هَذِهِ دَعْوَتُنَا

بِقَلَم فَضيلة الشَّيخ

الأستاذ الدُّكتور أبي عبد الرّحمن عَبد المَجِيد جُمْعة الجَزائِرِيِّ

-حفظه الله تعالى

تَرجَمَها إلى اللُّغة الفَرَنسِيَّة

أبو فَهِيمة عبد الرَّحمن عِيَّاد البِجَائِيِّ

Voici notre prédication

Dû à la plume de son Éminence, Pr.

Aboû ‘Abd Ar-Rahmên ̒Abd El Madjîd Djemaa El Djazêirî

-Puisse Allâh le préserver!-

Traduit de l’arabe par

Aboû Fahîma ̒Abd Ar-Rahmên Ayad El Bidjê’î

 

بسم الله الرَّحمن الرَّحيم

Au Nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

Certes, la Louange est à Allâh, nous Le louons, implorons Son Secours et Lui demandons le Pardon. Nous nous protégeons par Allâh contre le mal de nos propres âmes et contre les maux engendrés par nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider.

Et j’atteste qu’il n’y a point d’adoré à part Allâh, Seul sans aucun associé, et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager.

Certes, l’Appel à la religion musulmane est la fonction des Messagers et de leurs suiveurs. Les Messagers n’ont certainement fait hérité ni dirham et ni dinar, mais ils ont laissé la science en héritage; quiconque l’apprend, en aura pris une assez considérable part. Aussi, les Prophètes -sur eux la prière et le salut- ont transmis à leurs nations ce qu’il leur a été intimé; et ils ont démontré les Législations de la manière la plus accomplie. Ainsi, sur leur sentier, notre Messager Mouhammed -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a suivi cela et a remis le dépôt (accompli sa Mission). Il a conseillé la Nation et combattu pour la Cause d’Allâh du meilleur combat. Il a laissé sa Nation sur une Voie toute blanche, de nuit comme de jour. Puis les compagnons -qu’Allâh soit Satisfait d’eux et les satisfasse- l’ont suivi dans cette Voie. Le présent l’a transmise à l’absent, jusqu’à ce que la religion nous ait arrivée toute fraîche et intacte.

Ce qui, cela étant, astreint les défenseurs de la religion ainsi que les suiveurs des Messagers à la prédication de cette religion, et à œuvrer pour sa propagation et sa transmission. Car elle est l’héritage qu’ils ont hérité [de leur Prophète].

De ce fait, leur prédication de la religion est basée sur des fondements prononcés par le Livre, parvenus dans la Sounna et pratiqués par les nobles compagnons, et par également ceux qui sont venus après eux parmi les Imams de la guidée. C’est une prédication qui est édifiée sur des bases et des principes qui sont propres à atteindre à la limite de ce qui est espéré. Ces bases et principes sont les suivants:

Premièrement: Se cramponner au Livre d’Allâh -Très-Haut- et à la Sounna de Son Messager -qu’Allâh prie sur lui et le salue-:

Cela parce qu’ils constituent le chemin de la guidée et le nœud bien enlacé de la religion; quiconque s’y attache, sera bien guidé; et quiconque s’en détourne, sera égaré, dévié et déçu; et il choira [dans l’Enfer]. Allâh -qu’Il soit Très-Haut- a dit Ô Vous qui avez cru! Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent l’ordre. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez votre dispute à Allâh et au Messager, si vous croyez en Allâh et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). ﴿An-Nicê’ (Les Femmes), v. 59. ̒Atâ’ a dit au sujet de Sa Parole -Très-Haut-  Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent l’ordre. ﴿: « Sont les détenteurs du fiqh (science et compréhension de la religion) et du savoir. Quant à l’obéissance au Messager, c’est de suivre le Livre et la Sounna. »; et Moudjêhid a dit  Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent l’ordre. ﴿: « Sont les gens de science et de fiqh. » Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez votre dispute à Allâh et au Messager ﴿Il (Moudjêhid) a dit : « Ce sont le Livre d’Allâh et la Sounna de Son Prophète. Et ne renvoyez-rien aux détenteurs de l’ordre. » Et, d’après Aboû Houreyra, le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit : « J’ai laissé parmi vous deux choses; vous ne serez pas égarés après: le Livre d’Allâh et ma Sounna. Ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils me seront exposés auprès du Bassin. »

