هذا بيانٌ للنَّاس
Ceci est une démonstration claire aux gens
Par le noble cheikh
Aboû ‘Abd Allâh Azhar SENIGRA
Traduit de l’arabe par
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD
Au nom d’Allâh, Le tout-Miséricordieux, Le très-Miséricordieux
La Louange est à Allâh, Le Tout-Puissant, Le Très-Haut ; et que la prière et le salut soient sur celui qu’Allâh a envoyé avec la plus parfaite conduite, et qu’Il a parfait par les bonnes qualités.
Cela dit, il est des calamités par lesquelles la Nation est éprouvée ces dernies temps, le déchirement de son rang, la divergence dans son discours et l’assaut cynique de ses ennemis porté contre elle de toute part. Ce qui incombe certes à tout croyant jaloux de s’évertuer à repousser ces maux ou de les atténuer.
Par prise de conscience de notre part de la gravité de la chose, de la pesanteur du dépôt et de la grandeur de la responsabilité, nous avons estimé très opportun de nous adresser par ce conseil à tous nos frères ; puisse celui-ci les faire profiter et les préserver des troubles qui les guettent, notamment ces jours-là où les appels insidieux, sous de multiples arguments spécieux, se sont multipliés tentant d’assener un coup très dur aux musulmans, mettant ainsi à risque leur sécurité et leur stabilité. Donc afin de faire front à ces tentations, nous disons ceci, tout en recourons à Allâh seul :
Cette religion est certes édifiée sur deux glorieux fondements :
Le premier en est la sincérité envers Allâh dans toute œuvre.
Le second en est le bon suivi du Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui-, qu’Allâh -Puissant et Majestueux- a envoyé avec la guidée et la religion de vérité.
Le suivi de ce noble Prophète ne peut en aucun cas être correct ni complet qu’en désavouant les polythéistes, et avec à leur tête les juifs et les chrétiens. Cela parce que beaucoup de gens parmi sa Nation suivent la conduite et la voie des gens de mécréance, tel que lui-même a dit, mettant sa communauté en garde, -prière et salut d’Allâh sur lui- : « Vous suivrez très certainement la voie de ceux qui étaient avant vous au point de leur ressembler comme deux plumes se ressemblent, jusqu’à même au point que s’ils entrent dans le trou d’un lézard, vous y entrerez aussi ! » Ils dirent (les compagnons) : « Ô Messager d’Allâh ! Les juifs et les chrétiens ? » Il dit : « Mais qui alors ? » Hadith rapporté par El Boukhârî et Mouslim.
Et dans une version d’El Boukhârî, d’après le Prophète -sur lui le salut- : « L’heure ne surviendra pas jusqu’à ce que ma Nation suivra la conduite des autres nations, empan par empan, et coudée par coudée. » On dit (les compagnons) : « Ô Messager d’Allâh ! Tels que les Perses et les Romains ? » Il dit : « Mais qui sont les gens à part eux ? »[1]
Parmi les versets qui appuient ce qui est parvenu dans ces textes prophétiques, la Parole de notre Seigneur -Puissant et Majestueux- au sujet de ces nations ﴾[Il en fut de même] de ceux qui vous ont précédés : ils étaient plus forts que vous, plus riches et avaient plus d’enfants. Ils jouirent de leur lot [dans ce monde] et vous avez jouit de votre lot comme vos prédécesseurs ont joui de leur lot. Et vous avez discuté à tort et à travers comme ce qu’ils avaient discuté. Ceux-là verront leurs œuvres anéanties ici-bas et dans l’au-delà, et ceux-là sont les perdants.﴿ At-Tewba (Le Repentir), v. 69. Ibn ‘Abbês a dit : « Comme cette nuit est semblable à la veille ; ceux-là sont les enfants d’Israël, Allâh nous a comparés à eux. »
Ici, le Prophète -prière et salut sur lui- met en garde de se faire ressembler à ces nations ; mais il n’y a pas dans ces hadiths une information concernant la Nation toute entière ; car, il est rapporté de lui par des voies multiples qu’une communauté de sa Nation demeurera apparente s’attachant à la vérité jusqu’à la venue de l’Heure.
