عقيدة أهل السنة والجماعة في الصحابة
-رضي الله عنهم وأرضاهم-
La croyance des Gens de la Sounna et du Groupe au sujet des Compagnons
-qu’Allâh les agrée et les satisfasse-
Par le cheikh de l’islam, l’Imam
Ibn Teymiyya
-Qu’Allâh lui accorde une vaste Miséricorde-
Tirée de son très distingué traité de croyance intitulé El ‘Aqîda El Wâcitiyya
Sous le chapitre traitant de la pureté du cœur et de la langue envers les Compagnons
Traduit de l’arabe par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad
Au Nom d’Allâh, Le Tout-Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Parmi également les fondements des Gens de la Sounna et du Groupe, il y a la pureté de leurs cœurs et de leurs langues envers les Compagnons du Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh su lui-. C’est ainsi qu’Allâh, -Majesté à Lui-, les a décrits dans Sa Parole ﴾Et ceux qui sont venus après eux disent : ‘’Seigneur ! Pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancune pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es certes Compatissant et Très-Miséricordieux’’.﴿ El Hachr (L’Exode). V. 10 ; et par obéissance aussi au Prophète -prière et salut d’Allâh su lui- qui a dit : « N’insultez pas mes Compagnons ! Car, par Celui qui détient mon âme dans Sa Main, même si quelqu’un de vous donne en aumône l’équivalent d’Ouhoud[1] en or, il ne pourra pas égaler le muid de l’un d’eux ni sa moitié. »[2]
Les Gens de la Sounna acceptent aussi leurs vertus et degrés que mentionnent le Livre, la Sounna et le Consensus. Ils préfèrent, en outre, ceux qui ont dépensé [pour la cause de l’islam] et combattu avant El Feth qui est la trêve d’El Houdeybiyya [3], à ceux qui ont dépensé et combattu plus tard.
Ils devancent également les Émigrés aux Auxiliaires [c’est-à-dire : les Mouhêdjiroûn aux Ansâr]. Et ils croient qu’Allâh a réellement dit aux Compagnons qui ont combattu à la bataille de Badr au nombre de trois cents et quelques hommes : « Faites ce que vous voulez ; Je vous ai certainement pardonné. » [4], et [croient qu’Allâh] ne fera entrer en Enfer personne ayant prêté le « serment d’Allégeance sous l’Arbre » [5], tel qu’a informé le Prophète –prière et salut d’Allâh sur lui-. Allâh les a même agréés et eux aussi L’ont agréé, et ils y étaient plus de mille quatre cents personnes.
Les Gens de la Sounna témoignent également qu’Allâh fera entrer au Paradis chaque Compagnon dont le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- le lui a témoigné, tels que les dix [6] ; et Thêbit Ibn Qeys Ibn Chammês ainsi que d’autres Compagnons.
Ils attestent également la parole rapportée par des voies multiples de l’Émir des croyants ‘Alî Ibn Ibî Tâlib -qu’Allâh l’agrée- ainsi que d’autres, stipulant que les meilleurs hommes de cette communauté après Son Prophète sont Aboû Bakr, puis ‘Oumar, puis viendront ‘Outhmên à la troisième position et ‘Alî à la quatrième -qu’Allâh les agrée tous-. Cela est prouvé par des propos transmis [de génération en génération].
De même, les Compagnons ont consenti à l’unanimité d’avancer ‘Outhmên (à ‘Alî), afin qu’il soit le premier à recevoir le serment d’allégeance. Néanmoins, certains parmi les Gens de la Sounna ont divergé sur ‘Outhmên et ‘Alî -qu’Allâh les agrée-, [et ce sont posé la question] : Qui est le meilleur des deux ? Cette divergence est intervenue après qu’ils furent unanimes à avancer Aboû Bakr à ‘Oumar.
Ainsi, certains ont avancé ‘Outhmên puis se sont tus (cela veut dire, ils disent : Aboû Bakr, ‘Oumar, ‘Outhmên et n’ajoutent personne après) ; ou bien ils ajoutent ‘Alî en quatrième position. D’autres ont avancé ‘Alî [à ‘Outhmên]. Et d’autres se sont abstenus de prononcer leur positionnement.
Cependant, les Gens de la Sounna se sont enfin fixés sur le fait d’avancer ‘Outhmên à ‘Alî. Toutefois, pour l’ensemble des Gens de la Sounna, cette affaire de ‘Outhmên et ‘Alî, ne fait pas partie des fondements de la foi qui valent à celui qui les contredit d’être considéré égaré. C’est plutôt le fait de s’opposer au droit d’El Khilêfa (le Califat) qui encourt l’égarement. Car, ils croient que les califes après le Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui- sont Aboû Bakr, puis ‘Oumar, puis ‘Outhmên, puis ‘Alî. Quiconque porte atteinte contre le Califat de l’un d’eux est donc « plus égaré que l’âne de sa propre famille »[7].