Deuxièmement: Tenir fermement à la conduite des pieux prédécesseurs[1], les prendre pour exemple et suivre leur sentier:

Cela du fait des caractéristiques par lesquelles Allâh -Majestueux et Très-Haut- les a spécifiés, telle que l’éloquence, la clairvoyance, la rhétorique, la coexistence avec la Révélation du Qour’ên, la compagnie du maître des fils de ̒Adnên -prière et salut d’Allâh sur lui- et la protection des Législation de la Foi. Leur Voie en est plus droite, leur opinion en est plus saine et leur compréhension en est plus sage. Et concernant le vouloir d’Allâh et de Son Messager, ils sont plus savants. Allâh -Puissant et Majestueux- a dit Guide-nous vers la voie droite (6) La voie de ceux  que Tu as gratifiés par Tes bienfaits ﴿El Fêtiha (L’Ouverture), v. 6-7. ̒Abd Ar-Rahmên Ibn Zeyd a dit : « Ce sont le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- et ceux qui étaient avec lui. » Et Allâh -Puissant et Majestueux soit-Il- a aussi dit Les tous premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis avec une bonne manière, Allâh les agrée, et ils L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès! ﴿Et-Tewba (Le Repentir), v. 100.

De même, Ibn Mes̒oûd -qu’Allâh l’agrée- a rapporté que le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit : « Les meilleurs gens sont ceux de ma génération, puis ceux qui viendront après eux… » Et Ibn Mes̒oûd -qu’Allâh l’agrée- a également dit : « Celui qui d’entre vous désire prendre quelqu’un pour exemple, qu’il prenne quelqu’un qui est mort, car le vivant ne peut être à l’abri de la tentation. Ceux-là sont les compagnons de Mouhammed -qu’Allâh prie sur lui et le salue-: ils sont les meilleurs gens de cette Nation, dont les cœurs sont les plus pieux, les plus savants et les moins affectés. Un peuple qu’Allâh a élu pour accompagner Son Prophète et instaurer Sa religion. Reconnaissez donc leur mérite, suivez-les dans leurs traces, et tenez fermement à ce que vous pouvez de leurs caractères et religion, parce qu’ils étaient, sans le moindre doute, sur la droite conduite. » Et il a aussi dit : « Certes Allâh a regardé les cœurs des serviteurs, et a trouvé que le cœur de Mouhammed -qu’Allâh prie sur lui et le salue- en est le meilleur; Il l’a ainsi élu pour Lui et l’a envoyé avec un Message; puis Il a de nouveau regardé les cœurs des serviteurs, après Mouhammed, et a trouvé que les cœurs de ses compagnons en sont les meilleurs; Il a ainsi fait d’eux des vizirs pour Son Prophète; ils combattent pour la cause de Sa religion; ainsi ce que les musulmans perçoivent comme étant bon est donc bon auprès d’Allah, et ce qu’ils conçoivent comme étant mauvais est alors mauvais auprès d’Allâh. »

Troisièmement: Œuvrer pour unifier la parole des musulmans et unir leurs idées autour de cette conduite droite et cette voie conforme:

Allâh -Puissance et Majesté à Lui- a dit Et cramponnez-vous tous ensemble au pacte d’Allâh et ne soyez pas divisés! ﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 103. Et d’après Mou̒êwiya Ibn Abî Soufyên -qu’Allâh l’agrée-, le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit : « Ceux qui étaient avant vous parmi les gens du Livre se sont divisés en soixante-douze fractions; et cette religions se divisera en soixante-treize [fractions]: soixante-douze seront en Enfer, et une seule sera au Paradis, et c’est El Djamê̒a (le Groupe). »

Quatrièmement: Adopter la voie de la réforme dans la prédication [de la religion] d’Allâh -Majestueux et Très-Haut- loin des insouciances politiques et des sentes de la partisanerie:

Cela consiste dans le fait de:

– Réformer la religion en la débarrassant des hérésies et des égarements s’y sont mêlés.

