La sincérité,
essence des œuvres pieuses

الإِخْلَاصُ رُوحُ الْأَعْمَالِ الصَّالِحَةِ

 Dû à la plume de

 Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên AYAD

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Enseignant-chercheur en sciences du langage

Études doctorales en lexicologie et sémantique (la terminologie islamique)

Études universitaires en sciences islamiques et en traduction

  

Éditions science et pratique

Deuxième édition

2ème édition revue et augmentée, 1441/2020 

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بسم الله الرّحمن الرّحيم

Au Nom d’Allâh, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux

Louange à Allâh qui a légiféré pour Ses serviteurs le culte de la sincérité (l’islam), afin de les délivrer des jougs de la mécréance et du polythéisme. Et que la prière et le salut soient sur l’Imam des sincères, notre maître et guide Mouhammed, sur sa noble et pieuse famille, ses compagnons ainsi que tous ceux qui les suivent sur la voie de la droiture, jusqu’au Jour de la Rétribution :

﴿يَوْمَ لَا يَنْفَعُ مَالٌ وَلَا بَنُونَ * إِلَّا مَنْ أَتَى اللَّهَ بِقَلْبٍ سَلِيمٍ ] الشّعراء: 88- 89[.

Le Jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui vient à Allâh avec un cœur sain﴿ Ech-Chou‘arâ’ (Les Poètes), v. 88-89.

Dans cette épître, nous aborderons un sujet extrêmement important en raison du statut qu’il occupe dans notre religion. En effet, en islam, la sincérité [el ikhlâs] est la première condition de l’acceptation des bonnes œuvres par Allâh -Exalté soit-Il-.

      Allâh -Le Tout Puissant- a dit à ce sujet :

﴿فَمَن كَانَ يَرْجُو لِقَاء رَبِّهِ فَلْيَعْمَلْ عَمَلًا صَالِحًا وَلَا يُشْرِكْ بِعِبَادَةِ رَبِّهِ أَحَدًا  ] الكهف: 110[.

Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes œuvres et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur﴿ El Kehf (La Caverne), v. 110.

La sincérité est l’âme de l’œuvre sans quoi elle ne pourra profiter à son auteur étant donné qu’elle sera auprès d’Allâh vaine et nulle. Elle ne suscitera aucune récompense divine. Ibn Kathîr -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a commenté le verset précité en disant : « qu’il fasse de bonnes œuvres﴿ Ce sont celles qui seront conformes à la religion d’Allâh et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur﴿ Ce sont les œuvres par lesquelles on désire le Visage d’Allâh Seul, sans aucun associé ; et ces deux aspects sont les deux piliers de l’œuvre agréée par Allâh, il faut qu’elle soit sincèrement vouée à Allâh et pratiquée conformément à la charia de Son Messager. »[1]

Dans ce même rapport, le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit :

 » إنَّ اللهَ لَا يَقْبَلُ مِنَ العَمَلِ إِلَّا مَا كَانَ خَالِصاً وَابْتُغِيَ بِهِ وَجْهَهُ.« 

« Certes, Allâh n’accepte des œuvres que celles qui Lui sont vouées sincèrement, et avec lesquelles on aura désiré Son Visage. »[2]

Et il a également dit -qu’Allâh prie sur lui et le salue- :

« مَنْ أَحْدَثَ فِي أَمْرِنَا هَذَا مَا لَيْسَ مِنْهُ فَهُوَ رَدٌّ. »

« Celui qui innove dans notre religion-ci une chose qui n’en fait pas partie, elle lui sera rejetée. »[3]

Cela étant dit, nous verrons ci-dessous, à travers quelques titres, certains très importants points relatifs à la sincérité, son sens, son rôle et son influence sur les actions, les actes qui s’en opposent, que doit-on faire pour être sincère et les différents bienfaits qu’elle procure, ainsi que d’autres notions.

  1. Le sens de la sincérité en islam 

Les érudits musulmans ont donné plusieurs définitions à la sincérité [el ikhlâs], mais elles sont assez généralement complémentaires et proches les unes des autres. Figurent, parmi ces dernières, les citations suivantes[4] :

– L’imam El Foudayl Ibn ‘Ayyâd -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Délaisser d’accomplir une œuvre à cause des gens est un acte ostentatoire, et pratiquer une œuvre à cause des gens est un acte d’Association ; or, la sincérité, c’est qu’Allâh te préserve de ces deux choses-là. »

– L’imam Sehl At-Toustariyy -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Les hommes sagaces ont médité le sens de la sincérité et n’ont trouvé que ceci : c’est que le mouvement de l’individu et son immobilité soient, en secret et en apparence, consacrés à Allâh -Très Haut soit-Il- Seul, et que rien ne s’en mêle, ni âme, ni passion, et ni intérêt mondain ! »

– L’imam Ibn El Qayyim -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « La sincérité, c’est que l’homme détermine et accomplit avec pureté ses paroles, ses actes, sa volonté et son intention qu’il voue à Allâh. C’est cela la religion de l’unicité (Tewhîd), la religion d’Ibrâhîm (Abraham) qu’Allâh a ordonné à tous Ses serviteurs, et dont Il n’accepte aucune autre à part elle ; elle est la vérité de l’islam :

﴿وَمَنْ يَبْتَغِ غَيْرَ الإسلام دِيناً فَلَنْ يُقْبَلَ مِنْهُ وَهُوَ فِي الْآخِرَةِ مِنَ الْخَاسِرِينَ] آل عمران: 85[.

Et quiconque désire une religion autre que l’islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 85.

C’est la religion d’Ibrâhîm, dont celui qui s’en abstient est donc un des plus sots ! »[5]

  1. La relation de la sincérité avec l’intention

L’Imam Ibn Radjb El Hanbalî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « L’intention, dans les propos des savants, comprend deux sens :

Le premier signifie la distinction des adorations les unes des autres, tel que par exemple le fait de distinguer la salât (la prière) du dhohr (du midi) de celle du ‘asr (après-midi) ; et de distinguer aussi le jeûne de Ramadan d’un autre jeûne, ou de distinguer les adorations des habitudes, tel que de faire la distinction entre le lavage de pollution (ghousl el djanêba) et le lavage pour se rafraichir ou se nettoyer et ainsi de suite. Cette intention-ci, est celle qui se trouve en abondance dans les propos des fouqahê’ (« jurisconsultes » de l’islam) dans leurs livres.

Le second sens désigne la distinction de l’objectif voulu par l’accomplissement d’une œuvre. Celle-ci est-elle vouée à Allâh Seul, sans ne lui donner d’associé, ou pour un autre que Lui, ou pour Allâh avec en même temps un autre que Lui ? Cette intention est celle dont les connaisseurs parlent dans leurs livres dans leurs propos au sujet de la sincérité et ce qui s’en suit. Et c’est cette intention même que l’on trouve en abondance dans les paroles des prédécesseurs avancés. Et, Aboû Bakr Ibn Abî Ad-Dounya a rédigé un ouvrage qu’il a intitulé La sincérité et l’intention, dans lequel il désigne cette intention (le second sens). Et c’est cette intention qui est répétée à chaque fois dans les paroles du Prophètes -qu’Allâh prie sur lui et le salue-, parfois par ce terme même d’intention, parfois par le terme de vouloir et parfois par un autre terme qui en est proche. Et elle est citée abondamment dans le Livre d’Allâh -Puissance et Majesté à Lui-, également par d’autres termes que celui d’intention, mais qui lui sont proches (…) Et nous avons évoqué que l’intention, dans les propos du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue-, et dans aussi ceux des prédécesseurs de la Nation, ne désigne, en majorité, que ce second sens (sincérité). Dès lors, elle a le sens de vouloir ou de volonté. D’ailleurs, c’est pourquoi elle est fréquemment exprimée dans le Qour’ên par le terme de vouloir, tel que dans Sa Parole -Très-Haut soit-Il- :

﴿مِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الدُّنْيَا وَمِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الْآخِرَةَ ] آل عمران: 152[.

