« Cette science est une religion; voyez donc de qui prendrez-vous votre religion! » L’Imam Mouhammed Ibn Sîrîn, qu’Allâh lui fasse miséricorde!

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« Cette science est une religion ; voyez donc de qui prendrez-vous votre religion ! » L’Imam Mouhammed Ibn Sîrîn, qu’Allâh lui fasse miséricorde !

Pourquoi alors beaucoup de livres islamiques sont traduits par des gens dont on ignore les noms et les compétences ?!

Sont-ils aptes à traduire dans le champ islamique ?

Pourquoi les maisons d’édition dissimulent-elles leur identité ? Ce qui fait que l’on ne sait rien de leur parcours scientifique, leur niveau dans les deux langues arabe et française et leur mènhèdj (Voie ou méthodologie).

La traduction est le seul moyen de transmission des sciences islamiques aux non arabophones ; et, apprendre la science à travers des traductions faites par des gens inconnus (mèdjêhîl) s’oppose foncièrement à la règle statuant :

« لا يُؤْخَذُ العِلمُ عن المجاهيل. »

« On n’apprend pas la science de gens mèdjêhîl (inconnus). »

D’après ‘Abdou-l-Lâh Ibn Mès’oûd, qu’Allâh l’agrée :

« إنَّ الشَّيْطانَ لِيَتَمَثَّلُ في صُورَةِ الرَّجُلِ، فَيَأْتي القَوْمَ، فيُحَدِّثُهُمْ بالحَديثِ مِنَ الكَذِبِ، فَيَتَفَرَّقُونَ، فيَقولُ الرَّجُلُ منهمْ سَمِعْتُ رَجُلًا أعْرِفُ وجْهَهُ، ولا أدْرِي ما اسْمُهُ يُحَدِّث.« 

« Certes, le diable prend l’image d’un homme, vient aux gens et leur dit des choses mensongères, puis ils se quittent sur cela ; ensuite un de ces gens dit :  »J’ai entendu un homme dont je connais le visage, mais dont j’ignore le nom, dire ceci et cela ». » Cette parole d’Ibn Mès’oûd est rapportée par Mouslim dans l’introduction à son Authentique.

‘Aliyy Moulê Qârî, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit :

« فيه تنبيه على التحري فيما يسمع من الكلام، وأن يتعرف مَن القائل؛ أهو صادق؛ يجوز النقل عنه، أو هو كاذب؛ يجب الاجتناب عن نقل كلامه. »

« Il y a dans cela (la parole d’Ibn Mès’oûd, qu’Allâh l’agrée) un avertissement à faire attention à ce que l’on entend, et de chercher à savoir qui est l’auteur de ces paroles ; celui-ci est-il vérace (ou véridique), il est donc permis de transmettre ce qu’il dit, ou, au contraire, est-il menteur, et il est alors obligatoire d’éviter de transmettre ses propos. » Mirqât El Mèfêtîh, vol. 9, p. 91.

C’est donc une affaire extrêmement importante. El mèdjhoûl (l’inconnu, ou une personne inconnue) est celui qui se met en avant à prodiguer des enseignements aux gens, ou leur propager des bénéfices et des connaissances tout simplement, alors que l’on ne connaît pas son état concernant la science et la fiabilité.

Or, le traducteur est, très certainement, un transmetteur de science, et quand son nom est dissimulé, l’état d’el djèhêla (le fait qu’il soit inconnu) ne peut être ôté ; et l’on tombe ainsi dans ce grave problème d’apprendre la religion à travers des gens inconnus.

Rappelons, bien évidemment, que dans une telle situation, le lecteur non expérimenté ou non averti sur le plan scientifique et méthodologique, et c’est d’ailleurs le cas de la majorité des lecteurs francophones, sera confronté à une réalité si lourde de conséquences : il est susceptible de lire des mensonges, d’être exposé à des falsifications de textes, à des fautes de toutes sortes, etc.

El Khatîb El Bèghdêdî, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit :

« المجهول عند أصحاب الحديث؛ هو كل من لم يشتهر بطلب العلم في نفسه، ولا عرفه العلماء به، ومن لم يعرف حديثه إلا من جهة راو واحد. »

« L’inconnu (el mèdjhoûl), chez les Gens du Hadith, est celui qui n’est pas réputé d’avoir recherché la science, et que les savants ne connaissent pas qu’il en est détenteur. Et c’est aussi celui dont on ne connaît les propos qu’il tient que d’un seul rapporteur. » Autrement, ses paroles nous viennent d’une seule voie de transmission.

Ce dernier passage souligné fait tout justement penser aux éditeurs qui dissimulent le nom de leur ou leurs « traducteur.s ». Avec leur méthode-ci, ils injectent dans le marché des livres traduits par des anonymes ; ce qui, par ricochet, fait d’eux, ces éditeurs, des promoteurs d’apprentissage transmis par des gens inconnus. Ils ont en fait inversé la règle « On n’apprend pas la science de gens mèdjêhîl (inconnus). » !

La vérité peut certes vexer, mais ceci ne peut en aucun cas la dénier ou la rejeter.

Aujourd’hui de graves dérives sont commises par « les traducteurs à la solde des maisons d’édition cupides », dont le moins que l’on puisse dire, tellement les dégâts qu’ils commettent (autant les éditeurs que leurs « traducteurs »), est que leur objectif n’est pas, ou n’est plus, la propagation de la science comme il se doit, mais le négoce et le gain d’argent à outrance.

Il y a des catastrophes dans beaucoup de « traductions », notamment dans le domaine de la croyance.

L’éveil des lecteurs francophones est dorénavant vital!

Dr Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

Publié sur: https://scienceetpratique.com/12868-2/

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