– Réformer l’unicité (Tewhîd) et l’épurer de l’association et des superstitions qui l’ont entachée.

– Réformer les âmes et les purifier des déviations et perditions qui les ont enlaidies.

– Réformer la science (religieuse) et la purifier des illusions et des imaginations qui l’ont enveloppée. Allâh -Puissant et Majestueux- a dit Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. ﴿ Hoûd, v. 88.

Cinquièmement: Prendre soin de la science islamique, de la vulgariser et la diffuser, et de vénérer ses prôneurs et ses hommes, inciter à la rechercher et l’acquérir et faciliter l’accès à ses voies, de même que de combattre l’ignorance qui campe et fait pression dans les pays et lance ses toiles sur les raisons:

Ibn El Qayyim -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit dans I̒lêm el mouwaqqi̒în (Informer les signataires), vol. 2, p. 238 : « …Et Allâh -Exalté soit-Il- n’a rendu cela obligatoire à la Nation, qu’en mesure de ce qui préservera sa religion et son bas monde, et la réformera dans sa vie et sa résurrection. En fait, quand elle néglige cela, ses intérêts seront perdus et ses affaires seront corrompues. Car le désordre dans le monde n’est causé que par l’ignorance, et son peuplement ne se fait que par la science. Ainsi, quand la science apparaît dans un pays ou une région, le mal amoindrit parmi ses habitants. Et quand elle y disparaît, le mal et la corruption prennent le dessus. Ainsi quiconque ignore cela, est alors parmi ceux auxquels Allâh n’a pas accordé de Lumière. L’Imam Ahmed a dit  » Si ce n’était la science, les gens auront été telles des bêtes! » et il a aussi dit « Les gens ont plus besoin de science que de nourriture et de boisson. Ceci parce qu’on n’a besoin de nourriture et de boisson que deux ou trois fois par jour, tandis que la science,  on en a besoin à tout instant » .» Fin.

Sixièmement: Inviter à laisser la porte de l’effort intellectuel ouverte concernant les occurrences (nawêzil), avec les conditions et les normes en vigueur; de même, abandonner le fanatisme doctrinal et l’imitation aveugle des Imams, tout en les respectant, les appréciant et en connaissant leur mérite, leurs droits et leurs statuts:

L’érudit El Bachîr El Ibrâhîmî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « …L’urbanisme a établi de nouveaux échanges mondains que l’islam héréditaire[2] ne connait pas, des aspects de subsistances multiples et des formes de gain qui n’étaient pas connues. Or, il est de la bienveillance de la Législation islamique, et de sa flexibilité, le fait d’aborder ces nouveautés par des visées nouvelles, et d’extraire à partir des fondements des jugements sur leurs branches; et il n’y a bien entendu aucun mal dans tout cela, et ceci ne concerne pas ce dont nous nous plaignons. Voire, nous sommes les premiers à faire valoir ces visions justes et ces réalisations supérieures, et les établir comme preuve de la vastitude de la Législation musulmane, capable de satisfaire les intérêts des gens, et qui plus est valable pour toutes les époques. Et nous désapprouvons, par contre, ceux qui ferment cette porte à la Nation, en la faisant déprécier de rassembler les moyens de cet effort intellectuel. De plus, nous sommes les premiers à estimer la valeur de ces éminents Imams qui sont en fait la gloire de l’islam. Alors que les écoles de fiqh, en elles-mêmes, ne sont pas elles qui ont divisé les musulmans, ni leurs partisans sont eux qui ont contraint les gens à s’y appliquer, ni n’ont obligé la Nation à les imiter, exemptés soient-ils de cela. Bien au contraire, ces Imams ont bien conseillé [les musulmans], et n’ont épargné aucun effort à leur transmettre [les enseignements islamiques], tout en donnant autorité à la preuve, autant que possible, et ont ainsi apporté des choses extraordinaires dans les domaines de déduction et de justification, de ramification et d’instauration des fondements. Ils ont aussi dans la section de l’extractions des raisons des jugements religieux, de l’établissement des branches sur leurs fondements et de l’assemblage des caractères semblables, et la réserve ainsi que la prise de soin des intérêts, ils ont réalisé dans tout cela des choses par lesquelles ils ont dépassé les législateurs dans toutes les nations.

