Le suivi des pieux prédécesseurs

 

Écrit en arabe et autotraduit en français par

Dr Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad

Maître de conférences en sciences du langage

Doctorat sur la terminologie islamique en langue française

Études universitaires en sciences islamiques et en traduction

Version corrigée et augmentée

 21 Ramadan 1445

31/03/2024

Certes, la Louange est à Allâh, nous Le louons, implorons Son Secours et Lui demandons le Pardon. Nous nous protégeons par Allâh contre le mal de nos propres âmes et contre les maux engendrés par nos mauvaises actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider.

Et j’atteste qu’il n’y a point d’adoré à part Allâh, Seul sans aucun associé, et j’atteste que Mouhammed est Son serviteur et Messager.

Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh comme Il mérite d’être craint et veillez à ne mourir qu’en musulmans﴿ Êl ‘Imrân (La Famille d’Imran), v. 102.

Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’hommes et de femmes ! Craignez Allâh au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens de sang. Certes, Allâh vous observe en permanence.﴿ Èn-Nicê’ (Les Femmes), v. 1.

Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh et parlez avec droiture, afin qu’Il réforme vos œuvres et absolve vos péchés. Quiconque obéit à Allâh et à Son Messager obtiendra un immense succès.﴿ El Èhzêb (Les Coalisés), v. 70-71.

Après cela : certes, la Parole la plus véridique est celle d’Allâh, et la meilleure conduite est celle de Mouhammed -Prière et Salut d’Allâh sur lui-, et les choses les plus mauvaises sont les innovations religieuses, et toute innovation religieuse est hérésie, et toute hérésie est égarement, et tout égarement est voué au Feu de l’Enfer.

Cela dit, Louange à Allâh qui nous a guidés à ceci. Nous n’aurions pas été guidés, si Allâh ne nous avait pas guidés. Il y a là quelques feuilles contenant un conseil et un rappel à mes frères et sœurs pour s’appliquer à la voie de la guidée ; et pour suivre la Sounna du Prophète, prière et salut d’Allâh sur lui, et de ses honorables compagnons, qu’Allâh les agrée.

Dans ces feuilles, il y a un appel pour emboiter le pas des pieux prédécesseurs, parmi les meilleures générations de cette Nation, qui sont celles des trois premiers siècles, auxquelles un vibrant témoignage attestant leur bienfaisance a été émis en leur faveur dans le hadith du Messager d’Allâh qui ne prononce rien sous l’effet de la passion ; ce n’est rien d’autre qu’une Révélation inspirée.﴿ Èn-Nèdjm (L’Étoile), v. 3-4.

En effet, le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, a dit, d’après la version rapportée par son vénérable compagnon ‘Abd Allâh Ibn Mès‘oûd, qu’Allâh l’agrée : « Les meilleurs gens sont ceux de ma génération (mon siècle)[1], puis ceux qui leur succèderont et ensuite ceux qui succèderont à ces derniers. »[2]; et il a aussi dit -sur lui le salut- : « Je vous ai laissés sur une voie (el mèhèdjdja) toute blanche (claire), de jour comme de nuit ; ne s’en dévie après moi qu’un homme voué à la perdition. »[3]

Le cheikh érudit Sâleh El Fewzên, qu’Allâh Très-Haut le préserve, a dit : « ‘’La blanche’’, c’est la voie ; et ‘’el mèhèdjdja’’ : c’est aussi la voie. Il s’agit de la méthode du Messager, prière et salut d’Allâh sur lui, de ses compagnons et des prédécesseurs de la Nation. C’est cela la voie et le chemin dont les dernières générations (el khalèf) sont obligées de suivre et d’emprunter, en prenant l’exemple du glorieux Modèle qui est le Messager d’Allâh -prière et salut sur lui-, ainsi que ses compagnons et les imams des musulmans. Voilà la voie. Ne la rate donc pas ! Par ailleurs, on peut faire abstraction de ce hadith par ce verset, qui est Sa Parole, Très-Haut, Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentes qui vous écartent de Sa voie.﴿El Èn’êm (Les Bestiaux), v. 153. Car, le chemin d’Allâh est un. Quant aux autres voies, elles sont nombreuses. Sur chacune, se trouve un diable qui appelle les gens vers elle, tel que cela a été stipulé par le Prophète -sur lui le salut-. Ainsi, quiconque délaisse le droit chemin (assirât el moustèqîm), tombera dans ces nombreuses sentes tortueuses, et sera dévié par les diables. D’ailleurs, c’est pourquoi nous invoquons Allâh dans la sourate El Fêtiha (L’Ouverture), dans chaque prière et qui en est aussi, cette sourate, un des piliers, en disant Guide-nous vers la voie droite.La voie de ceux que Tu as gratifiés par Tes bienfaits, non de ceux qui ont encouru Ton courroux (les juifs), ni celle des égarés (les chrétiens).﴿El Fêtiha (L’Ouverture)[4], v. 6-7. Ceux qu’Allâh a gratifiés sont les véridiques, les martyrs et les pieux Quiconque obéit à Allâh et au Messager, ceux-là seront avec ceux qu’Allâh a comblés de Ses bienfaits : les Prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là !﴿ Èn-Nicê’ (Les Femmes), v. 69 ; quant à ceux qui ont encouru le courroux d’Allâh, ce sont les juifs et leurs semblables parmi chaque savant qui ne pratique pas sa science, et ne la déploie pas aux gens. Celui-ci suit en effet la méthode des juifs soumis à la Colère divine. Car ils ont une science (religieuse), mais ne l’ont pas appliquée. Et ni celle des égarés﴿, ce sont les chrétiens qui adorent Allâh par ignorance et égarement, sans preuve et sans vérité… »[5]