Il en était parmi vous qui voulaient la vie d’ici-bas et il en était parmi vous qui voulaient l’au-delà.﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 152 ; et Sa Parole :

﴿تُرِيدُونَ عَرَضَ الدُّنْيَا وَاللَّهُ يُرِيدُ الْآخِرَةَ] الأنفال: 67[.

Vous voulez le bien d’ici-bas, tandis qu’Allâh veut l’au-delà.﴿ El Anfêl (Le Butin), v. 67 ; et Sa Parole :

﴿مَنْ كَانَ يُرِيدُ حَرْثَ الْآخِرَةِ نَزِدْ لَهُ فِي حَرْثِهِ ۖ وَمَنْ كَانَ يُرِيدُ حَرْثَ الدُّنْيَا نُؤْتِهِ مِنْهَا وَمَا لَهُ فِي الْآخِرَةِ مِنْ نَصِيبٍ] الشّورى: 20[.

Quiconque veut labourer [le champ] de la vie future, Nous augmenterons pour lui son labour. Et quiconque veut labourer [le champ] de la vie présente, Nous lui en accorderons de [ses jouissances], mais il n’aura pas de part dans l’au-delà.﴿ Ach-Choûrâ (La Consultation), v. 20 ; et Sa Parole :

﴿مَنْ كَانَ يُرِيدُ الْعَاجِلَةَ عَجَّلْنَا لَهُ فِيهَا مَا نَشَاءُ لِمَنْ نُرِيدُ ثُمَّ جَعَلْنَا لَهُ جَهَنَّمَ يَصْلَاهَا مَذْمُومًا مَدْحُورًا * وَمَنْ أَرَادَ الْآخِرَةَ وَسَعَىٰ لَهَا سَعْيَهَا وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَأُولَٰئِكَ كَانَ سَعْيُهُمْ مَشْكُورًا ] الإسراء: 18-19[.

Quiconque veut la vie immédiate, Nous nous hâtons de lui donner ce que Nous voulons, à qui Nous voulons. Puis, Nous lui assignerons l’Enfer où il brûlera méprisé et repoussé. Et ceux qui veulent l’au-delà et fournissent les efforts qui y mènent, tout en étant croyant, alors l’effort de ceux-là sera reconnu.﴿ El Isrâ’ (Le Voyage-Nocturne), v. 18-19 ; et Sa Parole :

﴿مَنْ كَانَ يُرِيدُ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا وَزِينَتَهَا نُوَفِّ إِلَيْهِمْ أَعْمَالَهُمْ فِيهَا وَهُمْ فِيهَا لَا يُبْخَسُونَ * أُولَٰئِكَ الَّذِينَ لَيْسَ لَهُمْ فِي الْآخِرَةِ إِلَّا النَّارُ  وَحَبِطَ مَا صَنَعُوا فِيهَا وَبَاطِلٌ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ] هود: 15-16[.

Ceux qui veulent la vie d’ici-bas avec sa parure, Nous les rétribuerons exactement selon leurs actions sur terre, sans que rien ne leur en soit diminué ! Ceux-là n’auront, dans l’au-delà, que le Feu. Ce qu’ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain ce qu’ils auront œuvré.﴿ Hoûd, v. 15-16 ; et Sa Parole :

﴿وَلَا تَطْرُدِ الَّذِينَ يَدْعُونَ رَبَّهُمْ بِالْغَدَاةِ وَالْعَشِيِّ يُرِيدُونَ وَجْهَهُ] الأنعام: 52[.

Et ne chasse pas ceux qui, matin et soir, implorent leur Seigneur, cherchant (voulant, désirant) Son Visage.﴿ El An‘êm (Les Bestiaux), v. 152 ; et Sa Parole :

﴿وَاصْبِرْ نَفْسَكَ مَعَ الَّذِينَ يَدْعُونَ رَبَّهُمْ بِالْغَدَاةِ وَالْعَشِيِّ يُرِيدُونَ وَجْهَهُ ۖ وَلَا تَعْدُ عَيْنَاكَ عَنْهُمْ تُرِيدُ زِينَةَ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا] الكهف: 28[.

Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, voulant Son Visage. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant la parure de la vie d’ici-bas.﴿ El Kehf (La Caverne), v. 28 ; et Sa Parole :

﴿ذَٰلِكَ خَيْرٌ لِلَّذِينَ يُرِيدُونَ وَجْهَ اللَّهِ ۖ وَأُولَٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ * وَمَا آتَيْتُمْ مِنْ رِبًا لِيَرْبُوَ فِي أَمْوَالِ النَّاسِ فَلَا يَرْبُو عِنْدَ اللَّهِ ۖ وَمَا آتَيْتُمْ مِنْ زَكَاةٍ تُرِيدُونَ وَجْهَ اللَّهِ فَأُولَٰئِكَ هُمُ الْمُضْعِفُونَ] الرّوم: 38-39[.

Cela est meilleur pour ceux qui veulent le Visage d’Allâh ; et ce sont eux qui réussissent. Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroit pas auprès d’Allâh, mais ce que vous donnez comme zakêt (aumône), tout en voulant le Visage d’Allâh, ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées﴿ Ar-Roûm (Les Romains), v. 38-39.

De même, il se trouve que cette intention soit exprimée dans le Qour’ên par le terme d’ibtighâ’ : la recherche ou le fait de rechercher, tel que dans Sa Parole -qu’Il soit Très-Haut- :

﴿إِلَّا ابْتِغَاءَ وَجْهِ رَبِّهِ الْأَعْلَىٰ ] اللّيل:20[.

mais seulement pour la recherche du Visage de son Seigneur le Très-Haut.﴿ El-Leyl (La Nuit), v. 20 ; et Sa Parole :

﴿وَمَثَلُ الَّذِينَ يُنْفِقُونَ أَمْوَالَهُمُ ابْتِغَاءَ مَرْضَاتِ اللَّهِ] البقرة :265[.

Et ceux qui dépensent leurs biens recherchant l’agrément d’Allâh﴿ El Baqara (La Vache), v. 265 ; et Sa Parole :

﴿وَمَا تُنْفِقُونَ إِلَّا ابْتِغَاءَ وَجْهِ اللَّهِ] البقرة :272[.

et vous ne dépensez que pour la recherche du Visage d’Allâh﴿ El Baqara (La Vache), v. 272 ; et Sa Parole :

﴿لَا خَيْرَ فِي كَثِيرٍ مِنْ نَجْوَاهُمْ إِلَّا مَنْ أَمَرَ بِصَدَقَةٍ أَوْ مَعْرُوفٍ أَوْ إِصْلَاحٍ بَيْنَ النَّاسِ ۚ وَمَنْ يَفْعَلْ ذَٰلِكَ ابْتِغَاءَ مَرْضَاتِ اللَّهِ فَسَوْفَ نُؤْتِيهِ أَجْرًا عَظِيمًا] النّساء :114[.

Et il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, recherchant l’agrément d’Allâh, à celui-là Nous donnerons une récompense énorme.﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 114. »[6]

  • Le statut de la sincérité en islam 

Comme il a déjà été fait mention au début, la sincérité figure à la tête des pratiques d’obéissances, qu’elles soient intérieures, c’est-à-dire celles du cœur (tel que l’amour d’Allâh, Sa crainte, etc.), ou apparentes, autrement dit, celles des organes (comme la prière, le pèlerinage…). On ne peut se passer de la sincérité dans aucun acte. La preuve en est dans la parole du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- :

« إنَّمَا الأعْمَالُ بِالنِّيَّاتِ، وَإِنَّمَا لِكُلِّ امْرِئٍ مَا نَوَى. »

« Certes les œuvres ne se valent que par les intentions, et à tout homme [la rétribution de son œuvre] selon l’intention qu’il a conçue. »[7]

Car, la sincérité, c’est elle qui gère l’intention du croyant et lui dicte la bonne direction qu’il doit suivre, à savoir de viser la satisfaction et l’agrément de notre Créateur-Adoré -à Lui la Pureté-.