Or, ce que nous concevons comme étant parmi les causes de la division des musulmans, c’est bien ce fanatisme aveugle pour les doctrines, advenu après eux (les prédécesseurs), et nous considérons que s’ils seront ressuscités, ils le désavoueront certes et ne l’accepteront pas de leurs adeptes et leurs imitateurs. Voire, ils les désavoueront eux-mêmes et leur fanatisme auprès d’Allâh. Car ce dernier ne fait point partie de la religion qui leur a été confiée, et ni n’appartient à la science dont ils ont élargi le cercle. Et comment agréent-ils ce fanatisme téméraire et l’admettront pour leurs imitateurs, alors qu’il en est de ses effets parmi eux le fait de considérer les paroles de celui qui n’est pas infaillible comme  fondement et les Paroles d’Allâh et de Son Messager comme branche, que l’on évoque juste pour renforcer un avis et l’étayer si ces Paroles lui conviennent! Par contre, si elles le contrent, elles seront remises à l’interprétation jusqu’à ce qu’elles deviennent d’accord! Ceci constitue en fait le pire de ce que le fanatisme a atteint au sein de ses partisans.

Et parmi également les effets de ce fanatisme sur eux, la considération de l’opposant dans la doctrine tel un opposant dans la religion elle-même! On se différenciera ainsi dans son imamat, son alliance par le mariage, son sacrifice et son témoignage, ainsi que dans d’autres choses que nous dénombrons sans les délimiter.

En fait, les maux du fanatisme ont pris le dessus dans les différents territoires musulmans, et il a eu les plus funestes effets dans la division de la parole (union) des musulmans, tel que l’histoire l’a enregistré. Quant à ses effets sur les sciences islamiques, le fanatisme ne leur accorde qu’une sorte bête de polémique arrogante qui ne sert absolument à rien.

Enfin, rien ne sauve des maux de ce fanatisme que l’orientation de la jeunesse à un apprentissage fiqhi (religieux) appuyé par l’indépendance dans l’argumentation, et de la préparer pour atteindre aux rangs de la perfection, sans ne jamais l’étreindre dans l’exploitation de ses dons. »

Septièmement: Commencer par ce qui est plus important et accorder une attention particulière aux fondements de la charia et ses règles, ainsi que ses intérêts et ses visées:

Ceci en mettant en œuvre l’immense règle de l’islam dans la conception des jugements et la réalisation des intérêts des gens et aussi dans la distinction entre le licite et l’illicite; cette règle est repousser les corruptions passe avant le fait d’acquérir les intérêts, et Obtenir le plus grand intérêt quand deux intérêts sont en compétition, celui qui en est plus petit sera raté; et repousser la plus grand corruption, même si la plus petite aura lieu.