En effet, les musulmans sont les gens les plus guidés, les plus adroits, et les plus droits en conduite dans cette vie. Allâh les a même dressés en témoins à toutes les autres nations ﴾Et ainsi Nous avons fait de vous une communauté de juste-milieu, afin que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous﴿ El Baqara (La Vache), v. 143. Or cela ne peut avoir lieu : « jusqu’à ce que vous reveniez à votre religion. »[2] Quant au fait de donner priorité aux émotions sur les Textes, cela fait certes partie de la passion, et n’a aucun lien avec la religion. ﴾Et juge parmi eux d’après ce qu’Allâh a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu’ils ne tentent de t’éloigner d’une partie de ce qu’Allâh t’a révélé. Et puis, s’ils refusent (le jugement révélé) sache qu’Allâh veut les affliger pour une partie de leurs péchés. Et Beaucoup de gens, certes, sont des pervers.﴿ El Mê’ida (La Table Servie), v. 49 ; ﴾Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager, si vous croyez en Allâh et au jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement).﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 59. Donc, la passion et la religion sont deux opposés. Elles ne se réunissent pas.
Ainsi ces manifestations qui sont devenues flagrantes et à laquelle on assiste massivement dans beaucoup de pays musulmans, hormis quelques rares pays, et nonobstant la délivrance de plusieurs fetwas les interdisant, rédigées par de grands et considérables gens de science, et à leur tête les trois imams[3] à cette époque, -qu’Allâh leur fasse miséricorde-, les masses des musulmans s’en sont pourtant détournés et se sont laissés traîner par les passions des autres, du nombre de ceux dont les propos ne sont point considérables.
Ces manifestations et marches sont un moyen non établi par la charia, ni par les pieux prédécesseurs. C’est une hérésie abominable innovée au sein du principe d’ordonner le bien et d’interdire le mal. Et il suffirait pour arguer de son caractère altéré et corrompu et de son illégitimité, de voir les troubles et désordre qui adviennent dans les rangs des musulmans, l’inimitié qui s’attise entre eux et les dissensions qui s’alimentent à leur sein ; ce qui génère en plus des pillages et des effusions de sang.
Craignez donc Allâh, ô prôneurs de la manifestaille ! Craignez Allâh envers cette Nation, car la sédition, quand ses vents soufflent et quand ses feux s’enflamment, n’épargnera plus personne.
Ô nos jeunes ! Que les appels insidieux ne vous séduisent. Ne soyez pas des suiveurs de tout crieur ; appliquez-vous [à la sagesse], fortifiez votre foi et ne vous déviez point de la conduite de votre Prophète ; ﴾Et craignez une calamité qui n’affligera pas exclusivement ceux qui sont injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allâh est dur en punition.﴿ El Anfêl (Le Butin), v. 25 ; ﴾Ceci est une démonstration claire pour les gens, un guide, et une exhortation pour les pieux.﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 138.
Le Cheikh, l’Imam ‘Abd El ‘Azîz Ibn ‘Abd Allâh Ibn Bêz -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit dans Medjmoû‘ Fatêwa Wa Maqâlêt (Recueil de fetwas et d’articles), vol. 6, p. 418 : « La bonne méthode est certes un des meilleurs moyens pour accepter la vérité. Et la méthode mauvaise et agressive est un des plus dangereux moyens menant à réfuter la vérité et à ne pas l’accepter, comme elle engendre aussi des calamités, des injustices, des transgressions et des agitations. Est annexé à cette question, les actes de certains gens tels que les manifestations qui sont susceptibles de générer un mal immense contre les prêcheurs. Car les marches dans les rues, les proclamations et les manifestations ne sont pas un moyen de réforme et de prédication. Le moyen qui est correct consiste à visiter [le gouverneur], à lui écrire et avec une bonne méthode. Tu conseilles par ce moyen le président, l’émir, et le chef de tribu ; non pas par le recours à l’agressivité et la manifestation. Le Prophète est en fait resté treize ans à La Mecque sans avoir pourtant jamais fait de manifestations ni de marches ; et sans avoir non plus menacé les gens de piller leurs biens ni de les assassiner. »
Et c’est Allâh qui guide les hommes vers tout acte de bien.
Et louange à Allâh, Le Seigneur de l’univers.
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[1]Traduction littérale, il s’agit d’une confirmation de la part du Prophète -sur lui le salut-, qu’effectivement les gens désignés ici sont les Perses et le Romains. Car ils sont les deux Nations les plus fortes et plus répandues à son époque, tel que l’a dit El Hêfidh dans El Feth. Note du traducteur.
[2]Partie d’un hadith rapporté par Ahmed et Aboû Dêwoud. NDT.
[3]Allusion est ici faite aux trois illustres érudits : ‘Abd El ‘Azîz Ibn Bêz, Mouhammed Nâsir Ad-Dîn El Elbênî et Mouhammed Ibn Sâlih El ‘Outheymîn, -qu’Allâh leur accorde Sa vaste miséricorde et les récompense amplement pour ce qu’ils ont donné à l’islam et aux musulman-, êmîn. NDT.