Les Gens de la Sounna aiment la Famille du Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui-, s’allient à eux et préservent en leur faveur la recommandation du Messager d’Allâh lorsqu’il a dit le jour de Ghadîr Khoum[8] : « Je vous rappelle Allâh au sujet de ma famille.»[9]
Il a dit aussi à son oncle El ‘Abbês, lorsque celui-ci se plaignit auprès de lui que certains Qouraychites mésestiment les Banou Hêchim : « Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, ils ne croiront point jusqu’à ce qu’ils vous aiment pour Allâh et pour mon lien de parenté avec vous. » Et il a dit également : « En vérité, Allâh a choisi Kinêna parmi les enfants d’Ismê‘îl et a choisi Qouraych parmi la descendance de Kinêna, et, dans la lignée de Qouraych, Il a choisi les enfants de Hêchim et m’a élu parmi les enfants de Hêchim.»[10]
En outre, les Gens de la Sounna prennent pour alliées les épouses du Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui- : les mères des croyants. Ils croient aussi qu’elles seront réellement ses épouses dans l’au-delà, spécifiquement Khadîdja -qu’Allâh l’agrée-. Elle est la mère de la majorité de ses enfants. La première femme à avoir cru à son Message -prière et salut d’Allâh sur lui-, et à l’avoir épaulé dans sa Mission. Elle jouissait auprès de lui d’un rang supérieur.
[Comme ils s’allient aussi de manière spécifique à] la véridique, fille du véridique -qu’Allâh l’agrée- (‘Â’icha et son père Aboû Bakr -qu’Allâh les agrée-), dont le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit : « Le mérite de ‘Â’icha par rapport aux autres femmes est pareil au mérite du tharîd (petits morceaux de pain et de viande détrempés de sauce) sur toutes les nourritures. »[11]
Par conséquent, les Gens de la Sounna désavouent la méthode des Rawâfid (les chiites)[12] qui détestent les compagnons et les insultent. De même qu’ils se désavouent de celle des Nawâsib qui nuisent à la Famille [du Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-], par la parole ou l’acte.
Par ailleurs, les Gens de la Sounna s’abstiennent de discuter des différends qui eurent lieu entre les Compagnons, et ils disent qu’il y a dans les propos relatant leurs inconvénients ceux qui sont mensongers et d’autres modifiés par rapport à la vraie version, soit par des ajouts soit par des omissions. Quant à ceux qui sont authentiques, les Compagnons sont excusés dans ces conflits, et ce, suite à leur effort d’interprétation (idjtihêd) selon lequel ils ont pu soit avoir atteint la justesse soit avoir fait erreur.
Néanmoins, les Gens de la Sounna ne croient pas que chaque compagnon est infaillible, ne commettant pas de grands et de petits péchés. Mais de manière générale, il peut arriver qu’ils en commettent. Mais, ils ont des antécédents et des vertus qui sont à même de leur valoir le pardon pour leurs fautes, s’ils en avaient fait. Voire, Allâh leur pardonne des péchés qu’Il ne pardonne pas aux [croyants] après eux. Car ils ont à leur actif des bonnes œuvres qui annulent les mauvaises, et que ceux qui leur succèdent n’ont pas.
Et il est confirmé par la parole du Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui- qu’« ils sont la meilleure génération »[13], et que : « l’aumône d’un parmi eux, en quantité du muid, est meilleure à celle de ceux qui viendront après eux, même si elle équivaut au mont Ouhoud en or. »[14]
De plus, si un d’eux avait fait une faute, il se trouverait alors dans l’un des cas suivants : soit il s’est repenti, soit il a accompli de bonnes actions qui ont effacé sa faute, et soit il est pardonné grâce à sa bonne antécédence, ou par l’intercession de Mouhammed -prière et salut d’Allâh sur lui-, tellement ils sont les plus en droit de la mériter, ou parce qu’il a enduré une épreuve ici-bas qui la lui a effacée. S’il en est ainsi des péchés réellement commis, que dire alors des cas où ils avaient exercé l’effort d’interprétation [el idjtihêd] ?
Dans ce cas, il leur sera accordé deux récompenses s’ils ont atteint la justesse, et une seule s’ils ont fait erreur, d’autant plus que celle-ci même est pardonnée. Puis la quantité des actes que l’on réprouverait faits par certains d’eux est minime, voire trop infime par rapport aux mérites et œuvres pies qu’ils ont, parmi lesquels : la foi en Allâh et en Son Messager, le combat dans le sentier d’Allâh, la hidjra (l’émigration), le secours porté [à l’islam], ainsi que la science bénéfique et les bonnes œuvres.
Enfin, celui qui consulte, avec connaissance et clairvoyance, la biographie des compagnons ainsi que les valeurs desquelles Allâh les a gratifiés, saura avec certitude qu’ils sont les meilleures créatures après les Prophètes. Il n’a jamais existé et n’existera pas non plus des gens pareils. Ils sont certes l’Élite des générations de cette communauté, qui, elle, est meilleure que toutes les autres, la plus noble auprès d’Allâh, -Majesté à Lui-.
Et qu’Allâh prie et salue notre Prophète Mouhammed, sa famille et tous ses compagnons.