Dans ce sens, l’éminent érudit, le cheikh Mouhammed Sâleh El ‘Outheymîn -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « L’intention, son lieu est le cœur. Elle n’a pas d’endroit sur la langue, dans toutes les œuvres. C’est pourquoi celui qui prononce l’intention au moment où il veut faire la prière (la salât), ou le jeûne, ou le hedjdj (le pèlerinage) ou l’ablution, ou autre que cela parmi les œuvres, sera hérétique disant dans la religion d’Allâh ce qu’il n’en fait point partie. Car le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- faisait les ablutions, priait, donnait l’aumône, jeûnait et a fait le hedjdj, mais ne prononçait pas l’intention. Il ne disait pas : « Ô Allâh, j’ai l’intention de faire les ablutions… Ô Allâh, j’ai l’intention de faire la salât… Ô Allâh, j’ai l’intention de donner l’aumône… Ô Allâh, j’ai l’intention de jeûner… Ô Allâh, j’ai l’intention d’accomplir le hedjdj… », il ne disait pas cela, parce que l’intention, son lieu est le cœur, et Allâh -Puissance et Majesté à Lui- sait ce qu’il y a dans le cœur. Rien ne lui échappe, tel qu’Il a dit -Très-Haut soit-Il- dans le verset cité par l’auteur :

﴿قُلْ إِن تُخْفُواْ مَا فِى صُدُورِكُمْ أَوْ تُبْدُوهُ يَعْلَمْهُ ٱللَّهُ] آل عمران: 29[.

Dis : « Que vous cachiez ce qui est dans vos poitrines ou vous le divulguiez, Allâh le sait﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 29.

Et il est obligatoire à l’homme de vouer une intention sincère pour Allâh -Exalté et Très-Haut soit-Il- dans toutes ses adorations. Il ne doit avoir d’intention en pratiquant son adoration que celle visant le Visage d’Allâh et la Demeure Dernière (l’au-delà). C’est cela qu’Allâh a intimé par Sa Parole :

﴿وَمَا أُمِرُوا إِلَّا لِيَعْبُدُوا اللَّهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ

Et il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allâh, Lui vouant le culte avec sincérité et exclusivité﴿ C’est-à-dire, en étant sincères envers Allâh dans leur œuvre :

﴿وَيُقِيمُوا الصَّلَاةَ وَيُؤْتُوا الزَّكَاةَ ۚ وَذَٰلِكَ دِينُ الْقَيِّمَةِ] البلد: 5[.

et d’accomplir la Salât (la prière), et d’acquitter la Zakêt (l’aumône). Et voilà la religion de droiture.﴿ El An‘êm (Les Bestiaux), v. 5.

Ainsi l’homme est tenu de concevoir une intention, c’est-à-dire, l’intention de la sincérité dans toutes ses adorations. »[8]

De plus, l’islam, à travers ses enseignements, ses prescriptions et ses pratiques se concentre sur le redressement de la bonne voie, dont le cœur, de par l’intention, a le devoir d’emprunter, tel qu’Allâh -Très-Haut- a dit :

﴿وَمَنْ أَرَادَ الْآخِرَةَ وَسَعَىٰ لَهَا سَعْيَهَا وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَأُولَٰئِكَ كَانَ سَعْيُهُمْ مَشْكُورًا] الإسراء: 19[.

Et ceux qui veulent l’au-delà et fournissent les efforts qui y mènent, tout en étant croyant, alors l’effort de ceux-là sera reconnu﴿ El Isrâ’ (Le Voyage-Nocturne), v. 19.

Une voie dressée sur la pure unicité [at-Tewhîd el khâlis], où les bonnes œuvres fondées sur la sincérité constituent la base. Et c’est, tout justement, la raison pour laquelle notre Seigneur a envoyé les Prophètes et révélé les Livres.

À ce titre, l’Imam Ibn Qayyim El Djewziyya -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Le sujet de l’intention est très étroitement lié avec les actes des cœurs, avec le fait de connaître leurs degrés et leur relation avec les actes des organes. [Savoir] l’édification de ces derniers sur les actions du cœur, qui ont sur eux une influence responsable de leur validité ou nullité. Les œuvres des cœurs sont la base pour laquelle on doit accorder attention et considération. Quant aux œuvres des organes, elles leur sont subordonnées, complémentaires et supplétives. L’intention est du même statut que l’âme, alors que l’œuvre a le statut du corps par rapport aux organes, qui lorsque l’âme le quitte, il sera mortifié. Et ainsi est l’œuvre. Si l’intention ne l’accompagne pas, elle sera un mouvement insensé. Alors, la connaissance des règles des cœurs est plus importante que la connaissance des règles des organes. Car elles sont leur base, tandis que celles des organes leur sont des branches (…) Et les croyants connaisseurs d’Allâh et de Son commandement Lui ont rendu la véritable adoration, autant en secret qu’en apparence ; ils ont avancé leurs cœurs dans la servitude et y ont placé leurs organes en subordination… C’est la véritable adoration.

Et on sait que c’est cela l’objectif du Seigneur -Très Haut soit-Il- d’avoir envoyé Ses Messagers, descendu Ses Livres et légiféré ses charias… et celui qui médite la charia dans ses principes et ses visées, connaîtra le rattachement des œuvres des organes à celles des cœurs, et [comprendra] qu’elles sont inutiles sans elles, et que les actes des cœurs sont plus obligatoires pour le serviteur que ceux des organes. Car, pourrait-on distinguer le croyant de l’hypocrite, si ce n’est par le moyen des œuvres que le cœur de chacun d’eux accomplit et qui les ont distingués ? Aussi, est-il possible à quelqu’un d’embrasser l’islam, si ce n’est par l’œuvre de son cœur avant celle de ses organes[9]? Et l’adoration du cœur est plus importante que l’adoration des organes ; elle est plus abondante et plus durable ; elle est obligatoire à tout moment. C’est pourquoi la foi est un devoir qui incombe au cœur en permanence. L’islam quant à lui, c’est le devoir des organes par moments. Le bateau de la foi est le cœur, et le bateau de l’islam sont les organes ! »[10] 

  1. Des actes contraires à la sincérité

En fait, très nombreux sont les actes et paroles qui s’opposent à la sincérité. Cependant, nous verrons ci-après quelques-uns qui sont plus fréquents et plus nocifs :

  1. L’ostentation et la recherche de la réputation

L’ostentation [Ar-Riyê’], c’est lorsqu’un individu pratique une œuvre pie, il aimerait que les gens le voient afin de lui faire des éloges, ou pour qu’ils aient une opinion favorable à son égard, ou pour encore s’attribuer une place privilégiée auprès d’eux.

Aussi, avec l’ostentation, il y a la recherche de la réputation [As-Soum‘a ou At-Tasammou‘]. Il s’agit d’informer à dessein des actes louables que l’on accomplit, dans le but de se donner une bonne renommée. On retiendra donc, que l’ostentation est liée à la vision, à faire montre de ses actes d’une manière ostensible, tandis que la recherche de la réputation concerne l’écoute, c’est-à-dire faire entendre ce qu’on fait de bon avec l’intention de se faire du renom.

Plusieurs Textes révélés condamnent et mettent en garde contre ces deux actions, qui sont en outre comptées parmi les péchés du cœur et ses maux. Sachant également qu’ils font partie de l’hypocrisie, caractère répréhensible ouvertement défendu par Allâh et Son Messager. À cet effet, dans un sens de dénonciation des hypocrites entachés par cette moralité, Allâh -à Lui la Pureté-, en les citant, met leur attitude en garde par cette Parole :

﴿وَإِذَا قَامُوا إِلَى الصَّلَاةِ قَامُوا كُسَالَىٰ يُرَاءُونَ النَّاسَ] النساء: 142[.