Dans ce rapport, l’érudit Ibn El Qayyim -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit dans Miftêh dâr as-sa̒êda (La clé de la Demeure du bonheur), vol. 2, pp. 362-363 : « Et quand tu médites les Législations de Sa religion qu’Il a installées entre les serviteurs, tu trouveras qu’elles ne sont pas exclues de la réalisation des intérêts purs ou prépondérants, autant que possible. Et si ces derniers sont en concurrence, le plus important et plus grand sera devancé, quitte à ce que le plus bas soit raté. De même, [ces Législations] arrêtent les corruptions pures ou prépondérantes, autant que possible. Et si elle sont en concurrence, la plus grave sera arrêtée, tout en supportant la plus faible. C’est sur ces bases que le plus Sage des sages a instauré les Législations de Sa religion, qui guident vers Lui et attestent de la perfection de Sa Science, Sa Sagesse et Sa Douceur et Bienfaisance envers Ses serviteurs. Cette phrase (règle) ne peut en fait être suspectée par quelqu’un qui a le goût de la charia, qui a tété de son sein et qui s’est abreuvé de la pureté de son bassin. Ainsi, autant sa compétence en charia est plus grande, son observation de ses attraits et ses avantages sera plus complète. De ce fait, aucun faqîh ne peut discuter sur la source des jugements, leurs causes et les caractéristiques qui les influencent véritablement et par différenciation entre eux qu’en ayant recours à cette méthode.» Fin de citation.

Et d’après Ibn ̒Abbês -qu’Allâh les agrée-, le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue-, quand il a envoyé Mou̒êdh au Yémen, il lui a dit : « Tu iras chez un peuple faisant partie des Gens du Livre. Que la première chose à laquelle tu les inviteras soit l’Attestation que nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh (lê ilêha illa Allâh); et s’ils t’y obéissent, informe-les qu’Allâh leur a obligé d’accomplir cinq prières dans le jour et la nuit; et s’ils t’obéissent dans cela, informe-les qu’Allâh leur a obligé de donner une aumône, qui sera prise de leurs riches pour l’accorder à leurs pauvres; et s’ils t’obéissent en cela, prends alors garde à leur biens qu’ils ont de plus cher, et fais attention à l’invocation de l’opprimé, car, entre elle et Allâh, il n’ya aucun voile! »

Et d’après ̒Â’icha -qu’Allâh l’agrée-, le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit : « Ô ̒Â’icha! Si ton peuple n’était pas proche de l’époque de mécréance, j’aurais détruit la Kaaba et lui aurais conçu deux portes: une par laquelle les gens entreront, et une par laquelle ils sortiront. » El Hêfidh Ibn Hadjar -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit en montrant ce qui peut être déduit de ce hadith : « Il y a le fait de laisser de contester une chose répréhensible, par crainte de tomber dans ce qui est plus répréhensible. »

L’érudit Ibn El Qayyim -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit dans I̒lêm el mouwaqqi̒în (Informer les signataires), vol. 3, pp. 15-16: « Le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a légiféré à sa Nation de contester ce qui est répréhensible, afin que par cette contestation sera réalisé ce qu’Allâh et Son Messager aiment. Or, quand le fait de contester une chose répréhensible implique l’arrivée de ce qui est plus répréhensible et est plus détesté pour Allâh et Son Messager, dans ce cas, le contestation ne sera pas valable. Voire Allâh l’abominera et exécrera ses auteurs, telle que la contestation contre les rois et les gouverneurs par l’insurrection. Car elle est l’origine de tout mal et dissension jusqu’à le fin des temps. Sachant que les compagnons ont demandé au Messager d’Allâh -sur lui le salut- de leur autoriser de combattre les émirs qui retardent la prière de son temps, et lui ont dit : »Ne les combattons-nous pas? » Et il leur a répondu en disant :« Non, tant qu’ils accomplissent la prière! », et il a également dit : »Celui qui aperçoit dans son émir (gouverneur) une chose qu’il déteste, qu’il patiente et ne fasse point cesser l’obéissance qu’il lui doit! » Ainsi, celui qui médite ce qui est advenu en islam comme troubles, grands et petits, constatera qu’ils sont la conséquence d’avoir failli à ce fondement et au fait de n’avoir pas patienté sur le mal (ou les choses répréhensibles: el mounkar). Les gens ont par là voulu éliminer ces choses, mais ceci n’en a fait que générer d’autres choses plus encore plus graves. Le Messager d’Allâh -prière et salut d’Allâh sur lui-, par contre, voyait à la Mecque les choses les plus répréhensibles, mais ne pouvait point les changer. Voire, quand Allâh avait ouvert la Mecque (aux musulmans) et est devenue un pays d’islam, le Prophète avait la détermination de modifier la Maison et la remettre sur les piliers d’Ibrâhîm (Abraham), mais il s’empêcher de le faire, tout en étant capable, par crainte qu’une chose plus gravissime survienne, par le fait que Qouraych ne l’acceptera pas, étant donné qu’ils s’étaient fraichement convertis à l’islam et qu’ils étaient encore proche de la mécréance. C’est pourquoi il n’a aussi pas permis de contester contre les émirs (gouverneurs) par la main (la force), du fait de ce que cela engendrera comme conséquences plus graves, tel qu’il est réellement arrivé. » Fin.

