L’importance de la réconciliation en islam[1]

أهمية إصلاح ذات البين في الإسلام

Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad

Certes, la Louange est à Allâh, nous Le louons, implorons Son Secours et Lui demandons le Pardon. Nous nous protégeons par Allâh contre le mal de nos propres âmes et contre les maux engendrés par nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider.

Et j’atteste qu’il n’y a point d’adoré à part Allâh, Seul sans aucun associé, et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager.

Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh comme Il mérite d’être craint et veillez à ne mourir qu’en musulmans !﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 102.

Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’hommes et de femmes ! Craignez Allâh au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens de sang. Certes, Allâh vous observe en permanence.﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 1.

Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh et parlez avec droiture, afin qu’Il réforme vos œuvres et absolve vos péchés. Quiconque obéit à Allâh et à Son Messager obtiendra un immense succès.﴿ El Ahzêb (Les Coalisés), v. 70-71.

Après cela : certes, la Parole la plus véridique est celle d’Allâh, et la meilleure conduite est celle de Mouhammed -Prière et Salut d’Allâh sur lui-, et les choses les plus mauvaises sont les innovations religieuses, et toute innovation religieuse est hérésie, et toute hérésie est égarement, et tout égarement est voué au Feu de l’Enfer.

La réconciliation peut être définie comme étant le fait que, lorsque deux personnes ou plus, se trouvent en conflit ou en litige, y aura un tiers, généralement, un individu sage et connaisseur, qui interviendra afin de mettre fin à cette situation conflictuelle.

Dans l’islam, beaucoup de Textes mettent en exergue le mérite et la valeur d’arranger les relations interpersonnelles menacées de rupture et de haine.

Car l’homme, étant constamment exposé aux différents ressentiments et pulsions négatives, qui sont certes la conséquence de son caractère de créature imparfaite, la réconciliation doit alors prendre place au sein de la société. En effet, maintenir une atmosphère d’entente, voire de fraternité entre les gens est, très certainement, une prérogative religieuse.

L’on trouve ainsi la Parole d’Allâh -Pureté à Lui- par laquelle Il incite les croyants à l’esprit de fraternité et de réconciliation en disant Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allâh, afin qu’on vous fasse miséricorde﴿  El Houdjourât (Les Chambres), v. 10.

De même, le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-, lui aussi, par quantité de hadiths, suscite et encourage les musulmans à cette vertu.

En effet, vu le grand bénéfique rôle que recouvre la réconciliation, le Messager -sur lui le salut- a même permis de recourir au mensonge afin d’installer l’entente et l’accord, et de mettre fin à la division. À ce sujet, le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit: « N’est pas menteur qui réconcilie les gens en disant à chacun des deux adversaires que l’autre à dit du bien de lui ».[2]

Ces Textes indiquent clairement que l’on ne doit pas abandonner à l’état de mésentente des personnes qui pour diverses raisons, se livrent à la discorde, rompent des liens familiaux et amicaux ; d’aucuns finissent même par une fin malheureuse –qu’Allâh nous en préserve ainsi que tous les musulmans-.

Par ailleurs, parler du sujet de l’accord nécessite inévitablement de vérifier les causes et les mobiles de la divergence répréhensible, du désaccord.

Parmi les facteurs que l’on rencontre souvent, le manque de crainte pieuse, laquelle est à son tour le résultat de l’ignorance et de la méconnaissance des principes de l’islam. La crainte pieuse At-Teqwa[3] en arabe, est en fait, une qualité qui empêche de commettre de mauvais actes, tous ceux qui nuisent à soi et à autrui. De même, plusieurs autres  mauvaises actions, qu’en vérité sont classées parmi les péchés, sont généralement des causes qui interviennent directement dans la discorde. parmi celles-ci :

  1. La médisance, qui est de citer en mal une personne à son insu. Cet état de fait, met en risque les relations qui nouent les personnes entre elles. C’est pourquoi notre Seigneur -Très Haut-soit-Il- a formellement interdit la médisance par Sa Parole Ô vous qui croyez ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui], car une partie des  conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns les autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) vous en aurez horreur. Et craignez Allâh. Car Allâh est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux.﴿
  1. Le fait de colporter ce que disent les gens An-Namîma. Caractère trop abominable. Il détruit les liens, enracine la haine et la détestation dans les cœurs, alimente et attise l’inimité entre des gens qui jadis étaient d’affectueux amis; il est classé parmi les plus grands péchés ! Le Messager -prière et salut d’Allâh sur lui- par des mots fort tranchants condamne le colporteur des paroles en disant: « Aucun rapporteur de calomnie [Nammêm] n’entrera eu Paradis ! »[4]
  2. L’injustice. Un comportement qui peut se traduire de plusieurs manières. La nuisance ou le mal qu’elle cause diffère dépendamment du préjudice qu’on aura causé à autrui. L’injustice est classée par les savants en trois types :

L’injustice de l’homme envers Son Seigneur.

L’injustice de l’homme contre soi-même.

Et l’injustice de l’homme contre quelqu’un d’autre. C’est ce troisième type qui mène à la dissension. La réconciliation doit donc s’installer.

Parmi les nombreux hadiths qui mentionnent l’interdiction de l’injustice, il y a un hadith divin dans lequel Allâh -Pureté à Lui- confirme: « Ô Mes serviteurs ! J’ai certes interdit à Moi-même l’injustice, et l’ai rendue interdite entre vous; ne soyez alors pas injustes les uns envers les autres! ».[5]

Ainsi plusieurs autres actes qui mènent à la division pourront être cités. Le musulman, du fait de l’engagement qu’il a tenu avec son Seigneur, à savoir de se soumettre à Ses commandements et interdictions, doit éviter toute œuvre l’induisant dans le mal. Il ne trahit pas, ne cause ni préjudice ni injustice à ses semblables; mais bien au contraire, il devrait être une partie importante, active et efficace dans toute action de réconciliation entre les gens. Connaître les moyens et les outils indispensables, est une chose qui conditionne la réussite de cette entreprise, tels que la sincérité[6], les arguments sur le sujet, la bonne parole, les vertueux caractères[7], choisir le bon moment, etc.

Et notre dernière invocation est Louange à Allâh, le Seigneur de l’univers!﴿, et qu’Allâh prie et salue notre Prophète Mouhammed.

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[1]Cet article était à la base un cours diffusé à la Radio-Coran d’Algérie, au mois de chawwêl 1429/octobre 2008 (dans une série intitulée «Les égards inégalables de la religion musulmane »).

[2]Hadith unanimement reconnu authentique.

[3]Lire pour ce sujet, Incitation à la crainte pieuse d’Allâh Tout-Puissant, sur: http://scienceetpratique.com/?p=1297

[4]Hadith unanimement reconnu authentique.

[5]Hadith rapporté par Mouslim dans son Sahîh (Authentique).

[6]Pour le sujet de la sincérité, lire notre épître « La sincérité, l’essence des œuvres pieuses », disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=125

[7]Pour ce sujet des bons caractères, lire: Chapitre sur le comportement du Prophète -sur lui le salut-, disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=1107 ; et « La place du bon comportement en islam », sur: http://scienceetpratique.com/?p=1237