Les conséquences de la dureté du cœur
Au Nom d’Allâh, et Louange à Allâh.
La dureté du cœur est la source de tous les maux et tentations qui surviennent entre les gens. Et les gens ayant des cœurs durs sont le combustible de toute épreuve menant à la dislocation des relations interpersonnelles et laissant les portes grandes ouvertes à l’inimitié.
En fait, la dureté du cœur est un voile trop épais qui empêche la pénétration des lumières de la guidée, de la clarté de la foi et des vérités de la science et de l’islam. La dureté empêche en effet de bénéficier de la science, de la sagesse et du rappel. Car, même si les personnes dures de cœur disent et se gargarisent de beaux mots liés à la science et la guidée, or ceux-ci ne peuvent accéder aux cœurs et se mélanger avec les âmes ; ils ne leur seront alors d’aucun profit.
Au fait, le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, a illustré cette réalité en mentionnant l’état des kharidjites, qui « lisent le Qour’ên, mais ne dépasse pas leurs gorges ». (Hadith jugé bon par El Elbênî). C’est-à-dire que ce qu’ils lisent n’entre pas dans leurs cœurs. Et il suffit aux gens sensés de méditer sur la dureté, la rudesse, l’orgueil et l’arrogance des khawêridj, puisse Allâh nous en préserver !
La dureté du cœur fait en sorte que la personne dure ne ressente pas les méfaits des péchés qu’elle commet. La passion s’emparant d’elle l’instigue à faire des fautes de toutes sortes que son cœur ne peut présupposer les répercussions. Bien plus grave, il arrive qu’une telle dure personne savoure les désobéissances, qu’Allâh nous en préserve ! ; et dont font partie : la médisance, la calomnie, l’instigation au mal, la transgression des droits, des honneurs, des biens, l’injustice, le mensonge, la diffamation, etc. Tous ces péchés sont, sans aucun doute, la conséquence de la dureté du cœur, de l’insouciance et de la perte du sentiment de culpabilité. Ceci parce que la dureté rend le cœur insensible aux effets que provoque d’ordinaire les péchés dans le cœur du croyant. C’est pourquoi, d’ailleurs, les gens au cœur dur sont dépendants des péchés susmentionnés. Ils ne peuvent s’en passer.
La dureté voile ainsi le cœur et le rend incapable de tirer profit du rappel, de la science et de la guidée. La science et la guidée conduisent en vérité à la raison et la sagesse. Elles permettent à celui qui en est pourvu de se prémunir contre l’assaut de l’ignorance et se libérer de l’emprise de l’injustice. L’homme étant par essence un être inique et ignare « car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. » El Èhzêb (Les Coalisés), v. 72. (Trad. Hamidullah, 2000).
Par ailleurs, même s’il arrive qu’une personne de cœur dur apprenne des choses de la science et connaisse des jugements religieux sur différentes sujets de ce qu’il apparait de ses écrits et ses dires, elle est toutefois frustrée de l’essence de la science, qui en est le fruit qui murit dans le cœur, ce qui, par conséquent, amène, quand l’apprenant est sain de cœur, à être humble devant la vérité, à accepter l’incitation de la foi à la pureté, la sincérité, la douceur, au parler-vrai et à la clarté de l’esprit. Ainsi il ne proviendrait le plus souvent que le bien d’une personne jouissant de ces qualités ; et quand son âme incitatrice au mal lui instigue de faire les péchés, l’éveil résultant de la science et de la foi ne tarde pas à l’exhorter, la poussant à s’en rappeler, à se ressaisir et se remettre à l’obéissance, et la voilà à nouveau affermie et meilleure en actes. C’est ainsi que font la foi et la science une fois installées solidement dans le cœur du musulman. Sachant, cela va de soi, qu’il s’agit là d’un succès qu’Allâh l’Unique octroie en récompense à Ses croyants serviteurs, qu’Il les rétribue en fonction de leur foi et leurs œuvres « comme rétribution équitable. » Èn-Nèbè’ (La Nouvelle), v. 26. (Trad. Hamidullah, 2000). Et « La rétribution est du même type que l’œuvre », soit bonne soit mauvaise.
Le cheikh de l’islam Ibn Teymiyya, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « Et il nous a été parvenu de certains pieux prédécesseurs que ‘’les cœurs sont les récipients d’Allâh sur Sa Terre ; les plus aimés pour Lui en sont certes les plus tendres et les plus purs.’’ Ceci est en fait un bel exemple. Car, quand le cœur est tendre et doux, son acceptation de la science sera plus aisée et finira par s’en raciner et avoir des effets. Par contre, quand le cœur est dur et rude, son acceptation de la science sera difficile. Et il faudra avec la douceur que le cœur soit aussi clair et sain, afin que la science y accroisse et donne de bons fruits. Sinon, si le cœur accepte la science mais alors qu’il est entaché de tares et de vices, il la corrompra donc certes et sera telle une brousse dans une terre cultivée ; si elle n’empêche pas les graines de pousser, elle ne les laissera pas fructifier et murir. Cela est clair aux gens clairvoyants. » Compilation des fetwas d’Ibn Teymiyya, vol. 9, p. 315.
C’est donc une obligation religieuse pour tout croyant appliqué à la foi et soucieux de tirer profit de sa science, de prendre soin de son cœur. Il devra s’efforcer à sa réforme et sa purification pour le libérer des jougs des maux spirituels de toute nature : rancœur, gloriole, envie, traitrise, haine, rudesse, insouciance, hypocrisie… ainsi que de toute autre maladie du cœur susceptible de contaminer les organes (mains, langue, oreilles, pieds, etc.), et qui les conduiront alors à contracter des maux « physiques » (mensonge, diffamation, calomnie, insolence, arrogance, impiété, etc.), et voilà allors le cœur et le corps tous deux malades !
Puisse Allâh nous préserver ainsi que tous les musulmans, et Louange à Allâh, Le Seigneur de l’Univers !
Écrit en arabe et autotraduit en français par :
Dr Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD
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