Et lorsqu’ils se lèvent pour la salat (la prière), ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens﴿ An-Nicê’ (Les Femmes), v. 142.

Par ailleurs, Allâh a intimé l’ordre de préserver nos bonnes actions en disant :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تُبْطِلُوا صَدَقَاتِكُمْ بِالْمَنِّ وَالْأَذَىٰ كَالَّذِي يُنْفِقُ مَالَهُ رِئَاءَ النَّاسِ وَلَا يُؤْمِنُ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآخِر ] البقرة: 264[.

Ô les croyants ! N’annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort, comme celui qui dépense son bien par ostentation devant les gens sans croire en Allâh et au Jour dernier﴿ El Baqara (La Vache), v. 264.

Et le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a informé de la nullité des actes ostentatoires, voire de la punition divine qu’ils encourent ; il a dit -qu’Allâh prie sur lui et le salue- :

« مَنْ سَمَّعَ سَمَّعَ اللهُ بِهِ، وَمَنْ يُرَائِي يَرَائِي اللهُ بِهِ. »

« Celui qui fait entendre aux autres [les belles actions qu’il pratique], Allâh le dénoncera. Et celui qui fait de bonnes actions pour se faire remarquer des autres, Allâh leur étalera ses défauts. »[11]

  1. La fatuité

En arabe, elOudjb. C’est un sentiment profond avec lequel l’homme, voyant ses qualités spirituelles et bonnes actions et paroles, manifeste une suffisance, une satisfaction et un contentement excessif de soi et se pense supérieur aux autres. Ainsi, eloudjb (la fatuité) peut tirer de la raison dont jouit l’homme, ou tirer de ses opinions, ou de sa bienfaisance, ou de sa science, ou de son courage, ou de son renom, ou de ses biens, ou de sa beauté, ou de l’éloge que lui font ses amis, ou de sa généalogie, etc. Il s’agit en fait d’une tare qui est l’origine d’autres défauts caractériels tels l’orgueil, l’outrecuidance, la gloriole, la vanité, la grandeur, la vantardise, la prétention…[12] En réalité, une personne atteinte de ce mal est exposée à la perdition. Le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit :

« ثَلَاثٌ مُهْلِكَاتٌ : شُحٌّ مُطَاعٌ، وَهَوًى مُتَّبَعٌ، وَإِعْجَابُ الْمَرْءِ بِنَفْسِهِ. »

« Trois choses sont périlleuses : l’avarice à laquelle on se soumet, une passion que l’on suit, et la fatuité que l’homme a de lui-même. »[13]

Et il faudra, afin de remédier à cette maladie spirituelle, repositionner sa propre personne en lui assignant sa vraie place, en sachant qu’on est affecté par des défauts divers, et que par ignorance, faiblesse et passion, on ne cesse de commettre les péchés ; de même qu’en connaissant la Grandeur de notre Seigneur -qu’Il soit Exalté-, Lui qui a interdit ce caractère. Et sans aucun doute, le meilleur moyen pour connaître Allâh comme disent les savants est de connaître Ses Noms et Attributs, les apprendre et comprendre leurs sens[14].

  1. Le suivi de la passion 

El Hawâ, en arabe, est un penchant de l’âme pour ce qu’elle aime sans tenir compte des prescriptions religieuses[15]. C’est aussi un mobile qui motive le passionné à aller vers l’accomplissement des œuvres qu’il désire, quitte à ce qu’elles soient religieusement illicites, voire susceptibles de le conduire à la ruine. Le Tout-Puissant a dit :

﴿فَإِنْ لَمْ يَسْتَجِيبُوا لَكَ فَاعْلَمْ أَنَّمَا يَتَّبِعُونَ أَهْوَاءَهُمْ وَمَنْ أَضَلُّ مِمَّنِ اتَّبَعَ هَوَاهُ بِغَيْرِ هُدًى مِنَ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ ] القصص: 50[.

Mais s’ils ne te répondent pas, sache alors que ce sont seulement leurs passions qu’ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allâh ? Allâh, vraiment, ne guide pas les gens injustes.﴿ El Qasas (Le Récit), v. 50.

En revanche, Allâh a promis de faire entrer au Paradis ceux qui, par crainte d’Allâh, s’interdisent de suivre leurs passions :

﴿وَأَمَّا مَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ وَنَهَى النَّفْسَ عَنِ الْهَوَىٰ * فَإِنَّ الْجَنَّةَ هِيَ الْمَأْوَىٰ﴾ ] النّازعات: 39-40[.

Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge﴿ An-Nêzi‘êt (Les Anges qui arrachent les âmes), v. 39-40.

Et pour que l’on se préserve de cette tare, on doit contrecarrer les passions qui contreviennent à l’obéissance d’Allâh, et combattre les désirs et les impulsions qui fourvoient des voies du bien[16].

  1. Que devrait-on faire pour être sincère ?

Etant donné que le croyant s’exerce sans cesse afin de se rapprocher davantage de son Seigneur-Adoré -Pureté à Lui-, il conçoit que parmi les meilleurs moyens pour ce faire, il y a la pratique des actes avec sincérité. Bien plus, la simple intention qui sera sincère, même si elle n’est pas poursuivie d’acte, son auteur sera récompensé, tel que le disent les pieux prédécesseurs [Es-Sèlèf AsSâlih][17]. Voire, dans le hadith divin (qoudsî), d’après le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue-, Allâh -Puissant et Majestueux soit-Il- a dit :

« إِذَا هَمَّ عَبْدِي بِحَسَنَةٍ وَلَمْ يَعْمَلْهَا، كَتَبْتُهَا لَهُ حَسَنَةً... »

« Quand Mon serviteur est sur le point d’accomplir une bonne œuvre, mais qu’il n’accomplit pas, Je la lui inscrirai en tant que bonne œuvre… »[18]

Ainsi, on trouve autant de causes qui aideront à cet objectif, dont :

  • La recherche de la science religieuse.
  • La connaissance de l’unicité d’Allâh [At-Tewhîd] avec ses trois types : l’unicité de la Seigneurie, l’unicité dans l’adoration et l’unicité des Noms et Attributs divins.
  • La vénération des prescriptions d’Allâh, Ses ordres et Ses interdits.
  • Le suivi de la Sounna du Prophète.
  • La fréquentation des gens pieux.
  • Le délaissement des péchés.
  • La pratique des bonnes œuvres en secret autant que faire se peut.
  • La crainte pieuse [At-Teqwa].
  • L’invocation fréquente et l’évocation d’Allâh.
  • La pratique des différents actes d’obéissance, etc.
  1. Parmi les fruits de la sincérité
  2. Par la sincérité, le croyant entrera au Paradis et jouira de ses délices 

À ce titre, Allâh -à Lui la Pureté- dit :

﴿إِلَّا عِبَادَ اللّه الْمُخْلَصِينَ * أُولَئِكَ لَهُمْ رِزْقٌ مَعْلُومٌ * فَوَاكِهُ وَهُمْ مُكْرَمُونَ * فِي جَنَّاتِ النَّعِيمِ * عَلَى سُرُرٍ مُتَقَابِلِينَ * يُطَافُ عَلَيْهِمْ بِكَأْسٍ مِنْ مَعِينٍ * بَيْضَاءَ لَذَّةٍ لِلشَّارِبِينَ * لَا فِيهَا غَوْلٌ وَلَا هُمْ عَنْهَا يُنْزَفُونَ * وَعِنْدَهُمْ قَاصِرَاتُ الطَّرْفِ عِينٌ (48) كَأَنَّهُنَّ بَيْضٌ مَكْنُونٌ ] الصّافات: 40-49[.

sauf les serviteurs élus (sincères) d’Allâh. Ceux-là auront une rétribution bien connue : des fruits, et ils seront honorés, dans les Paradis du Délice. Sur des lits, face à face, on fera circuler entre eux une coupe[19] remplie à une source blanche, savoureuse à boire. Elle n’offusquera point la raison et ne les enivra pas. Et ils auront auprès d’eux des belles aux grands yeux, au regard chaste, comme des perles cachées…﴿  As-Sâffêt (Les Rangés), v. 40-49.