Il y a donc certes dans le suivi de la voie des pieux prédécesseurs la guidée et la lumière ; comme il y a, aussi, dans l’abandon de leur chemin et de leur méthode la chute dans les sentes de la déchéance et de la dépravation. Allâh -Très-Haut soit-Il- a dit Mouhammed est le Messager d’Allâh. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d’Allâh grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Thora. Et leur image dans l’Évangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l’émerveillement des semeurs. [Allâh], par eux [les compagnons], remplit de dépit les mécréants. Allâh a promis à ceux des leurs qui ont cru et fait de bonnes œuvres, un pardon et une énorme récompense.﴿ El Fèth (La Victoire Éclatante), v. 29; et Allâh a aussi dit Les tous premiers [croyants] parmi les Émigrés[6] et les Auxiliaires[7]et ceux qui les ont suivis avec une bonne manière, Allâh les agrée, et ils L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès !﴿ Èt-Tewba (Le Repentir ou le Désaveu), v. 100. L’Agrément d’Allâh pour le serviteur étant en fait conditionné par son suivi du chemin de ceux qu’Allâh a agréés et satisfaits. Et le suiveur jouit du même jugement que le suivi. Le cheikh érudit As-Sè’dî -qu’Allâh lui fasse miséricorde- a dit en expliquant le verset précédent de la sourate At-Tewba (Le Repentir) : « Les tous premiers sont ceux qui ont devancé cette Nation et l’on précédée vers la foi, l’émigration, le combat et l’établissement de la religion parmi les Émigrés﴿, qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens, tandis qu’ils recherchaient une grâce et un agrément d’Allâh, et qu’ils portaient secours à (la cause d’) Allâh et à Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. ﴿,et﴿ parmiles Auxiliaires﴿ :qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui les préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. ﴿;et ceux qui les ont suivis avec une bonne manière ﴿: autant dans les croyances, les paroles que les œuvres. Ceux-là sont exempts de réprobation et ont tout au contraire eu l’extrême éloge et les meilleures grâces de la part d’Allâh. ﴾Allâh les agrée﴿: et Son Agrément -Très-Haut soit-Il- est plus grand que les délices du Paradis.»[8]

Que l’on recherche donc le salut et la délivrance, par le suivi des prédécesseurs ; les derniers devront être dans le sillage des premiers. Et les premiers de cette Nation sont ses Imams, du nombre des maîtres parmi les compagnons du Messager d’Allâh -prière et salut sur lui, auxquels il a attesté de leur honorabilité par son état et son dire. Le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a dit :« Je vous recommande la crainte pieuse d’Allâh et l’obéissance [au gouverneur], ne serait-ce un esclave éthiopien. Celui d’entre vous qui vivra verra une grande discorde. Méfiez-vous des innovations religieuses, car elles sont certes un égarement. Que celui d’entre vous qui assiste à cette discorde s’applique à ma Sounna et à celle des califes droits et bien-guidés. Saisissez-la fortement par vos dents !»[9] Ainsi l’égarement peut être affronté par la guidée, et la guidée est dans le suivi des gens droits et bien-guidés.

Dans ce sens, le cheikh, docteur Mouhammed ‘Oumar Bazmoul, qu’Allâh le garde, a dit : « Sa parole :  » Qu’il s’accroche à ma Sounna « , cela veut dire qu’il s’applique à ma Sounna. «  Et à la Sounna des califes droits et bien-guidés. «  Car ils n’ont pratiqué que ma Sounna. Le fait d’avoir joint sa Sounna à eux, est soit parce qu’ils la pratiquaient, soit parce qu’ils la déduisaient et la choisissaient. Sans aucun doute, la conduite des compagnons du Prophète, était la même que la sienne. Ils étaient les gens les plus attentifs à elle. Ils la pratiquaient le plus souvent et dans toute chose.

De toutes les manières, les compagnons prenaient garde à ne pas le contrarier dans les plus petites affaires. Et que dire alors des plus grandes. Et lorsqu’ils se trouvaient dans des situations où la preuve du Livre d’Allâh et de la Sounna de Son Messager leur faisait défaut, ils pratiquaient l’avis qui leur résultait après examen, recherche, consultation mutuelle et réflexion. Puis, cet avis de leur part est plus en droit d’être suivi que l’avis de quelqu’un d’autre quand la preuve manque. »[10]

Cela est effectivement la voie de notre bien-aimé Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, que ses nobles compagnons ont suivie, qu’Allâh les agrée tous. Allâh l’a envoyé en miséricorde pour l’univers. Il a enseigné ces pratiques de la guidée des premiers et y a invité ses compagnons et sa Nation toute entière. L’objectif étant le parachèvement de la religion d’Allâh, l’établissement de la preuve contre les opposants et l’éclairement de la voie à suivre.

Cela étant, il n’y a pas de doute que la prédication prônée suivant sa méthode, vers son chemin, est la fonction des savants et des prédicateurs de la Sounna, qui sont dans le sillage des pieux prédécesseurs. Leur sillon pour une telle immense entreprise est tracé dans le Livre d’Allâh : Dis : « Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allâh, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Allah ! Et je ne suis point du nombre des associateurs.﴿ Yoûçouf (Joseph), v. 108 ; et le but est toujours le même. Celui-ci est fixé depuis le début de la chaine des Prophètes, et sera incessamment ciblé jusqu’à la venue de l’Heure. Il s’agit de la réforme ; reformer ce que les gens ont corrompu dans les affaires religieuses et mondaines : Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réussite ne dépend que d’Allâh. En Lui je place ma confiance, et c’est vers Lui que je reviens repentant.﴿ Hoûd. v. 88. Et c’est également cette même voie qu’a empruntée le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et les salue, ainsi que ses compagnons, qu’Allâh les agrée, et tous ceux qui les ont suivis de la meilleure manière jusqu’au Jour dernier.