Voici notre prédication à laquelle nous invitons les gens, et voici notre voie sur laquelle nous marchons et le but que nous visons, tout en étant médians, ni exagérateurs et ni négligents, et ni excessifs ni laxistes. C’est une prédication prophétique épurée et une méthode salafie saine, ni scolastique et ni soufie, ni partisane et ni fanatique. Elle est tel un olivier, ni oriental ni occidental. C’est pourquoi nous invitons les musulmans à revenir à cette voie inébranlable, car nous croyons décidément et nous disons avec confirmation que, la Nation musulmane, elle n’a point été atteinte par l’avilissement et l’affaiblissement et n’a point été le local de l’abaissement, de l’abandon et du recul dans tous les domaines ―au point d’être devenue un jouet dans l’étendue du temps et une bouffée facile à avaler pour ses ennemis dans tout endroit― que par la cause de s’être détournée de la voie de la Sounna et du Qour’ên et de la conduite de ses prédécesseurs qu’Allâh les satisfasse. Il n’est ainsi très certainement aucun moyen pour récupérer sa souveraineté et retrouver sa direction qu’en retournant à son authentique religion.

D’après Ibn ‘Oumar -qu’Allâh les agrée-, le Messager d’Allâh -prière et salut sur lui- a dit : «Si vous marchanderez avec El cÎna (forme d’usure), suivrez les queues des vaches, vous satisferez-vous de l’agriculture, et renoncerez au djihêd sur le sentier d’Allâh, Allâh vous infligera une humiliation qu’il ne retirera de vous jusqu’à ce que vous retournerez à votre religion! »

Aussi, voici un témoignage capital de la part d’un réformateur de la Nation, qui a vécu la calamité et a diagnostiqué le mal auquel il a par la suite prescrit le traitement. Il s’agit de la gloire de l’Algérie, l’érudit Mouhammed El Bachîr El Ibrâhîmi -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, qui a dit : « Certes, la principale cause de la chute des musulmans, de leur retard derrière les nations et de leur descente d’au-dessus du statut qu’ils détenaient dans les temps antérieurs, consiste dans leur éloignement de la conduite spirituelle suprême. Ainsi, on ne peut leur espérer aucun succès ici-bas et dans l’au-delà, et ni amélioration de leur état présent que si elle sera suivie de l’amélioration de leur situation future (l’au-delà), et ils n’auront aussi aucune force qui les défendra contre les attaques des usurpateurs parmi les étrangers, que s’ils réviseront leur discernement et récupéreront la conduite que personne ne leur a usurpée, mais ils l’ont délaissée par une volonté semblable à une astreinte, par un choix ressemblant à une nécessité; ce qui leur a valu d’être voués à l’avilissement, à la petitesse, au rabaissement et à la perte. »