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[1]Nom d’une grande montagne située à Médine.
[2]Rapporté par El Boukhâri et Mouslim.
[3]En arabe Solh El Houdeybiyya. Quant à El Fath, c’est la victoire et le succès que cette trêve a donnés. Pour plus de détails, consulter le commentaire des V. 1-3 de la Sourate « El Feth », de l’érudit ‘Abd Ar-Rahmên Ibn Nâsir As-Sa‘dî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- : Teycîr El Karîm Ar-Rahmên Fî Tefsîr Kalêm El Mannên (La facilité du Généreux, le Tout-Miséricordieux dans le commentaire de la Parole du Bienfaiteur).
[4]Rapporté par El Boukhâri et Mouslim.
[5]Il s’agit du serment d’Ar-Ridwân [l’Agrément] tenu sous un arbre à El Houdeybiyya. El Houdeybiyya est le nom d’une région proche de la Mecque, qu’Allâh augmente son Honneur ! Voir pour plus d’éclaircissement, l’explication d’El Wâcitiyya de l’érudit Ibn ‘Outheymîn -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, pp. 598- 601. Ainsi que le commentaire du cheikh As-Sa‘dî susmentionné.
[6]Il s’agit d’Aboû Bakr, ‘Oumar, ‘Outhmên, ‘Alî, Sa‘îd, Sa‘d, Ibn ‘Awf, Talha, ‘Âmir, Et Az-Zoubeyr -qu’Allâh les agrée tous-.
[7]C’est une expression qui appartient à l’Imam Ahmed -qu’Allâh lui fasse miséricorde- tel que l’avait dit l’érudit Ibn ‘Outheymîn. Elle signifie le fait d’être dans un grand égarement.
[8]Ce fut le 18ème du mois de Dhou-l-Hidjdja. Le mot Ghadîr veut dire une mare. Cette dernière appartenait à un homme qui s’appelle Khoum. Elle est située sur le chemin qui relie la Mecque à Médine. Lire la p. 609 de l’explication d’El Wâcitiyya d’Ibn ‘Outheymîn -qu’Allâh lui fasse miséricorde-.
[9]Rapporté par Mouslim.
[10]Rapporté par Mouslim.
[11]Lire des propos justes et très profitables sur le mérite de la véridique ‘Â’icha -qu’Allâh l’agrée- dans l’explication d’El Wâcitiyya, pp. 613-616.
[12]Ar-Râfida est la secte qui porte actuellement le nom « Ach-Chî‘a : les chiites ». Cette dénomination dérive de la racine trilitère « ra- fa- da », qui veut dire : avoir refusé, rejeté, renié, etc. Le nom d’agent est « Ar-Râfidî au masculin, Ar-Râfidiyya au féminin, et Ar-Rawâfid au pluriel ». La cause de cette dénomination revient au fait que les premiers partisans de cette secte ont délaissé et renié Zeyd Ibn ‘Alî Ibn El Houceyn Ibn ‘Alî Ibn Abî Tâlib -qu’Allâh les agrée-.
En effet, un jour ils l’ont interrogé au sujet d’Aboû Bakr et ‘Oumar en voulant qu’il les insulte et les injurie. Mais Zeyd -qu’Allâh l’agrée- les a au contraire loués et a dit : « Ils étaient de très bons conseillers qui soutenaient mon grand père », c’est-à-dire le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-. Ainsi, ils ont refusé de s’allier à lui, se sont mis en colère contre lui et l’ont ostracisé.
Les Rawâfid ont une croyance perfide. Elle consiste à se désavouer de tous les Compagnons du Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-, et de jeter sur eux le jugement d’apostasie (hormis quelques très rares Compagnons). Qu’Allâh nous préserve de cette monstrueuse diffamation ! Ils prétendent aimer la Famille du Messager -prière et salut d’Allâh sur lui- ! Or, ce qu’ils prétendent, en vérité, n’est pas de l’amour, mais de la grande Association (chirk akbar). Ils divinisent en fait certains membres de cette Honorable Famille, le premier étant ‘Alî -qu’Allâh l’agrée-.
Pour décrire l’immense nuisance de cette secte, l’imam ‘Abd Allâh Ibn El Moubârak -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit une fois : « Si tu dis aux juifs : quels sont les meilleurs gens après Moûçâ -salut sur lui- ? Ils répondront : ses suiveurs ! Et si tu interroges les chrétiens en disant : quels sont les meilleurs gens après ‘Îsâ -salut sur lui- ? Ils te diront : ses apôtres ! Et si tu demandes aux Rawâfid : quels sont les pires des gens après Mouhammed -salut sur lui-? Ils diront : ses Compagnons !! » -qu’Allâh nous protège de ressembler à ceux qu’Il a abandonnés (Ar-Rawâfid) ! Ibn Teymiyya -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Ar-Râfida est une communauté qu’Allâh a abandonnée ! Elle n’a ni religion authentique et ni raison pure. »
[13]Rapporté par El Boukhârî.
[14]Rapporté par El Boukhârî et Mouslim.