Sous ce même rapport, l’Imam de la Maison de l’Hégire, l’imam Mêlik Ibn Ans, qu’Allâh l’agrée et lui fasse miséricorde, a statué un jour en disant : « Rien ne réformera les dernières générations de cette Nation si ce n’est par ce qui a réformé les premières. Et ce qui ne faisait pas partie de la religion à cette époque-là, ne pourra pas l’être à cette époque-ci. »[11]

Dans son insigne allocution diffusée par la Radio Dar el idhê‘a à Bagdad, l’éminent érudit Mouhammed El Bèchîr El Ibrâhîmî, qu’Allâh lui fasse miséricorde, ayant cité cette parole de l’Imam Mêlik, l’a commentée en disant : « Il s’agit là d’une phrase qui, même si elle n’est pas une parole prophétique, elle est quand même marquée d’une empreinte de la Prophétie, pourvue d’un aspect provenant de son esprit et d’une lueur que sa splendeur fait miroiter. La Nation désignée dans cette citation est celle de Mouhammed, qu’Allâh prie sur lui et le salue. La piété de Cette Nation est chose que les proverbes ont illustrée. Les preuves l’ont aussi démontrée, et les chroniques l’ont éternisée. Elle est tout également confirmée autant par l’approbateur que l’opposant ! Elle est constamment citée aussi bien par celui qui en est satisfait que par celui qui en est courroucé. Boire, la terre ainsi que le ciel l’ont inscrite. Si la terre pouvait parler, elle dirait certes qu’elle n’a jamais connu, depuis qu’Allâh l’a façonnée, une nation plus conforme et appliquée à la vérité que les premières générations de cette Nation ; qu’elle n’a jamais vu une communauté parmi les enfants d’Adam ayant uni, dans le bien, le fond de son âme avec son apparence, comme l’ont fait les premières générations de cette Nation ; qu’elle n’a point été témoin d’un peuple ayant commencé à pratiquer la justice sur soi-même et la bienfaisance sur autrui, comme l’ont fait les premières générations de cette Nation ; qu’elle n’a jamais pris connaissance d’un exemple authentique de l’humanité parfaite, depuis qu’Allâh a fait descendre Adam sur elle et l’a remplie par sa progéniture, si ce n’est celui des prédécesseurs de cette Nation. La terre n’a en aucun cas témoigné pour une nation qui ait unifié Allâh et soit ainsi devenue unie dans ses forces, dans le bien, avant la première classe de cette Nation. »[12]

Par ailleurs, le Prophète, sur lui la prière et le salut, faisant l’éloge de ces gens qui suivent sa Sounna, n’innovent rien dans la religion et se réfèrent dans la religion aux compagnons parmi les Mouhêdjiroûn (Émigrés) et les Ansâr (Auxiliaires), a informé :« Un groupe de ma Nation persistera à être triomphant dans la vérité. Ceux qui l’abandonnent ne lui nuiront point, et ce jusqu’à ce que l’Ordre d’Allâh (l’Heure) vienne, alors qu’il demeure inchangé. »[13]

En outre, dans sa réponse à une question qu’il lui a été adressée, le Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas d’Arabie Saoudite, sous la Présidence de son Éminence, le cheikh Mouhammed Ibn Ibrâhîm Êl Èch-Cheikh, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a précisé, après avoir mentionné la question qui est celle-ci: « J’ai pris connaissance d’un honorable hadith, que le cheikh de l’islam Mouhammed Ibn ‘Abd El Wèhhêb avait mentionné dans son livre Abrégé de la biographie du Messager, qu’Allâh prie sur lui et le salue : ‘’Cette Nation se divisera en soixante-treize groupes ; seront tous voués au Feu excepté un’’; [et le questionneur veut ici une explication du sujet à propos duquel l’imam Mouhammed Ibn ‘Abd El Wahhêb a dit dans son livre précité :’’ Ce sujet en est un des plus importants, celui qui le comprend, est donc un fèqîh (c’est-à-dire, qu’il a bien compris la religion) ; et celui qui le met en œuvre est alors (le) musulman’’. Puisse Allâh, le Généreux et Bienfaiteur, nous faire grâce de le comprendre et de le mettre en œuvre !’’ le même questionneur souhaiterait aussi lui répondre aux questions suivantes qui tournent autour du hadith susmentionné, et que voici :

  1. Qui est le groupe sauvé désigné dans le hadith ?
  2. Les autres groupes hormis les Gens du Hadith (…) entrent-ils dans les soixante-douze groupes dont le Noble Messager a stipulé qu’ils seront voués au Feu de l’enfer ?
  3. Si ces groupes seront voués à l’enfer, excepté un, comment les autorisez-vous alors à visiter la Maison-Sacrée d’Allâh ? Le grand Imam, était-il en erreur, ou est-ce bien vous qui avez dévié du droit chemin ?»

La réponse à cette question a été donc mise comme suit :

Premièrement : Ce que l’Imam, cheikh Mouhammed Ibn ‘Abd El Wèhhêb, a cité dans L’abrégé de la biographie, est la partie d’un hadith authentique célèbre (mach-hoûr), qui est rapporté par les auteurs des Sounèn et des Mècênîd, tel Aboû Dêwoûd, Èn-Nècê’î, Èt-Tirmidhî et autres rapporteurs, et par diverses formules dont celle-ci : « Les juifs se sont divisés en soixante et onze groupes, seront tous dans le Feu excepté un ; et les chrétiens se sont divisés en soixante-douze groupes, seront tous dans le Feu hormis un ; et cette Nation se divisera en soixante-treize groupes, seront tous dans le Feu hormis un. » Et dans une autre version : « […se divisera] en soixante-treize factions (ou obédiences). » Aussi, dans une autre version : « Ils (les compagnons) ont dit :’’Ô Messager d’Allâh !Qui est le groupe sauvé ?’’ Il dit :’’ C’est celui qui suivra ce que moi et mes compagnons suivons aujourd’hui’’.» Et il a dit dans une autre version : « C’est El Djèmê‘a ; la Main d’Allâh est sur El Djèmê‘a. » [14]

