On ne saurait être un bon traducteur sans se former en linguistique

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La linguistique est indéniablement le soubassement de la traductologie, théorie ou science de la traduction. Au travers de ses différentes disciplines, la linguistique n’a de cesse d’enrichir et d’aider à grandir cette science assez récente qu’est la traductologie.

Au fait, les linguistes ont très tôt attiré l’attention sur le fait que la traduction, étant un travail sur la/les langue-s, la nécessité de l’annexer à la science qui étudie la langue : la linguistique, s’avère alors des plus impératives. L’argumentaire en est qu’en plus du colossal arsenal théorique et conceptuel dans ce domaine, la pratique et l’expérience ne permettent de laisser aucun doute sur ce point.

En effet, il ne peut y avoir de traducteur confirmé n’ayant pas eu l’opportunité de faire recours aux données de la linguistique lors de son exercice, notamment lorsqu’il se trouve confronté aux multiples problèmes posés par la traduction, que seule la science du langage : la linguistique peut résoudre.

Dans ce sens, l’auteur de l’Introduction à la théorie de la traduction (1953), un des premiers livres en la matière, écrit à juste titre : « Toute théorie de la traduction doit être incorporée dans l’ensemble des disciplines linguistiques. »[1] Depuis, les études et les recherches linguistiques sur la traductologie ne se sont plus interrompues ; elles partent toutes de l’idée maîtresse que « toute opération de traduction comporte, à la base, une série d’analyses et d’opérations qui relèvent spécifiquement de la linguistique. »[2]

De plus, afin de réussir à trouver des solutions aux divers problèmes que les traducteurs rencontrent ordinairement, il faudra interroger la linguistique dans la diversité de ses branches, surtout la linguistique fonctionnelle et structurale. Car, ces problèmes, tel qu’il est si bien stipulé dans Les problèmes théoriques de la traduction « ne peuvent être éclairés en premier lieu que dans le cadre de la science linguistique. Fédorov et Vinay ne disent et ne prétendent pas autre chose. »[3]

Dr Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

Texte tiré de ma préface à l’ouvrage Les Plus Beaux Noms d’Allâh et leurs sens, publié aux Éditions science et pratique, 2024.

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[1]Andrei Fedorov, cité par Mathieu Guidère, Introduction à la traductologie, éd., de boeck, Bruxelle, 2010, p., 42.

[2]Ibidem., p., 42.

[3]Georges Mounin, Les problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, Paris, 1963, p. 17.