Glossaire de termes islamiques[1]

Par Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

 

Remarques importantes

  1. Tous les versets et hadiths contenus dans cet ouvrage ne sont que des traductions de sens rapprochées.
  1. Les expressions Allâh a dit, le Prophète a dit ne renvoient qu’à des traductions des sens des versets et hadiths.
  1. Le lecteur constatera un ensemble de termes islamiques qui n’a pas été traduit. En effet, par souci d’originalité terminologique religieuse, accentué par la nécessité de reproduire le plus fidèlement possible les sens que remplit chaque expression ou terme arabes, le recours au report immuable (à l’appui de la translittération) s’avère indispensable.

Outre la finalité de garder les sens identiques des tournures religieuses, l’inexistence de correspondants parfaits (comme pour Allâh et Qour’ên), de même que le facteur cultuel sont un élément qui nous motive à préférer cette démarche.

صلَّى الله عليه وسلَّم : La prononciation de cette arabesque en arabe est [salla-l-Lâhou ‘aleyhi wè sèllèm]. Sa signification est prière et salut d’Allâh sur lui. Les gens de la Sounna adoptent que la salât d’Allâh sur Son Messager Mouhammed veut dire qu’Il le loue et cite ses vertus auprès des Anges, alors que la salât des Anges signifie l’invocation en sa faveur.

 رحمه الله: Ce symbole est l’équivalent de la formule française qu’Allâh lui fasse miséricorde. Elle est une invocation que l’islam a légiféré parmi les paroles souhaitables à dire lorsqu’on évoque un musulman qui est mort. Sa prononciation est  [rahimahou-l-Lâh].

رضي الله عنه : Cette arabesque est l’équivalent de la formule qu’Allâh l’agrée. Invocation très souhaitable à dire lorsqu’on évoque le nom de  chaque compagnon du Prophète . Sa prononciation est [radiya-l-Lâhou ‘ènhou].

[  ] : Les deux crochets servent à ajouter dans la traduction une phrase ou un segment de phrase indispensables à la compréhension de la phrase les précédant. Celle-ci pourrait être soit incomplète soit ambigüe.

(  ) : Les parenthèses servent à expliquer ou désambigüiser une expression ou une tournure incomprise en français.

Es-Selef AsSâlih : Terme qu’on désigne communément en français par le terme de pieux prédécesseurs. Il s’agit des pieux musulmans partant du Prophète  et  ses compagnons, puis leurs successeurs, ensuite tous ceux qui suivent leur Voie jusqu’au Jour de la Résurrection. Parfois l’on utilise par extension seulement le terme Selef (ou salaf) pour faire allusion aux savants et pieux musulmans des trois premiers siècles méritoires. Le Prophète  a témoigné de la bienfaisance et la piété de ces gens par son dire : « Les meilleurs gens sont ceux de mon siècle ; puis ceux du siècle qui le suit, ensuite ceux du siècle suivant». Hadith rapporté par El Boukhârî et Mouslim.[2]

Qour’ên : Littéralement veut dire récitation, lecture. Conventionnellement : c’est la Parole d’Allâh -Béni et Exalté- révélée à Son Messager  par l’intermédiaire de l’Ange Djibrîl (Gabriel). Il contient 114 Sourates. La première est El Fêtiha  (l’Ouverture), et la dernière est An-Nês (les Hommes). Dans cet ouvrage, comme d’ailleurs dans tous nos travaux, nous emploierons exclusivement la forme xénitique Qour’ên ; l’emprunt Coran étant porteur de nombre d’inepties lexico-sémantiques.[3]

Salât : Pratique obligatoire à accomplir cinq fois par jour par tout musulman responsable de ses actes (moukèllef). Elle commence par le tèkbîr (fait de dire Allâhou Akbar) et s’achève par le teslîm (fait de sire assalêm ‘aleykoum). Par différence de la prière entièrement réservée à des invocations et des prières, la salât en islam comporte nombre d’actes dévotionnels appelés roukn (pilier) consistant dans la position debout, l’inclinaison, le redressement, la prosternation, et la position assise. Dans chacune de ces cinq positions, l’orant est tenu de prononcer, en plus de la récitation du Qour’ên dans la position debout, des formules de rappel bien déterminées. Cette pratique religieuse n’a pas de réalité égale dans les autres religions, c’est pourquoi nous avons préféré utiliser le xénisme salât.

Sounan (Sounèn) : C’est le pluriel du mot féminin Sounna. Linguistiquement, c’est la conduite et le mode. Conventionnellement, c’est tout ce qui a été annexé au Messager  concernant ses paroles, ses actes, ses approbations ainsi que ses  caractères moraux et physiques.

Fatêwa : C’est le pluriel du mot féminin fetwa. La fetwa est une sentence religieuse provenant d’un Savant soit pour statuer un jugement religieux quelconque, soit pour répondre à une question…

Sahîh : Cela veut dire authentique ; d’où les noms de Sahîh El Boukhârî, et Sahîh Mouslim.

NDT : Note du traducteur. On s’en sert pour expliquer, commenter, porter une remarque ou une note de bas de page.

Mouhêdjiroûn : Pluriel du mot masculin mouhêdjir. Ce sont les compagnons du Prophète  émigrés à Médine.

Ansâr : C’est le pluriel du mot masculin ansârî. Les ansâr sont les compagnons du Prophète , médinois autochtones.

Têbi‘oûn : Pluriel du masculin têbi‘î. C’est la génération des pieux musulmans ayant vécu avec les compagnons après le Prophète . Cette dénomination leur revient du fait qu’ils suivaient avec excellence les préceptes du Prophète  et de ses compagnons. L’équivalent de têbi‘oûn est successeurs.

Imam : Guide ou chef religieux, dans le sens qu’il est suivi par de très grandes masses de musulmans concernant la vérité qu’il démontre, pratique et propage ; d’où l’appellation connue de tous : les quatre imams [el a’imma el arba’a].

Teklîf : Le teklîf est le fait de responsabiliser un musulman quant à l’application des Textes de la charia. L’âge de teklîf commence avec la puberté à l’apparition de certains signes physiques chez les garçons et les filles, telles que la poussée des poils pubiens, l’éjaculation, etc.

Tewhîd : Terme islamique couramment traduit par l’Unicité, ou unicité d’Allâh. Il s’agit d’unifier Allâh -Exalté soit-Il-. Il comprend trois types : Tewhîd Ar-Rouboûbiyya (Unicité en la Seigneurie), Tewhîd El Ouloûhiyya (Unicité en l’adoration) et Tewhîd el esmê’ w-assifêt (Unicité en les Noms et Attributs divins).

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[1]Ce glossaire, très sommaire, est extrait de ma traduction du livre Le mérite de suivre la Sounna du Prophète, disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=1024.

[2]Pour ce sujet capital, lire Définition de la Salafiyya ou de la Voie salafie,  du cheikh El Elbênî, sur: http://scienceetpratique.com/?p=189, Tenir fermement à la Voie salafie, du cheikh El Rabî‘ Medkhalî, sur: http://scienceetpratique.com/?p=186, et Suivre les traces des pieux prédécesseurs, sur: https://scienceetpratique.com/suivre-les-traces-des-pieux-predecesseurs/

[3]Pour prendre connaissance du grand écart de sens existant entre les deux termes Coran et Qour’ên, jusqu’à même frôler la contrariété, lire mon article « Les procédés opérant dans la sémantisation des termes islamiques », sur http://scienceetpratique.com/?p=293#_ftn22, note 21. NDT.