Deuxièmement :Le Groupe sauvé a été désigné avec ses traits et ses caractéristiques par le Messager d’Allâh Mouhammed, prière et salut d’Allâh sur lui, dans quelques versions du hadith précédent, et ce dans sa réponse à la question de ses compagnons: « Qui est le groupe sauvé ? »Il a alors dit : « Ce sont ceux qui suivront ce que moi et mes compagnons suivons aujourd’hui. »Et il a dit dans une autre version: « C’est El Djèmê‘a (la communauté ou le groupe réuni autour de la Vérité), la Main d’Allâh est sur El Djèmê‘a. »[15] Il l’a ainsi décrit, ce Groupe, comme étant celui qui se conduit, dans sa croyance, ses paroles, ses œuvres et son comportement conformément à l’état du Prophète Mouhammed, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et à celui de ses compagnons, qu’Allâh les agrée. Ce groupe emprunte la Voie du Livre et de la Sounna dans tout ce qu’il fait ou délaisse. Il s’applique au chemin de la communauté musulmane, qui sont les compagnons, qu’Allâh les agrée, qui n’avaient aucun chef (litt., homme suivi) hormis le Messager d’Allâh, qu’Allâh prie sur lui et le salue, qui ne prononce rien sous l’effet de la passion, mais c’est seulement une Révélation inspirée. De ce fait, tout musulman qui suit le Livre et la Sounna, que celle-ci soit orale ou pratique[16] ainsi que le consensus de la Nation, et qu’il ne soit pas entraîné par les conjectures mensongères, les passions déviatrices et les interprétations nulles, que la langue arabe réfute, qui est la langue du Messager d’Allâh, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et avec laquelle le Noble Qour’ên est descendu, et que ces conjectures ne soient aussi pas réfutées par les fondements de la charia islamique fait en effet partie du Groupe sauvé, des Gens de la Sounna et du Groupe.

Troisièmement : Quant à celui qui prend sa passion pour sa propre divinité, s’oppose au Livre et à la Sounna authentique avec son opinion ou celle de son imam ou avec la parole de son homme suivi (chef), par fanatisme et chauvinisme; ou qu’il interprète les Textes du Livre et de la Sounna d’une manière que la langue arabe n’admet pas et que les fondements de la charia islamique rejettent, ce qui l’amène à être hors norme du Groupe (éloigné du Groupe); dans un pareil cas, ce dernier fera alors partie des soixante-douze sectes dont le Messager infaillible Mouhammed, qu’Allâh prie sur lui et le salue, a annoncé qu’elles seront toutes dans le Feu (de l’Enfer). Et donc, la dominante identifiant ces sectes est le fait de se séparer du Livre, de la Sounna et du consensus, sans interprétation qui s’accorderait avec la langue du Qour’ên et les fondements de la charia, laquelle interprétation dont l’auteur sera excusé pour son erreur.

Quatrièmement : Le sujet que l’Imam de la dè‘wa (prédication) : Mouhammed Ibn ‘Abd El Wahhêb a cité, tout en indiquant qu’il en est un des plus importants, que celui qui l’aura compris aura compris la religion, et que celui qui l’aura mis en œuvre sera un musulman, ce sujet consiste en ce qui venait d’être clarifié dans la deuxième partie de cette réponse. C’est-à-dire, que le Groupe sauvé se distingue par les caractéristiques que lui a attribué le Prophète Mouhammed, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et que les autres groupes en sont à l’opposé. Ainsi celui qui distingue le Groupe sauvé du groupe voué à la perdition suivant la distinction faite par le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et comprend la différence entre le Groupe sauvé et les groupes perdus selon sa clarification (sur lui le salut), aura alors compris la religion et distingué entre le Groupe auquel il lui est obligé de teniret ceux qu’il devra éviter et fuir comme on fuirait un lion[17]. Par là, quiconque tient à réaliser cette correcte compréhension dans la pratique, et s’applique à suivre le Groupe de la guidée et de la vérité ainsi que son chef (gouverneur), sera alors un musulman. Car la description du Groupe sauvé lui correspond, tant dans la science, la croyance, les paroles que les œuvres.

Sans aucun doute, ceci fait partie des sujets extrêmement importants dont l’intérêt et le bienfait sont grandissimes. Qu’Allâh accorde Sa miséricorde à l’Imam le cheikh Mouhammed Ibn ‘Abd El Wahhêb, l’homme de clairvoyance accrue et de la fine compréhension des Textes de la religion et de leurs visées, car il a particulièrement attiré l’attention sur ce qui importe aux musulmans concernant leur religion, parfois par simple allusion, comme c’en est le cas ici, et quelquefois en faisant recours à l’expression claire et l’explication, tel que le montrent beaucoup de ses ouvrages.

