Traduction sourcière, traduction cibliste : laquelle conviendrait pour les Textes islamiques ?

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Traditionnellement, deux grandes écoles de traduction sont compétitives : l’école sourcière et l’école cibliste. La première considère le TD (texte de départ) comme étant la base fondamentale sur laquelle la traduction doit être réalisée. Elle insiste ainsi sur le fait de reproduire dans le TA (texte d’arrivée) tous les éléments structurels (tout ce qui a trait à la langue originale) et culturels (les particularités culturelles liées à la langue originale et ses partisans, pour nous la langue arabe et les musulmans).

Quant à la seconde (cibliste), qui est aux antipodes de la première, elle prend en charge la refonte du TD dans le système linguistique et culturel de la langue réceptive de la traduction, la langue française pour nous.

Or, la plupart des traducteurs islamiques francophones exercent dans les paramètres de cette seconde école.

Leur méthode, d’ailleurs très critiquable à plusieurs égards dans le fond et la forme, consiste à lire une phrase ou un syntagme (groupe de mots), l’interpréter selon leur niveau de compréhension en langue religieuse arabe et en religion, puis la traduire en français.

C’est pourquoi beaucoup d’éléments religieux, structurels et culturels du TD sont souvent omis.

Ils ne sont pas traduits. Les vérifications par relecture et correction rendent clairement compte de ce phénomène.

Cela étant, et tel que nous l’avons déjà expliqué et ne cesserons jamais de le répéter assez, la méthode la plus fiable et plus sûre pour les Textes islamiques est bel et bien celle de la première école, sourcière.

Dans un Texte religieux, il ne s’agit point de seulement transmettre une information, mais de transposer en plus de celle-ci une culture, une moralité, un mode de vie.

« La traduction littérale contextuelle » qui reprend l’essentiel des principes de l’école sourcière est, sans le moindre doute, le moyen le plus efficace pour apporter une vitalité et une viabilité aux contenus islamiques plus vigoureuses chez les non-Arabes.

Exemplification :

Voici ci-dessous un exemple de traduction selon les méthodes requises par les deux écoles mentionnées plus haut :

  1. Le TD (texte de départ) :

أي شهد شهادة جازمة بذلك، تتضمن إخلاص العبادة له وحده عن صدق وانقياد محبة وقبول وإخلاص ومتابعة لنبيه عليه الصلاة والسلام.

المصدر: شرح كتاب التوحيد للعلامة ابن باز رحمه الله.

  1. Traduction établie sur la méthodologie de l’école cibliste (contenant différentes fautes) :

Autrement dit, qu’il atteste d’une attestation ferme et résolue comprenant la véracité (cidq), l’exclusivité dans Son adoration avec sincérité et soumission (physique à Ses ordres = Inqiyêd), l’amour (pour Lui), l’acceptation avec sincérité (Al-Qaboul), et le suivi et l’obéissance à Son Prophète – Sur lui éloges et bénédictions d’Allah – (Al-Moutâba’a).

  1. Traduction établie sur la méthodologie de l’école sourcière (ma correction de la traduction 1) :

Autrement dit, qu’il atteste d’une attestation ferme et résolue comprenant la sincérité dans l’adoration donnée à Lui Seul et avec véracité (Sidq), soumission (Inqiyêd), amour (Mahabba), acceptation (Qaboûl), sincérité (Ikhlâs) et suivi de Son Prophète (Moutêba‘a) – qu’Allâh prie sur lui et le salue –.

Source : Explication du livre de l’Unicité, par l’érudit Ibn Bêz, qu’Allâh lui fasse miséricorde !

Voilà. Espérons que cette illustration soit assez claire pour avoir une idée de quoi il s’agit exactement.

D’autres exemples sur les ajouts des traducteurs « cilblistes », leurs omissions, leurs adaptations faites sur le TD seront donnés dans les jours à venir inchallâh.

N.B. : Il est à noter que la plupart des frères qui traduisent des Textes islamiques sont beaucoup plus enclins à suivre la méthode cibliste, mais sans le savoir.

Aboû Fahima.

Publié par : https://scienceetpratique.com/12527-2/

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