L’illustre érudit, l’Imam El Qourtobî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- dit en commentant ce verset sauf les serviteurs élus (sincères) d’Allâh.﴿ : « C’est une exception faite par rapport aux gens qui goûteront au châtiment. La récitation des Gens de Médine et de Kouffa, est de mettre une fètha sur le lêm (le « l » de moukhlasîn : les élus). Cela veut dire, ceux qu’Allâh a élus pour Son obéissance, Sa religion et Son Alliance. Quant aux autres récitateurs, ils prononcent ce même mot en mettant une kesra sur le lêm (el moukhlisîn) ; c’est-à-dire : ceux qui ont voué une adoration sincère [à Allâh]. »[20]

De plus, dans la sourate Ar-Ra‘d (Le Tonnerre), Allâh explicite que parmi les bienfaits de la sincérité, qui par sa liaison à l’intention des serviteurs dans leur pratique des œuvres pieuses, la pieuse parenté de ces bienfaisants et sincères serviteurs, parmi leurs pères et mères, leurs épouses et leurs enfants, seront eux aussi du nombre de ceux qui jouiront de l’entrée au Paradis. Allâh -qu’Il soit Très-Haut- a dit :

﴿وَالَّذِينَ صَبَرُوا ابْتِغَاءَ وَجْهِ رَبِّهِمْ وَأَقَامُوا الصَّلَاةَ وَأَنفَقُوا مِمَّا رَزَقْنَاهُمْ سِرًّا وَعَلَانِيَةً وَيَدْرَءُونَ بِالْحَسَنَةِ السَّيِّئَةَ أُولَٰئِكَ لَهُمْ عُقْبَى الدَّارِ * جَنَّاتُ عَدْنٍ يَدْخُلُونَهَا وَمَن صَلَحَ مِنْ آبَائِهِمْ وَأَزْوَاجِهِمْ وَذُرِّيَّاتِهِمْ وَالْمَلَائِكَةُ يَدْخُلُونَ عَلَيْهِم مِّن كُلِّ بَابٍ * سَلَامٌ عَلَيْكُم بِمَا صَبَرْتُمْ فَنِعْمَ عُقْبَى الدَّارِ ] الرّعد:21-24[.

Et ceux qui endurent recherchant le Visage de leur Seigneur, accomplissent la Salât et dépensent (dans le bien), en secret et en public, de ce que Nous leur avons attribué, et repoussent le mal par le bien. À ceux-là, la bonne demeure finale. Les Jardins d’Eden, où ils entreront, ainsi que tous ceux de leurs ascendants, conjoints et descendants, qui ont été de bons croyants. De chaque porte, les Anges entreront auprès d’eux : « Paix sur vous, pour ce que vous avez enduré ! » ̶ Comme est bonne votre demeure finale ! »﴿ Ar-Ra‘d (Le Tonnerre), v. 21-24.

L’illustre l’érudit, le cheikh As-Sè‘dî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Mais à condition que cette endurance soit en recherchant le Visage d’Allâh﴿ et non pour autre raison que cela, parmi les objectifs ou les buts corrompus… »[21]

  1. Par la sincérité, les œuvres du croyant seront acceptées

La sincérité, tel que le démontrent les Textes du Livre et de la Sounna, est la première condition de l’acceptation des bonnes œuvres. La seconde condition étant le suivi de la Sounna prophétique, ce qui revient à délaisser tout acte innové ou hérétique.

Car, ne faisant pas partie de la charia, ces œuvres sont jugées innovées et seront rejetées, non avouées ni acceptées de leurs pratiquants. La preuve de ce statut en est la parole du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- :

« مَنْ أَحْدَثَ فِي أَمْرِنَا هَذَا مَا لَيْسَ مِنْهُ فَهُوَ رَدٌّ. »

 « Celui qui innove dans notre religion-ci une chose qui n’en fait pas partie, elle lui sera rejetée ! »[22] 

Quant à la première condition d’acceptation des œuvres pies, la sincérité, parmi les Textes qui la stipulent, il y a la Parole d’Allâh -qu’Il soit Très-Haut- :

﴿قُلْ إِنَّ صَلَاتيِ وَنُسُكِي وَمَحْيَايَ وَمَمَاتِي لِلَّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ * لَا شَرِيكَ لَهُ ۖ وَبِذَٰلِكَ أُمِرْتُ وَأَنَا أَوَّلُ الْمُسْلِمِينَ] الأنعام:162-163[.

Dis : en vérité, ma salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allâh, Seigneur des mondes. À Lui nul associé ! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier des musulmans﴿ El An‘êm (Les Bestiaux), v. 162-163.

Cela nous permet d’apprendre que toute œuvre cultuelle exercée par le serviteur, ne doit absolument pas être consacrée, ni en totalité ni en partie, à un autre qu’Allâh. Sinon il tombera dans le plus grave péché, à savoir le chirk (polythéisme ou association)[23]. Allâh -Très-Haut- a aussi dit :

﴿فَمَنْ كَانَ يَرْجُو لِقَاءَ رَبِّهِ فَلْيَعْمَلْ عَمَلًا صَالِحًا وَلَا يُشْرِكْ بِعِبَادَةِ رَبِّهِ أَحَدًا] الكهف: 110[.

Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes œuvres et qu’il n’associe dans son adoration aucune [créature] à son Seigneur﴿ El Kehf (La Caverne), v. 110. Les savants, El Foudayl Ibn ‘Ayyâd, à titre d’exemple, commentent les bonnes œuvres citées dans ce verset par le suivi de la Sounna du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- [24].

Rappelons encore une fois l’explication de l’Imam Ibn Kathîr -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, qui, commentant ce verset, a dit : « qu’il fasse de bonnes œuvres﴿ Ce sont celles qui seront conformes à la religion d’Allâh et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur﴿ Ce sont les œuvres par lesquelles on désire le Visage d’Allâh Seul, sans aucun associé. Ces deux aspects sont les deux piliers de l’œuvre agréée par Allâh : il faut qu’elle soit sincèrement vouée à Allâh et pratiquée conformément à la charia de Son Messager -qu’Allâh prie sur lui et le salue-. »[25] Ce qui s’oppose radicalement aux innovations et hérésies. Et le Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a dit :

« إنَّ اللهَ لَا يَقْبَلُ مِنَ العَمَلِ إِلَّا مَا كَانَ خَالِصاً وَابْتُغِيَ بِهِ وَجْهَهُ.« 

« Certes, Allâh n’accepte des œuvres que celles qui Lui sont vouées sincèrement, et avec lesquelles on aura désiré Son Visage. »[26] 

Aussi, dans son exposé du rôle capital de l’intention sincère pour que l’œuvre soit valide et acceptée, l’illustre Imam Ibn Radjb El Hanbalî -qu’Allâh Très-Haut lui fasse miséricorde- a dit : « Et c’est grâce à cela que l’on comprendra ce qui a été rapporté d’après l’Imam Ahmed que les fondements de l’islam consistent dans trois hadiths : le hadith :

« إنَّمَا الأعْمَالُ بِالنِّيَّاتِ، وَإِنَّمَا لِكُلِّ امْرِئٍ مَا نَوَى. »

« Certes les œuvres ne se valent que par les intentions, et à tout homme [la rétribution de son œuvre] selon l’intention qu’il a conçue. », et le hadith :

« مَنْ أَحْدَثَ فِي أَمْرِنَا هَذَا مَا لَيْسَ مِنْهُ فَهُوَ رَدٌّ. »

 « Celui qui innove dans notre religion une chose qui n’en fait pas partie, elle lui sera rejetée ! », ainsi que le hadith :

« إِنَّ الْحَلالَ بَيِّنٌ وَالْحَرَامَ بَيِّنٌ. »

 « Certes, le licite est évident, et l’illicite est aussi évident. » En effet, la religion toute entière revient à accomplir les ordres, à délaisser les interdits et à s’abstenir des ambiguïtés. Et toutes ces notions sont comprises dans le hadith d’An-Nou‘mên Ibn Bachîr[27].

