مسائل في الصِّيام
(2) مُفَطِّرات الصِّيام
لصاحب السَّماحة الشَّيخ العلّامة
محمَّد بن صالح العثيمين
-رحمه الله رحمة واسعة-
منتقاة من رسالة 48 سؤالا في الصِّيام
ترجمها إلى اللُّغة الفرنسيَّة
أبو فهيمة عبد الرَّحمن عيَّاد البجائي
Questions sur le jeûne
(2) Les choses causant la rupture du jeûne
De sa bienveillance, le cheikh et érudit
Mouhammed Ibn Sâlih El ‘Outheymîn
-Qu’Allâh lui accorde Sa vaste miséricorde-
Sélectionnées de l’épître 48 questions sur le jeûne
Traduites en français par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad El Bidjê’î
السُّؤال: ما هي المفطرات التي تفطر الصائم؟
الجواب: المفطرات في القرآن ثلاثة: الأكل، الشرب، الجماع، ودليل ذلك قوله تعالى: ﴿فَالآنَ بَـشِرُوهُنَّ وَابْتَغُواْ مَا كَتَبَ اللَّهُ لَكُمْ وَكُلُواْ وَاشْرَبُواْ حَتَّى يَتَبَيَّنَ لَكُمُ الْخَيْطُ الأَبْيَضُ مِنَ الْخَيْطِ الأَسْوَدِ مِنَ الْفَجْرِ ثُمَّ أَتِمُّواْ الصِّيَامَ إِلَى اللَّيْلِ﴾ [البقرة: 187].
فبالنسبة للأكل والشرب سواء كان حلالاً أم حراماً، وسواء كان نافعاً أم ضاراً أو لا نافعاً ولا ضاراً، وسواء كان قليلاً أم كثيراً، وعلى هذا فشُرب الدخان مفطر، ولو كان ضاراً حراماً.
حتى إن العلماء قالوا: لو أن رجلاً بلع خرزة لأفطر. والخرزة لا تنفع البدن ومع ذلك تعتبر من المفطرات. ولو أكل عجيناً عجن بنجس لأفطر مع أنه ضار.
الثالث: الجماع.. وهو أغلظ أنواع المفطرات لوجوب الكفارة فيه، والكفارة هي عتق رقبة، فإن لم يجد فصيام شهرين متتابعين، فإن لم يستطع فإطعام ستين مسكيناً.
الرابع: إنزال المني بلذة، فإذا أخرجه الإنسان بلذة فسد صومه، ولكن ليس فيه كفارة، لأن الكفارة تكون في الجماع خاصة.
الخامس: الإبر التي يُستغنى بها عن الطعام والشراب، وهي المغذية، أما الإبر غير المغذية فلا تفسد الصيام سواء أخذها الإنسان بالوريد، أو بالعضلات، لأنها ليست أكلاً ولا شرباً ولا بمعنى الأكل والشرب.
السادس: القيء عمداً، فإذا تقيأ الإنسان عمداً فسد صومه، وإن غلبه القيء فليس عليه شيء.
السابع: خروج دم الحيض أو النفاس، فإذا خرج من المرأة دم الحيض أو النفاس ولو قبل الغروب بلحظة فسد الصوم.
وإن خرج دم النفاس أو الحيض بعد الغروب بلحظة واحدة صحَّ صومها.
الثامن: إخراج الدم بالحجامة، لقول الرسول صلى الله عليه وسلّم: «أفطر الحاجم والمحجوم»، فإذا احتجم الرجل وظهر منه دم فسد صومه، وفسد صوم من حَجَمَهُ إذا كانت بالطريقة المعروفة في عهد النبي صلى الله عليه وسلّم، وهي أن الحاجم يمص قارورة الدم، أما إذا حجم بواسطة الآلات المنفصلة عن الحاجم، فإن المحجوم يُفْطِرْ، والحاجم لا يُفْطِر، وإذا وقعت هذه المُفَطِّرات في نهار رمضان من صائم يجب عليه الصَّوْم، ترتب على ذلك أربعة أمور: 1ـ الإثم. 2ـ فساد الصوم. 3ـ وجوب الإمساك بقية ذلك اليوم. 4ـ وجوب القضاء.
وإن كان الفِطر بالجماع ترتب على ذلك أمر خامس وهو الكفارة.
ولكن يجب أن نعلم أن هذه المفطرات لا تفسد الصوم إلا بشروط ثلاثة:
1ـ العلم. 2ـ الذِّكر. 3ـ الإرادة.
فإذا تناول الصائم شيئاً من هذه المفطرات جاهلاً، فصيامه صحيح، سواء كان جاهلاً بالوقت، أو كان جاهلاً بالحكم، مثال الجاهل بالوقت: أن يقوم الرجل في آخر الليل، ويظن أن الفجر لم يطلع، فيأكل ويشرِب ويتبيَّن أن الفجر قد طلع، فهذا صومه صحيح؛ لأنه جاهل بالوقت.
