Ce que tout étudiant musulman doit à sa religion
واجب كل طالب مسلم تجاه دينه
Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD
Toutes les Louanges appartiennent à Allâh, Omniscient, Sage et Bien-Informé; Il a créé l’homme, lui a appris à exprimer sa pensée clairement, à réfléchir et à écrire. Il a dit -à Lui la Pureté- ﴾Le Tout-Miséricordieux. Il a enseigné le Qour’ên. Il a créé l’homme. Il lui a appris à s’exprimer clairement.﴿ Ar-Rahmên (Le Tout-Miséricordieux), V. 1-4 ; et Il a aussi dit -Très-Haut soit-Il- ﴾Lis au Nom de ton Seigneur qui a créé, Il a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est Le plus Noble, qui a enseigné par la plume, Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas﴿ El ‘Alaq (L’Adhérence), V. 1-5. Et que la Prière et le Salut d’Allâh soient sur le meilleur enseignant, qui a transmis le savoir et la science, qui a prêché la Parole d’Allâh et la religion de Vérité : le Prophète bien-aimé.
La recherche de la science est un bienfait divin [1]
Cela dit, l’islam est, tel qu’il n’échappe à l’attention de personne l’ayant connu de près, une religion qui n’a jamais négligé de faire savoir l’importance de la connaissance, bénéfique et utile dans la vie, à la fois à l’échelle individuelle et collective. Ainsi des directives divines n’ont de cesse invité, voire ordonné de se livrer à l’apprentissage de la science, que ce soit dans la Parole divine, le Qour’ên, ou dans les dires prophétiques, la Sounna, en plus de l’état général du Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-, envoyé en tant qu’enseignant. Une multitude de textes clairs, francs et authentiques propulsent à s’atteler à l’étude et au savoir.
Il s’agit d’abandonner l’état premier d’ignorance et de non-connaissance dans lequel l’homme est né. Or il y restera prisonnier s’il ne recherche pas la science. En effet, c’est grâce à la lumière que cette dernière véhicule, que l’étudiant saura, avant tout autre avantage, la raison de son existence sur la terre.
Le mérite d’étudier l’islam
De ce fait, Allâh informe après avoir utilisé, une fois de plus, le même verbe que dans les deux Versets qui précèdent, à savoir le verbe « créer » au participe passé, de la raison d’avoir ramené l’homme dans ce monde ; Il dit -qu’Il soit Très-Haut- ﴾Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent﴿ Edh-Dhêriyêt (Les Vents qui éparpillent), V. 56.
C’est donc avec la science islamique que l’on apprend, en même temps, le but de notre création et la tâche dont nous sommes redevables envers notre Créateur, cela veut dire de L’adorer, Lui seul, sans ne Lui donner aucun associé.
Donc, c’est en étudiant l’islam que l’on parviendra à connaître notre Seigneur, et réaliser, par là, l’objectif de notre existence Ici-bas.
Dans une injonction divine adressée au Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui-, et par son biais à tous les croyants, Allâh -Le Tout-Puissant- a dit ﴾Sache donc qu’en vérité, il n’y a point de divinité à part Allâh, et implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes. Allâh connaît vos activités et votre lieu de repos﴿ Mouhammed, V. 19. C’est une Parole qui commande de rendre au Seigneur le culte de l’unicité (Tewhîd) ; le savoir en est le mobile.
L’éminent érudit ibn As-Se‘di -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a commenté ce Verset ﴾Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent﴿ ainsi : « C’est pour cette finalité qu’Allâh a créé les djinns et les hommes et a envoyé tous les Messagers pour la prêcher : son adoration qui comprend le fait de Le connaître, de L’aimer, de se remettre et s’adonner entièrement à Lui ; de même que de se détourner de tout autre hormis Lui. Mais tout cela dépend de la connaissance d’Allâh -Très-Haut soit-Il-.