Cinquièmement : Le Messager d’Allâh, qu’Allâh prie sur lui et le salue, n’a pas conçu que les noms par lesquels les sectes qui s’affilient à l’islam sont connues soient des signes identifiant les soixante-douze groupes, et ne sont d’ailleurs ni un titre dont les uns se distingueraient des autres ; mais il a établi que leur dominante soit de se séparer du Livre, de la Sounna et du consensus des califes bien-guidés et du reste des compagnons, qu’Allâh les agrée tous, seulement par simple suivisme de leur conjecture et de ce à quoi leurs âmes aspirent, par profération de discours au sujet d’Allâh sans science et sous l’effet de l’esprit de fanatisme envers leur chef suivi en dehors du Messager d’Allâh, qu’Allâh prie sur lui et le salue, tout en manifestant haine et amour pour cette cause[18]. Comme il a également (sur lui le salut) conçu une devise pour le Groupe sauvé, qui est de suivre le Livre et la Sounna et de tenir au Groupe des musulmans, tout en préférant cela à ses propres compréhensions, ses conjectures et ses passions. Sa passion suit ce que la charia islamique a instauré, et c’est dans cela qu’il s’allie aux autres et éprouve sa haine (contre ses opposants). Ainsi, quiconque fixe une norme pour évaluer les groupes hormis la clarification faite par le Messager d’Allâh, sur lui la prière et le salut, et avec laquelle il identifiera les sectes et distinguera le Groupe sauvé des groupes perdus, aura donc parlé sans science et jugé au sujet des groupes sans clairvoyance, ce qui l’amènera de ce fait à causer une injustice à lui-même et aux groupes s’affiliant à l’islam. En revanche, celui qui revient à la démonstration du Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, dans la distinction du Groupe sauvé des autres groupes voués à la perdition sera alors juste dans son jugement, de même qu’il saura que les groupes de la Nation sont de différents degrés. Il y a parmi eux ceux qui sont des plus attentifs à suivre la charia et s’y soumettre, comme ils sont également des gens les plus éloignés d’innover dans la religion et de falsifier ses Textes, de lui ajouter des éléments ou d’en retirer d’autres. Ceux-ci sont certes les gens ayant le plus de chance de faire partie du Groupe sauvé. En fait, les savants du hadith et les Imams du fiqh (jurisprudence islamique) du Livre et de la Sounna, il y a parmi eux celui qui est apte à pratiquer l’idjtihêd (effort religieux d’interprétation scientifique), qui est attentif à la charia et s’y soumet, excepté qu’il lui arrive peut-être d’interpréter quelques-uns de ses Textes en faisant erreur, tout en étant excusé de l’avoir faite, du fait qu’elle est émise dans une affaire qui est sujette à l’idjtihêd. Aussi, il y a parmi eux celui qui nie quelques Textes de la charia, soit parce qu’il est néophyte (en islam), soit parce qu’il a grandi sur les confins des pays musulmans, et que le(s) Texte(s) qu’il a nié(s) ne lui (est) sont pas parvenu(s). Aussi il y a d’entre eux qui commet un péché ou innove une hérésie, mais qui ne le met pas pour autant hors du cercle de l’islam. Il est un croyant obéissant à Allâh grâce à ce qu’il y a en lui comme actes d’obéissance, et fautif à cause de ce qu’il a commis comme désobéissance et innové comme hérésies, il est ainsi sous la Volonté d’Allâh, Allâh lui pardonnera s’Il le veut, ou le châtiera s’Il le veut. Allâh, Très-Haut, a dit : ﴾Certes Allâh ne pardonne pas qu’on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut.﴿ Èn-Nicê’ (Les Femmes), v. 48. Et Il a dit également d’autres ont reconnu leurs péchés, ils ont mêlé de bonnes actions à d’autres mauvaises. Il se peut qu’Allâh accueille leur repentir.﴿ Èt-Tewba (Le repentir ou le Désaveu), v. 102. Ceux-là ne sont pas mécréants à cause de leurs fausses interprétations, ni à cause de leur négation des Textes, ils sont plutôt excusés et inclus au nombre du Groupe sauvé, tout en étant en deçà de la première catégorie. En outre, il est aussi parmi eux certains qui ont nié un sujet (ou un Texte) notoire de la religion, après que celui-ci leur ait été évident, et ont suivi leur passion sans aucune guidée venant d’Allâh, ou qui ont interprété quelques Textes de la charia de manière à s’en éloigner et en divergeant avec [les savants] du Groupe des musulmans qui les ont précédés. Or, quand la vérité leur a été démontrée par des tiers, et lorsque la preuve a été appliquée contre eux à travers les controverses et autres, ils ne sont point revenus sur leurs positions (ne les ont pas abdiquées) : ceux-là sont des mécréants ayant apostasié l’islam, même s’ils prétendent être des musulmans et s’efforcent à appeler à l’islam suivant leur croyance et leur méthode, tels que la secte des qadianis ahmadis qui nie la clôture de la Prophétie par l’envoi de Mouhammed, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et prétend que Ghoulêm Ahmed El Qadyênî[19] est un Prophète et Messager d’Allâh, ou qu’il est le Messie ‘Îcê (Jésus) fils de Marie, ou que l’âme de Mouhammed ou de ‘Îcê s’est incarnée dans son corps, qu’il a ainsi eu le même statut de Prophétie et de Message qu’eux!

Sixièmement : Les Gens de la Sounna et du Groupe ont des bases fondées sur des preuves ; ils bâtissent sur elles les ramifications et s’y réfèrent dans leur argumentation concernant les sujets partiels, et aussi dans l’application des jugements, que ce soit sur eux-mêmes ou sur autrui.  Parmi ces bases est la conception selon laquelle la Foi consiste dans les paroles, les actes et la croyance ; elle augmente avec l’obéissance et diminue avec la désobéissance. Ainsi plus le musulman fait davantage d’œuvres d’obéissance, plus sa foi accroit ; et, en contrepartie, à chaque fois qu’il les néglige ou qu’il commet un péché, sans pour autant parvenir à la mécréance franche, sa foi diminue. La foi, chez les Gens de la Sounna, est constituée de degrés, et le Groupe sauvé est composé de divers niveaux superposés, en fonction des arguments, des paroles et des œuvres qu’ils accomplissent.

Fait également partie de ces bases, le fait qu’ils n’imputent le jugement de mécréance à aucun individu de façon propre ni personnellement à un groupe faisant partie des gens de la Qibla. Bien au contraire, ils se gênent de le faire, eu égard de la réprobation du Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, à l’encontre d’Oucêma Ibn Zeyd Ibn Hêritha qui tua un jour un homme parmi les mécréants après que celui-ci ait prononcé l’attestation de foi : « lê ilêha illa-L-lâh (Nul n’est digne d’être adoré hormis Allâh). » De ce fait, le Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, n’a pas accepté l’excuse d’Oucêma justifiant son meurtre en disant que l’homme n’a dit l’Attestation que pour se protéger et s’auto-défendre ; mais il lui a plutôt dit : « As-tu ouvert son cœur pour savoir s’il l’avait dite ou non ! » C’est-à-dire, s’il l’avait prononcée sincèrement ou non.

Cela, (le jugement de mécréance à ne pas imputer à quelqu’un) à l’exception d’avoir commis un acte qui sera une mécréance claire, tel que de nier une chose de la religion connue de façon nécessaire (notoire), ou de diverger avec un sujet dont le consensus en est tranché et d’interpréter des Textes francs, n’admettant pas d’interprétation, et sans avoir en plus rétracté sa position après que la démonstration en soit établie.

