Glossaire de notions linguistiques

Dr Abderrahmane AYAD

(Aboû Fahîma)

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Ici, dans la liste ci-dessous, seront définis nombre de concepts appartenant à différentes disciplines de la linguistique.

Ces concepts, leurs définitions étant majoritairement extraites de différents ouvrages et dictionnaires de linguistique et des sciences du langage, serviront de glossaire notionnel permettant de comprendre les écrits linguistiques (livres, articles, thèses, etc.), et de les employer également dans la recherche scientifique.

Antonymie : « L’antonymie relie des unités qui possèdent une partie de leur sens en commun, mais qui s’opposent : rigide a pour contraire mou ou flexible avec lesquels il partage une partie de son sens, et non vert ou domestique, auxquels il ne peut s’opposer »[1].

Contexte : « Ensemble des éléments linguistiques qui entourent un segment quelconque d’énoncé (mot, proposition, phrase) et conditionnent sa compréhension»; «Le contexte, l’environnement verbal, est l’ensemble des unités qui précèdent et qui suivent une unité déterminée »[2].

Emprunt : « Intégration à une langue d’un élément d’une langue étrangère. Plus précisément, en opposition à calque, emprunt à la langue étrangère d’une unité lexicale sous sa forme étrangère : living-room (angl.), adagio (it.), patio (esp.)»[3].

Extension : « Fait de donner à un mot (par généralisation et abstraction) outre son sens premier (original et spécifique) un sens secondaire plus général ; la relation entre le sens de base et le (s) sens secondaire (s) étant motivée. Extension de la signification d’un mot; mot qui subit une extension. L’ambiguïté doit être encore distinguée de l’extension sémantique : la plupart des expressions ont une signification très générale, qui leur permet de décrire des situations très différentes »[4].

Hyponyme/hyperonyme : « L’hyponymie est une relation sémantique de hiérarchie entre deux lexèmes. L’hyponyme est une lexème subordonné à un autre lexème, qui lui est superordonné, et qui est appelé hyperonyme. Par exemple: caniche, siamois, golden, saule sont des hyponymes de chien, chat, pomme, arbre dans la mesure où tous les sèmes de chien, chat, pomme, arbre sont des composants du signifié de caniche, siamois, golden, saule. On désigne par le terme de co-hyponymes des lexèmes partageant le même hyperonyme et se distinguant entre eux par un ou plusieurs sèmes spécifiques (ex.: caniche et teckel partagent le même hyperonyme, chien, ils sont co-hyponymes) »[5].

Lexème : « Unité de deuxième articulation, donc porteuse de signification, qui peut être indécomposable en unités plus petites (ex. : table) »[6].

Lexie : « Unité lexicale de langue constituée soit par un mot (lexie simple) soit par des mots associés (lexies composées et complexes). La frontière entre « lexie » et « énoncé libre » n’est pas nettement tracée; la phraséologie occupe un domaine intermédiaire, selon un continuum allant de la suite lexicalisée au syntagme et à l’énoncé simplement fréquent − en discours − et prévisible − en langue − (ex. sur le chemin du retour; se jurer une amitié éternelle) »[7].

Méronyme, holonyme: «La relation partie-tout est une relation hiérarchique qui existe entre un couple de termes dont l’un dénote une partie et l’autre dénote le tout (relatif à cette partie) : guidon/bicyclette, poignée/valise, bras/corps, ongle/doigt, porte/maison, voile/bateau. Guidon est une partie de bicyclette ou le méronyme (‘’nom de la partie’’) de bicyclette ; inversement, bicyclette désigne le tout ou l’holonyme (‘’nom du tout’’) de guidon. La relation partie-tout concerne les noms qui renvoient à des parties divisibles et discrets, soit principalement les noms comptables »[8].

Polysémie : « La polysémie a été définie primitivement comme un phénomène diachronique qui consiste dans l’addition d’acceptions nouvelles au sens fondamental d’un signe ; cette multiplication de sens aboutit, sur le plan synchronique, à la coexistence de plusieurs significations pour une même signe »[9].

Référent : « On appelle référent l’être ou l’objet auquel renvoie un signe linguistique dans la réalité extra-linguistique telle qu’elle est découpée par l’expérience d’un groupe humain »[10].