En effet, l’adoration accomplie est conditionnée par le fait de connaître Allâh. Voire chaque fois que le serviteur connait davantage son Seigneur, son adoration sera plus complète. C’en est bien la raison pour laquelle Allâh a créé les gens, responsables de leurs actes » [2].
La science la plus noble
Voilà donc, chers frères et sœurs, lecteurs et lectrices, la meilleure science qu’un étudiant pourrait apprendre. Toutes les sciences bénéfiques sont importantes, certes ; mais l’importance de chacune est de la même taille que le fruit à récolter après l’avoir apprise. Ainsi, y a-t-il un fruit meilleur que celui de connaître son Seigneur ? Le Prophète a dit : « Celui qui emprunte un chemin afin de rechercher une science sera dirigé vers un des chemins du Paradis ; et les Anges baissent leurs ailes pour celui qui recherche la science, car Allâh l’agrée. Certainement, les créatures des cieux et des terres implorent le pardon pour le savant, même les poissons dans la mer. Et le mérite du savant par rapport à l’adorateur est pareil au mérite de la pleine lune sur le reste des astres. Certes, les savants sont les héritiers des Prophètes ; certes les Prophètes n’ont laissé en héritage ni Dirham ni Dinar, mais ils ont donné la Science en héritage. Celui qui en prend possession (l’apprend) aura certes en possession un bien abondant » [3].
L’imam Ibn Djamê‘a -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit au sujet de la recherche du savoir et du profit que tire l’étudiant des invocations que lui font les Anges et autres créatures : « Et sache aussi qu’il n’est pas de grade supérieur à celui des gens pour qui les Anges et autres s’occupent de demander le pardon d’Allâh, de leur faire des prières et baisser leurs ailes pour eux. Et puisque les gens rivalisent à se faire profiter des prières des hommes pieux ou que l’on croit l’être ; que serait alors le cas avec les prières des Anges ?… » [4].
C’est pour cela que l’étudiant musulman, même en empruntant le chemin de n’importe quelle discipline bénéfique, doit être conscient de la grandeur de la science religieuse ; prise de conscience qui est à même de le motiver à s’y intéresser.
En fait, l’islam, sa connaissance et son apprentissage devraient être le soubassement de toute étude profane. Car c’est à travers lui que l’étudiant musulman peut corriger ses actes, bonifier ses intentions et accomplir ses obligations. C’est également lui qui fera de ce dernier un sujet positif, conscient des responsabilités qui lui sont imputées et qu’il doit accomplir avec souci et de manière exemplaire. Quand il arrivera à suivre cette direction toute droite, l’étudiant musulman sera utile et bénéfique à tous les égards.
Dans ce sens, le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit : « Quand Allâh veut du bien à une personne, Il lui accorde la compréhension de la religion » [5]. Et en contre partie, le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- invoquait son Seigneur de le préserver de toute science non bénéfique, donc forcément nuisible, il disait : « Ô Allâh ! Je me mets sous Ta protection contre toute science qui ne profite pas, contre tout cœur qui ne se porte pas humble, contre toute âme insatiable et contre une prière que [Tu] n’exauce pas ! » [6]. L’étudiant musulman se considèrera certes très concerné par ces dires prophétiques.
Une parole chère à méditer
Dans ce même rapport, l’imam ibn Badîs [7] -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit: « Celui-là est notre Prophète, il est une lumière et un discernement. De même, ceci est notre Livre (le Qour’ên), il est également une lumière et un discernement. Cela étant, le musulman qui y croit et les suit aura certes sa part de cette lumière et de ce discernement. Il sera, selon ce qu’Allâh lui aura octroyé comme science, même si peu, attaché à sa propagation et divulgation. Il l’apprend à l’ignorant et s’en sert pour guider l’égaré. Ce faisant, et grâce à ses bonnes œuvres, il sera tel une lumière, il éclaire ceux qui se trouvent autour de lui. Ainsi le cercle de son éclairement s’élargit et se rétrécit en fonction de ce qu’il possède comme science et pratique. Le musulman se doit donc de connaître cela en lui-même, il doit s’y exercer et implorer constamment Allâh afin qu’Il lui attribue de Sa Lumière » [8].