En fait, l’Imam de la dè‘wa, Mouhammed Ibn ‘Abd El Wahhêb, qu’Allâh lui fasse miséricorde, s’est appliqué à la Voie des Gens de la Sounna et du Groupe et s’est conduit conformément à leurs fondements (ou bases), il n’a ainsi jugé mécréant de façon propre aucun individu ni groupe appartenant aux Gens de la Qibla, ayant fait un péché, une interprétation ou une hérésie, sauf si l’argument prouvant la mécréance découlant d’un tel acte en est établi, et que la transmission et la clarification de cet argument soient accomplies envers la personne ou le groupe en question.

De même, le gouvernement saoudien, qu’Allâh l’assiste et lui accorde Son succès, ne diverge pas en cela dans son traitement avec ses sujets (citoyens) et leur gouvernance, ni tout aussi dans son positionnement envers les musulmans des autres États, notamment ceux qui viennent visiter la Sacrée Maison d’Allâh pour accomplir l’adoration du Hedjdj[20] ou de la ‘Oumra. Le gouvernement a en effet une bonne opinion envers les musulmans. Il les considère tels des frères dans la religion. Il s’entraide avec eux dans tout ce qui les consolide, préserve leurs droits et leur restitue ce qui pourrait leur être enlevé. Il souhaite également la bienvenue à ceux qui viennent lui rendre visite, et accomplit de la meilleure manière ce qui est à même de leur faciliter la pratique de leur adoration ou leur mission, et avec affection et soin. Connaît tout cela quiconque ayant eu l’occasion d’examiner l’état de ce gouvernement, et ayant pris connaissance des affaires qu’il réalise, des efforts qu’il déploie et des biens qu’il dépense dans le but d’améliorer de façon générale la situation des musulmans et de garantir le confort aux pèlerins venant à la Maison Sacrée d’Allâh.

C’est pourquoi il autorise aux différents groupes musulmans à visiter la Mison Sacrée d’Allâh, sans ne jamais fouiner dans ce qui est caché de leurs croyances, prenant ainsi en compte ce qui est apparent et sans ne chercher dans leur for intérieur, et c’est Allâh Seul qui se charge des pensées intimes. Toutefois quand la mécréance d’une personne ou d’un groupe est évidente au gouvernement, tel que l’est le Qadianisme par exemple, et que ceci soit confirmé auprès des savants experts (recenseurs) des États musulmans, dans ce cas, ce gouvernement ne pourra faire que d’empêcher celui-là dont la mécréance et l’apostasie sont attestées d’accomplir le hedjdj ou la ‘oumra, et ce en guise de protection de la Sacrée Maison d’Allâh, et afin qu’elle ne soit pas approchée par quelqu’un portant de l’impureté dans le cœur ; en mettant en œuvre la Parole d’Allâh, Très-Haut : Ô vous qui avez cru ! Les associateurs ne sont qu’impureté : qu’ils ne s’approchent plus de la Maison sacrée après cette année-ci.﴿ Èt-Tewba (Le Repentir ou le Désaveu), v. 28 ; ainsi que Sa Parole : et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debout et pour ceux qui s’inclinent et se prosternent.﴿ El Hedjdj (Le Pèlerinage), v. 26.

Partant de ce qui précède, s’éclaircit l’importance de ce sujet majeur évoqué par l’Imam de la dè‘wa à son époque, Mouhammed Ibn ‘Abd El Wahhêb, et dont nous avons reçu la demande d’éclaircir dans la question. De plus, il est également mis en évidence que cet Imam, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a emprunté la Voie saine, du fait qu’il a tenu aux bases (ou fondements) des Gens de la Sounna et du Groupe. Et qu’aussi, le gouvernement saoudien, dans son comportement avec les musulmans dans le monde, ne s’est point dévié de la Voie droite. Bien au contraire, il s’est, lui également, appliqué aux fondements des Gens de la Sounna et du Groupe, tel que l’avait fait l’Imam de la dè‘wa. Il considère ainsi les musulmans selon leur apparence, ne fouille pas dans leurs cœurs et tolère ceux dont la réalité est dissimulée, mais se comporte durement avec celui qui manifeste son crime et persiste dans son apostasie, après même des controverses qui se seraient suivies et des éclairements successifs. Et c’est Allâh Seul qui accorde la réussite. Et qu’Allâh prie sur notre Prophète Mouhammed, sa famille et ses compagnons et les salue ! »[21]

Enfin, le cheikh érudit Rabî’ Ibn Hêdî El Medkhalî -qu’Allâh le préserve- a dit : « La religion est complète. Nous n’avons pas besoin d’opinions et d’idées provenant de ‘importe quelle direction ou groupe que ce soit. Car la religion est parfaite[22] dans le Livre d’Allâh, dans la Sounna du Messager d’Allâh -sur lui la prière et le salut-, et dans le fiqh (la jurisprudence islamique) de ces nobles prédécesseurs qui ont compris pertinemment le Livre d’Allâh et la Sounna de Son Messager -salut sur lui-, tant en croyance et en adoration.

Saisissons fortement donc cette Voie salafie que nous venons de vous mentionner. Car elle est la Vérité. Elle est la Voie du Groupe triomphant dont le Messager d’Allâh -prière et salut sur lui- a informé qu’il est dans la Vérité[23], qu’il le restera ; elle est la Voie du Groupe salutaire (ou sauvé), qui est tout aussi le groupe triomphant, auquel le Prophète -prière et salut d’Allâh sur lui- a fait référence lorsqu’il a cité la division de la Nation[24]. En effet, Allâh a confirmé cette nouvelle, car la Nation s’est réellement divisée, mais il reste ce groupe des Gens du Hadith, qui, même les Gens de l’Hérésie, après les Gens de la Sounna, ont témoigné en sa faveur, que ses partisans sont eux les gens de Vérité, que ce sont eux le Groupe Triomphant et que ce sont eux le Groupe Salutaire, lequel Groupe Ibn Teymiyya et Ibn ‘Abd El Wahhêb -qu’Allâh les agrée- ont suivi ses traces.