Et il a également dit dans un autre contexte: « Et les musulmans, rien ne les a retardé à part cette Association (chirk) qui les a éloignés de l’adoration d’Allâh. Cela parce que l’homme, quand il se tourne vers différentes directions, il devient certes sans volonté. Or, l’homme n’est que volonté et détermination. Ainsi, quand sa volonté est bonne, sa détermination le sera aussi. Et quand l’homme veut une chose et réunit les moyens de sa réalisation, sa volonté l’amènera certainement à obtenir le bonheur de l’au-delà. Cependant, celui qui devient privé de volonté, sera certes dirigé par autrui. Et nous voilà présentement dirigés et en retard dans toute chose! C’est pourquoi si les musulmans voudront être comme les autres nations, ils n’ont qu’à être comme était le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue-. Exprimez cela par toit ce que vous voulez comme expression, appelez ceci mouvement de fraternité ou mouvement de revivification, non la revivification de l’islam, car l’islam est toujours vivant, mais il s’agit bien de le revivifier dans nos âmes. De plus, l’islam ne s’établit pas par la quantité, mais bien par la qualité. Et méditez les versets de la sourate « le Butin ». En effet, Allâh ne veut pas nous exténuer, mais Il veut plutôt nous raffermir sur la vraie force, qui est la force des esprits qui abrite dans les volontés.»

Et il a aussi dit : « Quant aux chercheurs sur la question de l’état des musulmans, parmi les musulmans, ceux-ci se répartissent en deux groupes, après avoir été d’avis que le corps islamique est malade, et qu’il s’agit bien d’une maladie maligne: un groupe est guidé vers la vérité, en sachant que le corps musulman n’a aucune chance d’être guéri, sauf si on le soigne par les traitements anciens. Ceux-là même grâce auxquels le corps de leurs prédécesseurs a été de bonne santé; et qu’on l’alimente aussi par les bonnes nourritures par lesquelles ses prédécesseurs ont été forts. Cela parce que les prédécesseurs ont bien pratiqué la religion, ce qui leur permis une vie agréable; ils se sont fait guidés par les commandements d’Allâh, et ainsi les serviteurs d’Allâh se sont laissés dirigés par eux; et ils ont pratiqué avec force le Livre d’Allâh en empruntant la voie de sa lumière vers le bonheur dans les deux Demeures (l’ici-bas et l’au-delà). Ce livre les a orientés à avoir la conviction que le bonheur dans la vie d’ici-bas est autant une puissance et une autorité, une justice et une bienfaisance; et que le bonheur dans l’au-delà est une vie sans peine ni fin, un apaisement sans peur ni trouble à ses travers, c’est un plus grand agrément de la part d’Allâh…».

Et il a dit aussi : « Certainement, l’expansion des égarements dans la croyance et des hérésies dans les adorations, de même que la discorde dans la religion sont bien la cause de la dissolution religieuse chez les musulmans, en plus de leur éloignement de l’originalité des deux fondements (le Livre et la Sounna). C’est bien cela qui les a dépourvus des bienfaits de la religion et de ses caractères, au point d’être arrivés à ce que nous voyons. Aussi, ce sont ces manières d’admettre les hérésies et les égarements qui ont frayé le chemin à l’athéisme afin de franchir les âmes, et d’avoir aussi préparé ces dernières à l’accepter. Au fait, il est impossible à l’athéisme de pénétrer dans les âmes croyantes, car la foi est un bastion inébranlable pour les âmes qui la portent. Or, les égarements et les hérésies frappent le zèle par la lenteur et l’immunité par l’affaiblissement et la vérité par l’imagination. Ainsi les âmes deviennent tels des accès ouverts à tout assaillant. »

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[1]NDT. Pour cet infiniment important sujet, lire l’épître Tenir fermement à la Voie salafie, de l’illustre érudit Rabî’ Ibn Hêdî el Medkhalî -qu’Allâh le garde-, disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=186

[2]NDT. Consulter à ce sujet l’article de l’Imam Ibn Badis « L’islam autonome et l’islam héréditaire: lequel éveille les communautés? », disponible sur: http://scienceetpratique.com/?p=276