâh! Prie et salue sur Serviteur et Ton Messager, notre Prophète Mouhammed, ainsi que sa famille et tous ses compagnons.
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[1]NDT. C’est un dicton arabe « مَن شَبَّ على شَيْءٍ شَابَ عَليه« , qui signifie que l’homme qui prend une habitude en son jeune âge, qu’elle soit bonne ou mauvaise, lorsqu’il grandira et sera d’un âge avancé, il aura toujours cette habitude… Il est souvent utilisé afin d’inciter les gens à délaisser les mauvaises habitudes.
[2]NDC. Un aphorisme ou une expression aphoristique est une parole courte mais à portée générale, englobant divers thèmes. C’est l’équivalent de l’expression arabe djawêmi’ el kalim.
[3]NDT. Mouflihîns (réussisseurs): Ceux auxquels Allâh accorde la réussite dans le bas monde et dans l’au-delà.
[4]NDT. C’est-à-dire que la religiosité de l’individu ou du groupe ne soit pas touchée par un malheur qui la fera diminuer ou dissiper. Et c’est justement là la plus grande des calamité: la perte de la religion… Qu’Allâh nous en préserve!