En vérité, nous vivons dans le bien à l’ombre de cette bénie prédication. Nous nous illuminons par ses lumières, non seulement dans ce pays[25], mais dans le monde entier. Si ce n’était les obstacles qui l’entravent, dressés par les ennemis d’Allâh et par les partisans des hérésies, vous aurez certainement vu actuellement le monde musulman entièrement illuminé par cette prédication bénie. Celle-ci a effectivement commencé à se propager et se répandre dans le monde. Mais les gens d’hérésie et de mécréance ont conspiré l’arrêt de cette expansion et de ce puissant mouvement. Ils ont fomenté des stratagèmes afin de mettre fin à cette prédication. Vous devez prendre conscience de ces conspirations et ces complots entremis contre cette prédication, dont le développement, la progression et le déploiement de ses lumières ne peuvent rester inaperçus de ses ennemis. Les partisans des hérésies et les gens d’égarement ne peuvent dormir alors que cette prédication progresse. Que ces hérésies et cet égarement consistent dans la mécréance, l’esprit de parti, le soufisme, le chiisme ou dans toute autre forme d’égarement. Ils ne peuvent s’apaiser ni être tranquilles alors que cette prédication islamique salafie de vérité se propage sur la terre. C’est pourquoi ils ont tissé des complots contre elle.

Soyez donc attentifs ô les jeunes ! Et accrochez-vous tous au Lien d’Allâh tel qu’Allâh vous l’a ordonné. Prenez garde à la division. Rompez toute trace de cette division et éradiquez toutes ses causes, qu’elles soient dues à la passion, au fanatisme ou à toute autre chose… »[26]

En définitive, nous demandons à Allâh, Béni et Très-Haut, de nous accorder la compréhension de Sa religion et la pratique de la Sounna de Son Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, et celle de ses califes bien-guidés, de nous faciliter le suivi des pieux prédécesseurs et d’inviter les gens à les suivre avec clairvoyance et guidée, tout en gardant à l’esprit le hadith du Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue : « L’homme le plus aimé par Allâh, est celui qui est plus profitable pour les gens. »[27], ainsi que sa parole : « Il y a certes parmi les gens ceux qui sont des clés pour ouvrir [les portes] du bien et fermer celles du mal ; et il y a parmi les gens ceux qui sont des clés pour ouvrir [les portes] du mal et fermer celles du bien. Bonheur alors à celui dont Allâh a mis les clés du bien dans ses mains, et malheur à celui dont Allâh a mis les clés du mal dans ses mains ! »[28]; et nous Le prions également, Exalté et Très-Haut, de nous raffermir dans toutes ces visées jusqu’à la mort, êmîn ! Et, notre dernière invocation est Louange à Allâh, le Seigneur de l’univers !﴿ Et qu’Allâh prie sur notre Prophète Mouhammed, sa famille ainsi que ses compagnons et les salue abondamment !

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[1] L’Imam Èn-Nèwèwî, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « L’avis le plus correct est que la génération (ou le siècle) du Prophète, qu’Allâh prie sur lui et le salue, est celle des compagnons, la deuxième est celle des têbi’în (successeurs) et la troisième est celle de ceux qui ont succédé aux têbi’în. » Cf. Explication d’Èn-Nèwèwî du Sahîh (Authentique) de Mouslim, vol. 16, p. 96, hadith, n° 2533. Quant au terme siècle, sa définition étymologique désigne entres autres sens celui de « génération ». Voyez Dictionnaire étymologique de la langue d’Auguste Brachet, entrée : siècle, Bibliothèque d’éducation, 9ème éd., 1873, p. 496 ; et le TLF (Trésor de la langue française).

[2] Hadith rapporté par El Boukhârî, n°2652 ; et par Mouslim, n°2533.

[3] Hadith rapporté par Ibn Mêdja, et est authentiqué par El Elbênî dans L’authentique des Sounèn d’Ibn Mêdja, n°43.

[4] Pour la traduction des sens de cette sourate (el Fêtiha : L’Ouverture), voyez : https://scienceetpratique.com/la-sourate-1-el-fetiha-louverture/

[5] Texte disponible sur le site officiel de son Éminence, sur : http://alfawzan.af.org.sa/node/15554

[6] Les Émigrés, les Mouhêdjiroûn en arabe, sont les compagnons mecquois qui ont émigré avec le Prophète -sur lui le salut- à Médine.

[7] Les Auxiliaires sont les compagnons autochtones de Médine qui ont accueilli le Prophète et les Mouhêdjirîns.

[8] Teycîr el karîm Ar-Rahmên fî tefcîr kèlêm el Mènnên (La facilité du Généreux, le Tout-Miséricordieux dans l’exégèse de la Parole du Bienfaisant) de l’érudit As-Sè’dî, -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, p. 389.

[9] Rapporté par Èt-Tirmidhî et Aboû Dêwoûd, et est authentiqué par El Elbênî dans L’authentique d’Èt-Tirmidhî, n°2676.

[10] Le mérite de suivre la Sounna du Prophète, prière et salut d’Allâh sur lui, du cheikh, Dr Mouhammed ‘Oumar Bazmoul, trad., d’Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad, éd. Science et pratique, Bejaia, Algérie, p.29. Une version numérique en est disponible sur : https://scienceetpratique.com/le-merite-de-suivre-la-sounna-du-prophete/

[11] Parole rapportée par El Qâdî ‘Iyâd, dans son livre Èch-Chfê’ (La guérison), vol. 2, pp. 87-88.

[12] Allocution de son Éminence accordée à la Radio Dârel idhê‘a, à Bagdad, et publiée par la revue El Baçâ’ir, le 20 février 1953. Cette élocution est incluse dans son entièreté dans l’ouvrage Êthâr El Ibrâhîmî, vol. 4, pp. 93-95.

[13] Hadith rapporté par Mouslim, n°1920.