ومثال الجاهل بالحكم: أن يحتجم الصائم وهو لا يعلم أن الحجامة مُفَطِّرَة، فيُقال له: صومك صحيح. والدليل على ذلك قوله تعالى: ﴿رَبَّنَا لاَ تُؤَاخِذْنَآ إِن نَّسِينَآ أَوْ أَخْطَأْنَا﴾ [البقرة: 286] هذا من القرآن.
ومن السنة: حديث أسماء بنت أبي بكر رضي الله عنهما الذي رواه البخاري في صحيحه، قالت: أفطرنا يوم غيم على عهد النبي صلى الله عليه وسلّم، ثم طلعت الشمس فصار إفطارهم في النهار، ولكنهم لا يعلمون بل ظنوا أن الشمس قد غربت ولم يأمرهم النبي صلى الله عليه وسلّم بالقضاء، ولو كان القضاء واجباً لأمرهم به، ولو أمرهم به لنُقل إلينا. ولكن لو أفطر ظانًّا غروبَ الشمس وظهر أنها لم تغرب وجب عليه الإمساك حتى تغرب وصومه صحيح.
الشرط الثاني: أن يكون ذاكراً، وضد الذكر النسيان، فلو نسي الصائم فأكل أو شرب فصومه صحيح؛ لقوله تعالى: ﴿رَبَّنَا لاَ تُؤَاخِذْنَآ إِن نَّسِينَآ أَوْ أَخْطَأْنَا﴾ [البقرة: 286]، وقول النبي صلى الله عليه وسلّم فيما رواه أبوهريرة رضي الله عنه: «مَن نسي وهو صائم فأكل أو شرِب فليتمَّ صومه فإنما أطعمه الله وسقاه».
الشرط الثالث: الإرادة، فلو فعل الصائم شيئاً من هذه المفطرات بغير إرادة منه واختيار، فصومه صحيح، ولو أنه تمضمض ونزل الماء إلى بطنه بدون إرادة فصومه صحيح.
ولو أَكْرَه الرجلُ امرأته على الجماع ولم تتمكن من دفعه، فصومها صحيح؛ لأنها غير مريدة، ودليل ذلك قوله تعالى فيمن كفر مكرهاً: ﴿مَن كَفَرَ بِاللَّهِ مِن بَعْدِ إيمانه إِلاَّ مَنْ أُكْرِهَ وَقَلْبُهُ مُطْمَئِنٌّ بالإيمان﴾ الآية [النحل: 106].
فإذا أُكْرِه الصائم على الفطر أو فعل مُفَطِّراً بدون إرادة، فلا شيء عليه وصومه صحيح.
Question : Quelles sont les choses qui rompent le jeûne du jeûneur ?
Réponse : Dans le Qour’ên, les choses qui rompent le jeûne sont au nombre de trois : le manger, le boire et le rapport conjugal. La preuve de cela est dans la Parole d’Allâh -Très-Haut soit-Il- : ﴾Vous pouvez désormais avoir vos rapports avec elles en observant ce qui vous est prescrit par Allâh. Vous pouvez aussi manger et boire jusqu’au moment où vous distinguerez la blancheur de l’aube de l’obscurité de la nuit. Alors, observez le jeûne jusqu’à la tombée de la nuit.﴿ El Baqara (La Vache), v. 187.
Concernant le manger et le boire, qu’ils soient licites ou illicites, profitables ou nocifs ou qu’ils soient ni profitables ni nocifs, et qu’ils soient de petite ou de grande quantité. Ainsi fumer des cigarettes rompt en fait le jeûne, même si la cigarette est une chose nocive et illicite (harâm).
Voire les oulémas ont dit que même si un homme avale le grain d’un chapelet, il aura rompu son jeûne. Et le grain du chapelet ne profite à rien au corps, mais il est compté parmi les choses qui rompent le jeûne. Et même s’il mage une patte formée d’excrément, il aura rompu son jeûne, alors que cette patte est nocive.
La troisième chose en est le rapport intime avec son épouse. Celui-ci est la chose la plus dure qui rompt le jeûne, car elle implique une expiation obligatoire. L’expiation doit être soit sous forme de libération d’un esclave, et s’il n’en trouve pas, il devra jeûner deux mois consécutifs, et dans le cas ou il en serait incapable, il devra alors donner à manger à soixante pauvres.
La quatrième chose est l’éjaculation avec sensualité. Quand l’homme éjacule en ressentant le plaisir, son jeûne sera annulé. Or ceci n’enferme pas d’expiation, car l’expiation est réservée particulièrement au rapport conjugal.
La cinquième chose : les injections avec lesquelles on pourra se passer de manger et de boire. Ce sont les injections alimentaires. Quant aux injections non alimentaires, celles-ci n’annulent pas le jeûne, que l’homme les injecte par voie intraveineuse ou intramusculaire, car elles ne sont ni une nourriture ni une boisson et ne rentrent pas dans ce sens.
La sixième chose est le vomissement intentionnel. Ainsi quand la personne vomit de manière intentionnelle, son jeûne sera nul. Par contre si elle vomit involontairement, elle ne sera redevable de rien (c.-à-d. que son jeûne reste intact).