Réification : « Procédure narrative qui consiste à transformer un sujet humain en objet, en l’inscrivant dans la position syntaxique d’objet à l’intérieur du programme narratif d’un autre sujet »[11].

Restriction : « Dans une perspective sémantique, le terme de restriction est affecté à une procédure de changement de sens d’une unité lexicale, également identifié par le terme de synecdoque »[12].

Sème : « Le sème est l’unité minimale de signification, non susceptible de réalisation indépendante, et donc toujours réalisé à l’intérieur d’une configuration sémantique»[13].

 Sémème : « On appelle sémème l’ensemble des sèmes d’un morphème ou d’un mot, autrement dit le signifié de cette unité lexicale »[14].

 Signifiant, Signifié : « Le signifiant est l’image acoustique du mot ou du morphème ; il est une suite de phonème et non de sons (ex.:/arbrǝ/). Le signifié est le concept associé (ex. : le concept arbre, qu’on opposera au référent du monde réel) »[15].

Subduction : « Opération de dématérialisation et de désémantisation des mots  »[16].

Synonymie : « La synonymie est l’identité de contenu sémantique entre deux ou plusieurs séquences de signes linguistiques de forme différente. Des mots appartenant à une même classe morpho-syntaxique ont des sens suffisamment voisins pour commuter librement »[17] 

Terme : « Un terme est une unité lexicale rattachée à différentes spécialités qui est intégrée dans des dictionnaires de spécialités ou des banques de terminologie »[18]; « Désignation au moyen d’une unité linguistique d’une notion définie dans une langue de spécialité »[19].

Trait sémantique : « Un trait sémantique est l’unité minimale de sens théorique susceptible de fonctionner au sein d’un système de relations. On parlera alors de sème, notamment dans l’analyse componentielle »[20].

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[1]Gaudin F., Guespin L., Initiation à la lexicologie française, de la néologie aux dictionnaires, de boeck.duculot, Bruxelles, 2002, p. 183.

[2]Baylon C., Fabre P., La sémantique, avec des travaux pratiques d’application et leurs corrigés,  Nathan, Paris, 1978, p. 135-137.

[3]Mounin G., Dictionnaire de la linguistique, PUF, Paris, 2004, p. 124.

[4]Ducrot O., Todorov T., Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, Seuil, 1972, p. 303. Disponible sur : http://www.cnrtl.fr/definition/extension

[5]Neveu F., Lexique des notions linguistiques, Armand Colin, Paris, 2011, p.54.

[6]Mounin G., op. cit., p. 201.

[7]Rey A., Le Lexique : images et modèles, Paris, Colin, 1977, p. 189. Disponible sur : http://www.cnrtl.fr/definition/lexie

[8]Lehman A., Martin-Berthet F., Introduction à la lexicologie, sémantique et morphologie, Armand Colin, Paris, 2005, p. 57.

[9]Baylon C., Fabre P., op. cit., p. 161.

[10]Dubois J., Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Larousse, Paris, 1994, p. 405.

[11]Greimas-Courtés 1979, disponible sur : http://www.cnrtl.fr/definition/réification

[12]Neveu F., Dictionnaire des sciences du langage, Armand-Colin (rééd. Éditions Mehdi), Tizi-Ouzou, 2015, p. 308.

[13]Dubois J., Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Larousse, Paris, 1994, p. 423.

[14]Neveu F., Lexique des notions linguistiques, Armand Colin, Paris, 2011, p. 102.

[15]Siouffi G., Van Raemdonck D., 100 fiches pour comprendre la linguistique, Bréal éditions, Rosny-sous-Bois, 1999, p. 107.

[16]Neveu F., Dictionnaire des sciences du langage, Armand-Colin (rééd. Éditions Mehdi), Tizi-Ouzou, 2015, p. 329.

[17]Essono J-M., Précis de linguistique générale, L’Harmattan, Paris, 1998, p. 143.

[18]Depecker L., Entre signes et concepts, presse de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 2002, p. 138.

[19]Mortureux M. F., La lexicologie entre langue et discours, Armand Colin, Paris, 2004, p. 111.

[20]Mahrazi M., Les concepts de base en sciences du langage, OPU, Alger, 2011, p. 182.