[14] NDT. El Moubêrakfoûrî, qu’Allâh lui fasse miséricorde, a dit : « ‘’ la Main d’Allâh est sur El Djèmê‘a’’, c’est-à-dire Sa protection et Sa sauvegarde pour eux. Autrement, la communauté musulmane est sous la protection d’Allâh ; demeurez-y alors en restant avec eux et ne les quittez pas. » Touhfèt el èhwèdhî bichèrhi djêmi‘ Èt-Tirmidhî (Le présent du perspicace offert en commentant le recueil du Tirmidhî), vol. 6, p. 324.

[15] L’ordre prophétique de ne pas quitter le groupement de la communauté musulmane est enjoint dans plusieurs hadiths authentiques, dont celui-là rapporté par ‘Oumar Ibn El Khattâb, qu’Allâh l’agrée, et qui est recueilli par Èt-Tirmidhî et authentiqué par El Elbênî dans L’authentique d’Èt-Tirmidhî, n°2165 : « Tenez-vous à la communauté et prenez garde à la division ! Car, le diable est certes en compagnie de celui qui est seul et est plus loin de ceux qui sont à deux. Et, celui qui désire être au milieu du Paradis, qu’il s’applique alors à la communauté… ». En outre, l’érudit Sâleh El Fewzên, qu’Allâh le préserve, a dit dans son explication du hadith : « Et tenez-vous à la communauté (El Djèmê‘a), car, certes, la main d’Allâh est sur la communauté ! » : « Je veux dire : la communauté des musulmans ainsi que leur gouverneur ; appliquez-vous à la communauté musulmane et son gouverneur, notamment en ces jours, tel que vous le savez, ces jours de troubles choquants ; tenez fermement à votre communauté et votre gouverneur, et empruntez votre chemin vers le bien et ne tournez ni à gauche et ni à droite (…) Occupez-vous de ce qui vous est important et réformera votre religion et votre vie d’ici-bas. » Séquence audio intitulée « Tenir à la communauté des musulmans et son gouverneur », disponible sur le site de son Éminence à l’adresse : https://www.alfawzan.af.org.sa/ar/node/17028

[16] NDT. Voyez ces deux catégories de la Sounna dans notre traduction Le mérite de suivre la Sounna du Prophète, sur : https://scienceetpratique.com/le-merite-de-suivre-la-sounna-du-prophete/ par son Éminence, le cheikh Docteur Mouhammed ‘Oumar Bazmoul.

[17] NDT. Fuir le lion est une expression idiomatique arabe signifiant se sauver de toute ses forces d’un danger…

[18] NDT. Manifester haine et amour pour cette cause, c’est-à-dire qu’ils haïssent ceux qui les opposent dans leur conduite et aiment ceux qui en sont d’avis avec eux. 

[19] Ghoulêm Ahmed El Qadyênî est le gourou de cette secte indienne.

[20] NDT. Lire à ce sujet notre article « Le hedjdj, immense signe de la miséricorde divine », sur : https://scienceetpratique.com/le-hedjdj-immense-signe-de-la-misericorde-divine/

[21] Consulter le site du Comité Permanent sur la toile, à l’adresse : http://www.alifta.net/fatawa/fatawaDetails.aspx?BookID=3&View=Page&PageNo=1&PageID=598

[22] Pour ce sujet, lire notre traduction L’islam, une religion parfaite, un brillant livre de l’éminent érudit Mouhammed El Amîn Ach-Chanqîtî -qu’Allâh lui fasse miséricorde-, trad. d’Aboû Fahîma ‘Abd Ar-Rahmên Ayad, éd. Science et pratique, Béjaia, Algérie.

[23] Allusion ici est faite au hadith « Un groupe de ma Nation persistera toujours à pratiquer la religion d’Allâh. Ceux qui les abandonnent et s’opposent à eux ne leur nuiront point ; ils y persisteront jusqu’à ce que vienne l’ordre d’Allâh (l’Heure), alors qu’ils seront toujours au-dessus des gens. » Rapporté par Ahmed vol. 4, p. 101, n° 17056 ; et par El Boukhârî, dans les vertus, n° 3641 ; et par Mouslim, et cette formule est la sienne, dans L’émirat, n°1037, d’après le hadith de Mou’êwiya, qu’Allâh l’agrée.

[24] Allusion est ici faite au hadith :« Ma Nation se divisera certes en soixante-treize groupes. Seront tous voués au Feu excepté un. Ils (les compagnons) dirent : Qui est-il, ô Messager d’Allâh ? Il dit : C’est celui qui suivra ce que moi et mes compagnons suivons. » Et dans une autre version, il a dit « C’est el Djèmê’a (la communauté ou le groupe réuni autour de la vérité). » Rapporté par l’imam Ahmed vol. 2, p. 332, et vol. 3, p. 145 ; et par Ad-Dêramî dans As-sounan vol. 2, p. 241, n° 2552 ; et par Aboû Dêwoud, dans As-sounna, n° 4597 et 4596 ; et par At-Tirmidhî dans La foi, n° 2642, qui a dit que c’est un hadith dont la chaîne narrative est bonne ; et par Ibn Mêdja dans Les dissensions, n° 3992, 3991 et 3993 ; et par El Hêkim dans El Moustedrak (1/128).

[25] Le déictique ce renvoie ici à l’Arabie Saoudite -qu’Allâh la protège-.

[26] Tenir fermement à la Voie salafie, de son Éminence l’érudit Rabî’ El Medkhalî, trad. D’Aboû Fahîma Ayad, disponible sur : https://scienceetpratique.com/tenir-fermement-a-la-voie-salafie/

[27] Hadith rapporté par At-Tabarânî d’après Ibn ‘Oumar, qu’Allâh l’agrée, et est authentiqué par El Elbênî dans L’authentique d’Ibn Mêdja, n°906.

[28] Ce hadith est rapporté par Ibn Mêdja d’après Anas Ibn Mêlik, et il est jugé de bonne chaine narrative par El Elbênî dans Sahîh El Djêmi‘, n°2223.