La septième chose : les menstrues et les lochies. Quand le sang des menstrues ou des lochies sort de la femme, même si avant un instant avant le coucher de soleil, son jeûne sera annulé. En contrepartie, si le sang des menstrues ou des lochies sort après le coucher de soleil même après une minute ou un instant, son jeûne sera correct.
La huitième chose : éjaculer du sang en utilisant les ventouses, vu la parole du Messager -qu’Allâh prie sur lui et le salue- : « Le poseur de ventouses, ainsi que la personne à qui elles sont posées, tous deux ont rompu leur jeûne. » Ainsi quand un homme se fait saigner par les ventouses et que le sang sort de lui, son jeûne sera nul, de même que le jeûne de la personne qui l’a fait saigner par ces ventouses, et ce quand ces dernières sont appliquées de la manière connue de l’époque du Prophète qu’Allâh -prie sur lui et le salue-. Cette manière consiste à ce que le hêdjim (le poseur de ventouses) suce le tube de sang (pour l’extraire du corps). Cependant, s’il utilise un matériel lui permettant de prendre de l’écart, dans ce cas la personne à laquelle les ventouses sont appliquées, son jeûne sera rompu, et la personne qui les lui a appliquées ne rompt pas son jeûne.
Et quand ces choses qui rompent le jeûne sont faites dans la journée du Ramadan par un jeûneur dont le jeûne est obligatoire, quatre conséquences auront lieu :
- Le péché.
- L’annulation du jeûne.
- L’obligation de continuer à jeûner le reste de la journée.
- L’obligation de récupérer le jeûne.
Et si la rupture du jeûné a été provoquée par le rapport conjugal, une cinquième conséquence aura aussi lieu, c’est l’expiation.
Cependant, nous devons savoir que ces choses qui causent la rupture n’annulent pas le jeûne qu’avec trois conditions :
- La connaissance.
- Le rappel.
- La volonté.
Ainsi si le jeûneur commet une de ces choses rompant le jeûne par ignorance, son jeûne sera correct ; qu’il soit ignorant du temps ou du jugement. L’illustration de celui qui ignore le temps, est que quand par exemple l’homme se réveille dans la fin de la nuit croyant que l’aube n’est pas encore levée, alors il mange et boit et prend ensuite connaissance que l’aube est en fait levée ! Cet homme, son jeûne est correct, car il ignore le temps.
Et l’exemple de celui qui ignore le jugement, il y a le fait que le jeûneur se fasse saigner avec des ventouses, ne sachant pas qu’el hidjêma cause la rupture. On lui dit alors : ton jeûne est correct. La preuve en est la Parole d’Allâh -Très-Haut- : ﴾Seigneur, ne nous tiens pas rigueur s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur !﴿ El Baqara (La Vache), v. 286. Cela dans le Qour’ên.
Et dans la Sounna, le hadith d’Asmê’ bint Abî Bakr -qu’Allâh les agrée-, rapporté par El Boukhârî dans son Authentique, elle a dit : « Une fois nous avons rompu le jeûne dans un jour nuageux à l’époque du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue-, puis le soleil est réapparu… » Leur rupture du jeûné s’était alors faite en journée, mais ils ne le savaient pas ; ils pensaient plutôt que le soleil s’est couché, et le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- ne leur a pas ordonné de récupérer ce jeûne. Et, si la récupération leur a été obligatoire, il la leur a certes ordonnée. Et s’il la leur avait ordonnée, cela nous aura été certes transmis. Or quand le jeuneur rompt son jeûne, pensant que le soleil s’est couché, puis il lui apparait qu’il ne s’est pas couché, dans ce cas il lui sera obligé de continuer son jeûne jusqu’à ce que le soleil se couche, et ainsi son jeûne sera correct.
La deuxième condition : qu’il se rappelle, et le contraire du rappel est l’oubli. Alors quand le jeûneur, par oubli, mange et boit, son jeûne reste correct, vu la Parole d’Allâh -qu’Il soit Très-Haut- : ﴾Seigneur, ne nous tiens pas rigueur s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur !﴿ El Baqara (La Vache), v. 286. Et selon également la parole du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue-: « Celui qui oublie tout en étant jeûneur, et mange ou boit, qu’il complète son jeûne, car c’est Allâh qui lui a donné à boire et à manger. »
La troisième condition : la volonté. Au fait si le jeûneur commet une de ces choses causant la rupture de son jeûne sans le vouloir ni en avoir le choix, son jeûne sera correct, même si par exemple il se sera lavé la bouche et que l’eau descend dans son ventre sans le vouloir. Son jeûne sera alors correct. Et si aussi l’homme contraint son épouse au rapport intime, et que celle-ci n’a pas pu le repousser, le jeûne de l’épouse sera correct, car elle n’a pas voulu le faire. La preuve de cela est la Parole d’Allâh -Très-Haut soit-Il- au sujet de celui qui mécroit sous contrainte : ﴾Quiconque a renié Allâh après avoir cru… -sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi-﴿ An-Nehl (Les Abeilles), v. 106.
Donc si le jeûneur est contraint à rompre son jeûne, ou commet une chose causant la rupture sans le vouloir, il ne sera redevable de rien, et son jeûne est correct.
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