C’est alors une mission à laquelle doit s’atteler tout un chacun des musulmans, et les étudiants en sont sans aucun doute plus concernés. Quand ils feront cela, ils auront accompli une obligation envers leur religion : l’islam.
Le chemin à emprunter
Quant au chemin qu’il est nécessaire d’emprunter, ce n’est autre que celui de l’étude et du savoir. Mais la science étant profonde et longue à parcourir, exige souvent des efforts continuels ; son sentier est de même semé d’embuches et « paré » d’obstacles, qui, quand on parviendra à les surmonter cela conduira à la bienheureuse cueillette des fruits de la connaissance. Heureux est celui qui se libère de son ignorance.
Quelques conseils à suivre
-La sincérité est le socle sur lequel l’étudiant doit baser tout projet de science et d’étude.
-Préserver son temps, voire être avare de son temps est certes un facteur de réussite. En effet, quand l’étudiant ne laisse passer ses jours et nuits que dans ce qu’il lui est profitable, cela sera un moyen qui le rapprochera peu à peu du succès.
-Laisser tomber toute chose susceptible de détourner le projet d’étude, l’altérer ou l’affaiblir. Un étudiant éclairé ne délaisse pas le sentier de la science pour les lignes courtes, qui n’aboutissent pas aux fins heureuses et bénies.
-N’épargner aucun effort dans l’accroissement des connaissances bénéfiques.
-Enfin, avant tout et après tout, réussir est très certainement un don divin, une faveur et un bienfait d’Allâh -Tout-Puissant- ; L’invoquer et Le prier à tout moment et dans chaque situation est un moyen hautement efficace. Allâh -Exalté soit-Il- nous a intimé l’ordre de Le prier, et Il nous a garanti d’exaucer nos prières. Y a-t-il de meilleure bienfaisance ? Il a dit, que Son Nom soit Magnifié ﴾Votre Seigneur dit : « Invoquez-Moi, Je vous répondrai…»﴿ Ghâfir (Le Pardonneur), V. 60.
« Ô Allâh ! Fais-nous profiter par ce dont Tu nous as appris ; apprends-nous ce qu’il nous sera profitable, et accrois nos connaissances ! » [9], êmîn.
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[1]Lire à ce sujet l’excellent opuscule Épitre sur la science islamique, son mérite et ses bienfaits, disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=413
[2]Consulter Teysîr el Karîm Ar-Rahmên fî Tefsîr Kalêm el Mannên (La facilitation du Noble, Le Tout-Miséricordieux, pour commenter la Parole du Bienfaiteur), l’érudit ‘Abd Ar-Rahmên ibn ibn As-Se‘di, -qu’Allâh lui fasse miséricorde-.
[3]Rapporté par Abou Dêwoud, ibn Mêdja, Ahmed et d’autres.
[4]Tedhkiratou s-Sêmi‘i W-el Moutakallim Fî Aadabi l-‘ilmi W-el Mouta‘allim (Rappel pour celui qui écoute et celui qui parle au sujet de l’éthique de la science et de l’apprenant), pp. 43-52.
[5]Rapporté par el Boukhâri et Mouslim.
[6]Rapporté par Mouslim.
[7]Lire sa biographie dans notre ouvrage ‘Abd El Hamîd Ibn Badîs, un imam de guidée, de science, et de réforme, disponible sur ce site: http://scienceetpratique.com/?p=554.
[8]Consulter Madjêliss At-Tedhkîr min Kalêm el Hakîm el Khabîr (Les assises du Rappel, pris de la Parole du Sage Le Bien-Informé), l’Imam ‘Abd el Hamîd ibn Badis, pp. 111-112.
[9]Invocation prophétique rapportée par At-Tirmidhî, Ibn Mêdja et d’autres.