Or cela ne s’effectue que par deux choses :

La première : c’est le fait que l’œuvre soit en apparence conforme à la Sounna. C’est cela que comprend le hadith de ‘Â’icha :

« مَنْ أَحْدَثَ فِي أَمْرِنَا هَذَا مَا لَيْسَ مِنْهُ فَهُوَ رَدٌّ. »

« Celui qui innove dans notre religion une chose qui n’en fait pas partie, elle lui sera rejetée ! »

La seconde : c’est que l’œuvre, dans son fond, doit être vouée pour le Visage d’Allâh -Puissance et Majesté à Lui-, tel que cela est contenu dans le hadith de ‘Oumar :

« إنَّمَا الأعْمَالُ بِالنِّيَّاتِ، وَإِنَّمَا لِكُلِّ امْرِئٍ مَا نَوَى. »

« Certes les œuvres ne se valent que par les intentions. »

El Foudayl Ibn ‘Ayyâd a dit au sujet de Sa Parole -qu’Il soit Très-Haut- :

﴿الَّذِي خَلَقَ الْمَوْتَ وَالْحَيَاةَ لِيَبْلُوَكُمْ أَيُّكُمْ أَحْسَنُ عَمَلًا ۚ وَهُوَ الْعَزِيزُ الْغَفُورُ ] الملك: 2[.

Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver qui de vous est le meilleur en œuvre﴿ El Moulk (La Royauté), v. 2 : ‘’C’est celle (l’œuvre) qui est sincère et conforme.’’ Et il a dit : ‘’Au fait, l’œuvre, quand elle est pratiquée avec sincérité, sans qu’elle ne soit conforme, elle ne sera pas acceptée. Et si elle est conforme, mais n’est pas pratiquée avec sincérité, elle ne sera pas aussi exceptée. Elle ne sera acceptée que si elle est pratiquée sincèrement et avec conformité.’’ Il a dit : ‘’L’œuvre sincère, c’est quand elle est vouée à Allâh -à Lui la Puissance et la Majesté-, et elle est conforme quand elle est accomplie suivant la Sounna.’’ »[28]

Enfin, parmi également les versets qui explicitent la conditionnalité de la sincérité pour l’acceptation des bonnes œuvres, la parole d’Allâh -Exalté soit-Il- :

﴿قُلْ إِنِّي أُمِرْتُ أَنْ أَعْبُدَ اللَّهَ مُخْلِصًا لَهُ الدِّينَ] الزّمر: 11[.

Dis : « Il m’a été ordonné d’adorer Allâh en Lui vouant sincèrement le culte﴿ Az-Zoumar (Les Groupes), v. 11.

Dans son explication de ce verset, l’Imam El Qourtobî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Il y a ici un argument de l’obligation de l’intention dans les adorations, car la sincérité en est une œuvre du cœur. C’est celle par laquelle on veut (désire) le Visage d’Allâh -Très-Haut- et non autrui. »[29]

  1. Par la sincérité, le croyant sera guidé est préservé du diable 

La sincérité est aussi un des plus grands moyens guidant le serviteur vers l’obéissance à Allâh et le préservant de l’égarement du diable. Celui-ci n’aura aucune influence sur lui pour le fasciner et le dévier de l’adoration de son Seigneur –Exalté et Très-Haut soit-Il-.

Le fait qu’Allâh guide le croyant et le préserve contre le diable est relaté dans le Qour’ên, dans quelques sourates, telles qu’El Hidjr et Sâd, dans notamment le dialogue tenu entre le Seigneur de l’univers, Allâh Tout-Puissant, et Satan, le maudit, quand ce dernier a refusé de se prosterner devant Adam -sur lui le salut-. Allâh -à Lui la Pureté- a dit :

﴿فَسَجَدَ الْمَلَائِكَةُ كُلُّهُمْ أَجْمَعُونَ * إِلَّا إِبْلِيسَ أَبَىٰ أَنْ يَكُونَ مَعَ السَّاجِدِينَ * قَالَ يَا إِبْلِيسُ مَا لَكَ أَلَّا تَكُونَ مَعَ السَّاجِدِينَ * قَالَ لَمْ أَكُنْ لِأَسْجُدَ لِبَشَرٍ خَلَقْتَهُ مِنْ صَلْصَالٍ مِنْ حَمَإٍ مَسْنُونٍ * قَالَ فَاخْرُجْ مِنْهَا فَإِنَّكَ رَجِيمٌ * وَإِنَّ عَلَيْكَ اللَّعْنَةَ إِلَىٰ يَوْمِ الدِّينِ * قَالَ رَبِّ فَأَنْظِرْنِي إِلَىٰ يَوْمِ يُبْعَثُونَ * قَالَ فَإِنَّكَ مِنَ الْمُنْظَرِينَ * إِلَىٰ يَوْمِ الْوَقْتِ الْمَعْلُومِ * قَالَ رَبِّ بِمَا أَغْوَيْتَنِي لَأُزَيِّنَنَّ لَهُمْ فِي الْأَرْضِ وَلَأُغْوِيَنَّهُمْ أَجْمَعِينَ * إِلَّا عِبَادَكَ مِنْهُمُ الْمُخْلَصِينَ ] الحجر: 30-40[.

Alors, les Anges se prosternèrent tous ensemble, excepté Iblis (Satan) qui refusa d’être avec les prosternés. Ainsi Allâh dit : « Ô Iblis, pourquoi n’es-tu pas du nombre des prosternés ? » Il dit : « Je ne puis me prosterner devant un homme que Tu as créé d’argile crissante, extraite d’une boue malléable. » Et [Allâh] dit : « Sors de là [du Paradis], car te voilà banni ! Et malédiction sur toi, jusqu’au Jour de la Rétribution ! » Il dit : « Ô mon Seigneur, donne-moi donc un délai jusqu’au jour où ils (les gens) seront ressuscités. » [Allâh] dit : « Tu es de ceux à qui ce délai est accordé, jusqu’au jour de l’instant connu [d’Allâh]. » Il dit : « Ô mon Seigneur, parce que Tu m’as induit en erreur, eh bien je leur enjoliverai la vie sur terre et les égarerai tous, à l’exception, parmi eux, de Tes serviteurs élus (sincères). » ﴿ El Hidjr, v. 30-40.

Les serviteurs sincères envers Allâh seront ainsi grâce à leur sincérité mis à l’écart de la tentation des diables. L’éminent érudit, le cheikh ‘Abd Ar-Rahmên As-Sè‘dî -qu’Allâh -Très-Haut- lui fasse miséricorde- a expliqué cet énoncé à l’exception, parmi eux, de Tes serviteurs élus (sincères). » ﴿ par ces mots : « Cela veut dire ceux que Tu as élus et choisis particulièrement pour leur sincérité, leur foi et leur confiance en Toi. »[30]           

  1. Par la sincérité, le croyant aura accompli l’ordre d’Allâh de L’adorer Seul 

Dans ce sens, Allâh -à Lui la Toute-Puissance- dit :

﴿وَمَا أُمِرُوا إِلَّا لِيَعْبُدُوا اللَّهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ وَيُقِيمُوا الصَّلَاةَ وَيُؤْتُوا الزَّكَاةَ ۚ وَذَٰلِكَ دِينُ الْقَيِّمَةِ] البيّنة: 5[.

Et il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allâh, Lui vouant le culte avec sincérité et exclusivité, d’accomplir la Salât (la prière), et d’acquitter la Zakêt (l’aumône). Et voilà la religion de droiture.﴿ El Bayyina (La Preuve), v. 5.

L’Imam El Baghawî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « Puis Il (Allâh) a mentionné ce qu’il leur a été ordonné dans leurs Livres, Il a dit Et il ne leur a été commandé﴿, c’est-à-dire ces mécréants que d’adorer Allâh Lui vouant le culte avec sincérité et exclusivité﴿, Ibn ‘Abbês a dit : « Il ne leur a été intimé dans la Thora et l’Évangile que la sincérité dans l’adoration pour Allâh et en étant unificateurs (mouhahhidîn) et hounafê’ : dévier de toutes les religions et embrasser l’islam. »[31]

  1. Par la sincérité, Allâh fera triompher la Nation 

Le Messager d’Allâh -qu’Allâh prie sur lui et le salue- a confirmé cela par sa parole :

« إنَّمَا يَنْصُرُ اللهُ هَذِهِ الْأُمَّةَ بِضَعِيفِهَا، بِدَعْوَتِهِمْ وَصَلَاتِهِمْ وَإِخْلَاصِهِمْ. »

« Allâh fera certes triompher cette Nation par ses membres faibles, par leur invocation, leur prière (salât) et leur sincérité. »[32]

  1. Par la sincérité, Allâh sauvera le croyant de la turpitude 

Cette réalité est mise en exergue par la Parole d’Allâh -à Lui la Majesté- au sujet de son Prophète Yoûçouf (Joseph) -sur lui le salut- :

﴿كَذَٰلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاءَ ۚ إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ] يوسف: 24[.

Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de nos serviteurs élus (sincères).﴿ Yoûçouf (Joseph), v. 24.

L’illustre érudit, le cheikh ‘Abd Ar-Rahmên As-Sè‘dî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « … et ce qui englobe toutes ces vertus, c’est qu’Allâh a détourné de lui le mal et la turpitude, parce qu’il est du nombre de Ses serviteurs sincères envers Lui dans leurs adorations ; ceux qu’Allâh a élus et choisis, et les a spécifiés pour Lui-Même ; Il leur a conféré des bienfaits et a détourné d’eux les nuisances, cause pour laquelle ils ont été parmi les meilleurs de ses créatures. »[33]

Enfin, j’invite nos frères et sœurs lecteurs et lectrices à méditer ces quelques paroles, ô combien véridiques ! L’illustre Imam Ibn El Qayyim -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit : « …la sincérité et l’unicité sont un arbre dans le cœur. Ses branches sont les actes. Et ses fruits sont la belle vie ici-bas et les délices perpétuels dans l’au-delà. Et, au même titre que les fruits du Paradis ne sont ni interrompus ni défendus, le fruit de l’unicité (Tewhîd), dans ce bas monde, lui aussi est ainsi. Le polythéisme, le mensonge et l’ostentation sont également un arbre dans le cœur. Mais, leur fruit dans la vie présente sont la peur, les soucis, l’anxiété, l’oppression de l’âme et l’obscurité du cœur. Tandis que leur fruit dans l’au-delà sera le zaqqoûm (arbre en Enfer dont le fruit amer et repoussant servira de nourriture aux damnés), et le châtiment éternel ; et Allâh a évoqué ces deux arbres dans la sourate Ibrâhîm (Abraham). »[34]

Que celui donc qui espère rencontrer son Seigneur, réponde à Son ordre :

﴿فَاعْبُدِ اللَّهَ مُخْلِصًا لَهُ الدِّينَ] الزّمر: 2[.

Adore donc Allâh en Lui étant sincère dans la religion !﴿ Az-Zoumar (Les Groupes), v. 2.

اللَّهُمَّ يَا وَلِيَّ الإِسْلَامِ وَأَهْلِهِ، ثَبِّتْنَا عَلَى الإِسْلَامِ حَتَّى نَلْقَاكَ بِهِ.

Ô Allâh ! Allié de l’islam et de ses partisans, raffermis-nous y jusqu’à ce que nous Te retrouvons en musulmans[35], êmîn !

Textes connexes:

La véracité, caractère des pieux réformateurs, sur: http://scienceetpratique.com/?p=3286

L’esprit chevaleresque, sur: http://scienceetpratique.com/?p=2070

L’importance de tenir sa promesse en islam, sur: http://scienceetpratique.com/?p=1320

…………………………….

[1]Voir l’Exégèse de l’Imam Ibn Kathîr au verset 110 de la sourate El Kehf (La Caverne).

[2]Rapporté par An-Nacê’î et authentifié par El Albênî dans Sahîh An-Nacê’î (2/659).

[3]Rapporté par El Boukhârî, n° 2697 et par Mouslim, n° 1718.

[4]Voir pour ces deux citations At-Tibyên fî êdêb hemelet el Qour’ên : L’éclaircissement des règles d’éthique des mémorisants du Qour’ên, l’Imam An-Nawawî, éd., 1426, Mektebet Ibn ‘Abbês, Égypte.

[5]Lire Ad-Dê’ wa-d-Dawê’ : Le mal et le remède, d’Ibn El Qayyim El Djewziyya, Dâr Ibn El Djewzî, Arabie Saoudite.

[6]Djêmi‘ el ‘ouloûm w-el hikèm : Recueil des sciences et des sagesses, d’Ibn Radjb El Hanbalî, Dâr Ibn Kathîr, 1429/2008, Damas-Beyrouth.

[7]Rapporté par El Boukhârî, n° 54, et par Mouslim, n° 155.

[8]Voir Chah Riyâd As-Sâlihîn : Explication des Jardins des vertueux, Ch. El ‘Outheymîn, vol. 1, éd., bénévole, 1431 H., Arabie Saoudite.

[9]Allusion ici est faite à l’obligation de croire d’abord, ce qui naturellement doit être l’objet de l’intention, qui, elle, se situe dans le cœur, et de prononcer les deux attestations de Foi par la suite, qui, celles-ci, seront formulées et prononcées par la langue qui est un parmi les organes du corps.

[10]Badê’i‘ El Fawê’id : Les excellentes informations, d’Ibn El Qayyim. Voir la note ci-dessous.

[11]Unanimement jugé authentique.

[12]Voir El Akhlêq wa Assiyer fî Moudêwêt An-Noufoûs : Les caractères et les conduites pour le traitement des âmes, l’Imam Ibn Hezm, Dâr El Basîra, Égypte. Voir également les dictionnaires : El Qâmoûs El Mouhît, de l’érudit et linguiste El Feyroûz Abêdî, à l’entrée el ‘adjb, éd., Dâr Ihyê’ At-Tourâth El ‘Arabî, 1424/2003, Beyrouth, Liban ; Le Hachette dictionnaire des synonymes, aux entrées fatuité et orgueil, éd., 1956, Librairie Hachette, France ; et le TLF (Trésor de la langue française), l’édition électronique, et Le petit Larousse illustré 2006 (encyclopédie), aux articles fat et fatuité, éd., Larousse, 2005, Paris, France.

[13]Rapporté dans Sahîh el Djêmi‘ d’El Albênî, n° 745.

[14]Consulter à ce sujet les travaux remarquables de l’éminent érudit Ibn ‘Outheymîn- qu’Allâh lui fasse miséricorde-. Un savant qui a consacré sa vie entière à la science religieuse pure, sur la voie des pieux prédécesseurs [Es-Sèlèf As-Sâlih]. Lire ses œuvrages dans le domaine de la croyance des Gens de la Sounna, particulièrement l’étude des Noms et Attributs [el asmê’ wa-ssifêt]. Consulter également nos traductions des livrets el ‘aqîda el wâcitiyya (la croyance d’el wâcitiyya, d’Ibn Teymiyya), et el ‘aqîda attahâwiyya (la croyance d’at-tahâwiyya, d’At-Tahâwî), qui paraîtront bientôt inchallâh aux Éditions science et pratique, Béjaia, Algérie. Cela sans ne jamais omettre de conseiller nos lecteurs de consulter notre traduction de l’épître Les plus beaux Noms d’Allâh et leurs sens, de l’érudit As-Sè’dî, qui paraîtra bientôt aux Éditions science et pratique, Béjaia, Algérie, mais qui est aussi disponible sur notre site : http://scienceetpratique.com/?p=1697

[15]Consulter Kitêb At-Ta’rîfêt : Livre des définitions, El Djourdjênî, éd, 1428, Dâr En-Nafê’is, Liban.

[16]Voir l’Exégèse du Cheikh As-Sè’dî, aux versets 39-40, sourate An-Nêzi‘êt.

[17]Pour ce grandissime thème des pieux prédécesseurs, consulter nos travaux : Définition de la salafiyya ou de la voie salafie, de l’Imam El Albênî, disponible sur : http://scienceetpratique.com/?p=189 ; Tenir fermement à la voie salafie, de l’érudit Rabî‘ El Medkhalî, disponible sur : http://scienceetpratique.com/?p=186 ; Suivre les traces des pieux prédécesseurs pour atteindre le sentier des maitres de l’humanité, d’Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad, disponible sur : http://scienceetpratique.com/?p=1382 ; et ‘Abd El Hamid Ibn Badis, un Imam de guidée, de science et de réforme, d’Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad, disponible sur : http://scienceetpratique.com/?p=554

[18]Rapporté par Mouslim, n° 213.

[19]Par différence avec les vins de ce bas monde, le Vin du Paradis ne réfère à ces derniers que par le nom. Expliquant ce verset, l’illustre Imam Ibn Kathîr -qu’Allâh lui fasse miséricorde- en fait la distinction suivante : « On fera circuler entre eux une coupe remplie à une source blanche, savoureuse à boire. Elle n’offusquera point la raison et ne les enivra pas.﴿ C’est comme Il a dit dans l’autre verset Parmi eux circuleront des garçons éternellement jeunes, avec des coupes, des aiguières et un verre [rempli] d’une liqueur de source, qui ne leur provoquera ni maux de tête ni étourdissement.﴿ El Wêqi‘a (L’Évènement), v. 17-19. Allâh a ainsi fait que le vin de l’Au-delà soit exempt des mauvaisetés qui sont dans le vin du bas monde, telles que les douleurs du crâne, les maux au ventre (qui sont el ghawl) de même que ce vin provoque entièrement la perte de la raison. Allâh a donc dit ici On fera circuler entre eux une coupe remplie à une source﴿, c’est-à-dire de Vin venant de fleuves coulants ; ils (les gens du Paradis) ne craindront point à ce qu’ils ne soient coupés ou vidés.

Mêlik a dit : « d’après Zeyd Ibn Aslem : ‘’C’est un vin blanc qui coule. Cela veut dire que sa couleur est claire, belle, et agréable. Il n’est pas comme le vin mondain, dans son aspect horrible et très mauvais, par sa rougeur, ou sa noirceur, ou sa jauneur ou son impureté, ainsi que d’autres caractères qui répulsent la nature saine’’. » Fin de citation. Voir L’exégèse d’Ibn Kathîr, au verset 45 de la sourate As-Saffêt (Les Rangés).

[20]Voir l’Exégèse de l’Imam El Quortobî au verset 40 de la sourate As-Saffêt (Les Rangés).

[21]Voir l’Exégèse de l’érudit As-Sè‘dî, au verset 22 de la sourate Ar-Ra‘d (Le Tonnerre).

[22]Rapporté par El Boukhârî, n° 2697 et par Mouslim, n° 1718.

[23]Pour ce sujet capital, lire mon article « L’extrême importance du Tewhîd et le danger du chirk », disponible sur : http://scienceetpratique.com/?p=1174

[24]Pour le sujet du suivi de la Sounna, lire ma traduction de l’excellent livre Le mérite de suivre la Sounna du Prophète, de l’honorable cheikh Pr. Mouhammed Bazmoûl, publiée par les Éditions science et pratique, Béjaia, Algérie, et également disponible en ligne sur : http://scienceetpratique.com/?p=1024

[25]Voir l’Exégèse de l’Imam Ibn Kathîr au verset 110 de la sourate El Kehf (La Caverne).

[26]Rapporté par An-Nacê’i et authentifié par El Albênî dans Sahîh An-Nacê’î (2/659).

[27]Le hadith d’An-Nou‘mên Ibn Bachîr -qu’Allâh l’agrée- qu’il a rapporté du Prophète -qu’Allâh prie sur lui et le salue- est celui-ci :

« إِنَّ الْحَلالَ بَيِّنٌ وَالْحَرَامَ بَيِّنٌ، وَبَيْنَهُمَا مُشْتَبَهَاتٌ لَا يَعْلَمُهُنَّ كَثِيرٌ مِنَّ النَّاسِ، فَمَنْ اتَّقَى الشُّبُهَاتِ، فَقَدِ اسْتَبْرَأَ لِدِينِهِ، وَعِرْضِهِ، وَمَنْ وَقَعَ فِي الشُّبُهَاتِ وَقَعَ فِي الْحَرَامِ، كَالرَّاعِي يَرْعَى حَوْلَ الحِمَى، يُوْشِكُ أَنْ يَرْتَعَ فِيهِ، أَلَا وَإِنَّ لِكُلِّ مَلِكٍ حِمًى، أَلَا وَإِنَّ حِمَى اللهِ مَحَارِمُهُ، أَلَا وَإِنَّ فِي الجَسَدِ مُضْغَهً، إِذَا صَلَحَتْ، صَلَحَ الْجَسَدُ كَلُّهُ، وَإِذَا فَسَدَتْ، فَسَدَ الْجَسَدُ كُلُّهُ، أَلَا وَهِيَ الْقَلْبُ.« 

 « Certes, le licite est évident et l’illicite est aussi évident, et entre eux se trouvent des choses ambiguës que beaucoup de gens ne connaissent pas. Ainsi celui qui s’abstient des ambiguïtés, aura sauvegardé sa religion et son honneur, et celui qui tombe dans les ambigüités, tombera dans l’illicite, tel un berger qui pâture autour du domaine (du roi), il risque de le transgresser. Sachez que chaque roi à un domaine [à ne pas franchir], et le domaine d’Allâh sont Ses interdits. Et sachez qu’il y a dans le corps une bouchée de chair, qui quand elle est bonne, tout le corps sera bon, et quand elle est mauvaise, tout le corps sera mauvais, cette bouchée de chair est le cœur. » Rapporté par El Boukhârî, n° 52, et par Mouslim, n° 1599.

[28]Djêmi‘ el ‘ouloûm w-el hikèm : Recueil des sciences et des sagesses, d’Ibn Radjb El Hanbalî, Dâr Ibn Kathîr, 1429/2008, Damas-Beyrouth.

[29]Voir l’Exégèse de l’Imam El Quortobî au verset 11 de la sourate Az-Zoumar (Les Groupes).

[30]Voir l’Exégèse de l’érudit As-Sè’dî, au verset 40 de la sourate El Hidjr.

[31]Voir l’Exégèse de l’Imam El Baghawî, verset 5 de la sourate El Bayyina (La Preuve).

[32]Recueilli dans As-Silsila AsSahîha d’El Albênî, 2/409.

[33]Voir l’Exégèse de l’érudit As-Sè’dî, au verset 24 de la sourate Yoûçouf (Joseph).

[34]Lire El Fawê’id : Les informations précieuses, Ibn El Qayyim, éd., 1428, Dâr imam Malek, Algérie.

[35]Invocation prophétique recueillie dans As-Silsila AsSahîha d’El Albênî, 3/462.